Carnet de voyage un mois au Japon : voyage très varié en novembre 2024

Forum Japon

Bonjour,

Ce carnet de voyage est le compte rendu d’un séjour de 32 jours que nous avons effectué en couple du 30 octobre au 30 novembre 2024.

Nous avions voulu l’organiser nous-mêmes mais avons été vite dépassés et l’avons confié à l’agence Voyageurs du Monde dont nous avons été très contents.

Nous avons bénéficié d’un climat assez doux et sec, voire ensoleillé, avec seulement trois jours de pluie, mais alors du sérieux !

Nous avons circulé en train, bus, voiture de location et avion.

Dans quelques villes, nous avons passé la matinée avec des guides français qui vivent là-bas depuis plusieurs années, ce qui nous a permis de beaucoup mieux comprendre ce pays, son fonctionnement, la mentalité de sa population. Très intéressant.

On mange très bien au Japon, partout, et il ne faut pas hésiter à tenter la street food qui permet de très bonnes découvertes.

En un mois, nous avons eu la possibilité de faire un voyage extrêmement varié, mêlant sites historiques et nature, avec quelques petites randonnées. Si nous nous étions limités à la visite de quelques grandes villes, je ne pense pas que nous aurions été très séduits. De manière générale, nous avons beaucoup plus apprécié les petites villes de montagne, moins fréquentées. Dans des villes comme Tokyo et Kyoto, la foule ne permet pas toujours d’apprécier les sites à leur juste valeur et donne même parfois l’envie de fuir.

En bref, un très beau voyage, un peu inégal, mais en tout cas très intéressant.

Nos coups de cœur

Sur Honshu :

D’une manière générale, les petites villes de montagne : Matsumoto, Kamikochi, Takayama, Shirakawago, Kanazawa, Koya-san.

A Kyoto : Arashiyama

A Hiroshima : Miyajima

Sur Kyushu :

Les gorges de Takachiho et le Mont Aso

Nos déceptions

La foule de touristes sur certains sites de Tokyo et Kyoto.

Les chemins de pèlerinage du Kumano Kodo : l’ambiance sans pèlerins, les paysages pas exceptionnels.

Notre programme en bref :

J1 : Bruxelles – Tokyo

J2 : Bruxelles - Tokyo

J3 : Tokyo

J 4 : Tokyo

J 5 : Kawaguchiko – Matsumoto

J 6 : Matsumoto – Kamikochi

J 7 : Kamikochi

J 8 : Takayama

J 9 : Shirakawago – Kanazawa

J 10 : Kanazawa

J 11 : Kyoto

J 12 : Kyoto

J 13 : Kyoto

J 14 : Kyoto

J 15 : Koya-san

J 16 : Koya-san – Kawayu Onsen

J 17 : Kumano Bettei - Kii Katsura

J 18 : Kii Katsura (Daimon Zaka) – Osaka

J 19 : Osaka (Himeji)

J 20 : Yakushima

J 21 : Yakushima

J 22 : Yakushima

J 23 : Kagoshima

J 24 : Kagoshima

J 25 : Kumamoto – Takachiho

J 26 : Takachiho

J 27 : Takachiho - Fukuoka

J 28 : Fukuoka – Hiroshima

J 29 : Hiroshima

J 30 : Tokyo

J 31 : Tokyo

J 32 : Tokyo - Bruxelles

Dans de prochains messages, vous trouverez notre voyage détaillé, jour par jour.
J’aurais voulu mettre ce dossier dans la rubrique Carnets de voyage mais je n’y parviens pas.

Vous avez éte dépassés par quoi, exactement ?

Je vais.chaque année en vacances au Japon, et c’est certainement le pays au monde où c’est le plus facile de voyager. Tous les trains sont détaillés avec horaires et tarifs dans Japan Travel, on peut louer une voiture n’importe où et la rendre ailleurs, grâce à Tocoo et JAL aussi bien qu’ANA proposent des vols intérieurs à 80 €. Quant aux hébergements, il y a Booking et Agoda, ainsi que des plateformes japonaises comme Jalan, pour réserver des ryokan d’exception. Bon, les guides, c’est plus compliqué, mais vu que ce n’est pas indispensable…

Si ce n’est pas indiscret, quel est le coût total de ce voyage ?

Tant mieux.
32 jours, c’est un beau voyage.
(je n’ai jamais dépassé les 26 jours)
C’est surtout la partie Kamikochi qui m’intéresse…

Pourtant, le thème carnet-de-voyage est présent pour la destination Japon… si vous n’y parvenez pas, il faudra signaler votre message à la modèration pour qu’elle le tague correctement, mzis elle dort tout le samedi et tout le dimanche… (elle doit avoir des semaines épuisantes)

Mercredi 30/10 : Bruxelles – Tokyo

Le jour du départ de ce voyage tant attendu est enfin arrivé. Nous nous envolons à 18h35 sur un vol ANA.

Jeudi 31/10 : Tokyo

Arrivée à Tokyo à 15h40, heure locale. Il y a 8h de décalage. Avant d’atterrir, on voit au loin le Mont Fuji dans la brume. Son sommet n’est pas couvert de neige, ce qui ne lui est jamais arrivé à cette époque.

Nous sommes accueillis par P. On croyait qu’il venait nous chercher en voiture mais c’est en train que nous rejoignons le centre de Tokyo, et c’est une bonne chose parce que ça nous donne l’occasion de se faire expliquer comment fonctionnent les transports en commun. Le réseau des trains et métros est sidérant. Nous prenons un premier train qui nous surprend déjà. Vu qu’il part de son terminus, il est nettoyé avant le départ et les sièges sont retournés pour être dans le sens de la marche. Dans le deuxième train, on a l’impression d’avancer en permanence dans un tunnel. En fait, on se rend compte qu’il fait déjà noir (16h30), alors que nous avons l’impression d’être en fin de matinée. P. nous aide à acheter des cartes prépayées SUICA pour tous les transports en commun et à les recharger. Elles sont disponibles dans des machines mais on ne peut les payer qu’en liquide. Etonnant que dans ce pays si moderne, on utilise encore beaucoup d’argent liquide. Ce n’est pas le seul paradoxe qu’on va déjà constater ce soir. A la gare, nous découvrons déjà deux particularités locales : le « station booth », un bureau partagé, de type cabine, équipé, pour une personne, qu’on peut louer par tranche de 15 minutes, et les machines à commander et payer ses plats.

Il faut encore marcher quelques minutes pour arriver à l’hôtel. Le temps de déposer nos bagages, nous repartons manger dans un petit restaurant de yakitoris, très local, sans aucun touriste. En fait, ici, chaque restaurant a sa spécialité et on ne les mélange pas.

Les clients sont des employés qui viennent s’y défouler après leur journée de travail, un peu bourrés, et un groupe de jeunes qui fêtent on ne sait quoi, tout aussi bourrés. Il semblerait que les Japonais aient une particularité génétique qui fait qu’ils ne supportent absolument pas l’alcool et qu’ils sont souls après deux bières. Pas une seule femme parmi les employés ! Les brochettes sont faites sur commande et tout est délicieux. Voilà une plongée immédiate dans l’ambiance locale. P., vit ici depuis 17 ans. Il ne voudrait plus retourner vivre en France mais travailler dans une entreprise japonaise où on est pressé comme des citrons est inconcevable. Ici, on trouve du travail comme on veut et tout fonctionne.

Vendredi 1/11 : Tokyo (16 km de marche)

Pour commencer en douceur, nous avons le choix entre petit-déjeuner international et japonais. Nous avons rendez-vous à 9h30 avec S., notre guide « like a friend », pour une visite de la ville jusqu’à 13h30. Nous partons à pied découvrir des quartiers à proximité de l’hôtel en s’arrêtant à des endroits qui illustrent soit la mentalité des Japonais, soit l’architecture, soit les religions … Premier arrêt sur un pont sous lequel se croisent de nombreux trains. Des Japonais très motivés y passent un temps fou pour faire la photo aux moments où tous les trains apparaissent en même temps. On y voit aussi les architectures de différentes époques.

Visite de l’extérieur d’un temple bouddhiste, le Yushima Seido, le seul à être noir.

Le shintoïsme célèbre la vie, tandis que le bouddhisme célèbre la mort. Dans le shintoïsme, on prie pour que des vœux se réalisent (réussite, enfant …), tandis que dans le bouddhisme, on prie pour que des choses se réparent (guérison de maladies …). Les Japonais pratiquent les deux religions à la fois.
S. nous emmène aussi dans un atelier/magasin d’origamis (papiers pliés), Ochanomizu Origami Kaikan, et d’autres objets en papier, notamment des petites scènes de la vie de la famille de l’animal de l’année, le lapin (en fait encore celui de l’année passée). C’est très bien fait.

Celui qui réalise tout ça est très réputé et enseigne ses techniques dans le monde entier. Il a maintenant 83 ans et fait toujours des démonstrations. Nous achetons un joli carnet (goshuincho) pour y faire dessiner le sceau des temples (goshuin) que nous allons visiter.

Visite de différents bâtiments faisant partie d’un temple bouddhiste situés autour d’une place, le Kanda-myojin. Le contraste avec les bâtiments modernes qui l’entourent est étonnant. Des enfants en tenue de cérémonie, les filles en kimono, les garçons en costume bleu, célèbrent leur passage à l’âge de 3, 5 ou 7 ans. On n’a pas le droit de les photographier, sauf s’ils font partie d’un décor beaucoup plus large. On y voit beaucoup de gens y faire une prière.

On traverse différentes villes qui composent Tokyo, très différentes, et qui correspondent toujours à ce qu’elles étaient à l’origine. Nous traversons le quartier d’Akihabara, celui des mangas et des magasins de seconde main, très nombreux. C’est une vraie mode ici. C’est coloré et animé, avec d’énormes enseignes qui couvrent les façades.

On prend un train jusqu’à Ueno et on se promène dans Ameyoko Market, l’allée des confiseurs. C’est très animé et amusant, plus touristique aussi.
Nous déjeunons avec S. qui vit ici depuis trois ans avec son mari et sa fille. Beaucoup d’expatriés français sont venus vivre ici parce qu’ils ont toujours adoré les mangas. Eux non plus ne pourraient pas concevoir de retourner en France.
On reprend un train jusqu’à Nippori pour aller voir le quartier de Yamaka qui a été épargné par les différentes catastrophes qu’a connues la ville. Nous y avons rendez-vous avec nos neveux qui font un grand voyage de trois mois en Asie. Nous nous promenons ensemble dans ce quartier où subsistent encore de belles maisons anciennes, différents temples et de très beaux cimetières.

Sur les conseils de S., nous prenons le train jusqu’à Sugamo pour se balader dans le Old Nakasendo, le quartier des « mammies », pas d’un intérêt majeur, mais l’intérêt était peut-être de prendre le vieux tram pour aller voir le temple Kishimojin avec son allée de toriii mais le soleil se couche et ce sera normalement fermé. Nous y renonçons donc. On se rend alors à Nezu où on peut quand-même entrer dans le sanctuaire de Nezu que nous voyons dans le noir. Dommage car il a l’air assez séduisant, dans un parc, avec ses allées de torii.
Dîner dans un resto de tempuras où nous avons une jolie petite salle pour nous tout seuls. Nous y payons pour un plat ce que nous avons payé hier pour trois personnes. Nous quittons cette petite famille et regagnons notre hôtel, assez rabotés.

Samedi 2/11 : Tokyo (14 km de marche)

Nous prenons le petit-déjeuner à 7h pour partir tôt au sanctuaire Meiji avant la foule. Il fait dégueulasse. Finalement, on n’y est pas si tôt que ça et il y a déjà beaucoup de monde. Le sanctuaire se trouve au milieu du parc Yoyogi. Avant d’y entrer, on se trouve face à des rangées de tonneaux de sake et de grands vins français qui constituent des offrandes.

Le sanctuaire est très récent (1920) et a été construit en l’honneur de l’empereur Meiji et de sa femme Shoken qui ont régné jusqu’en 1914. Il est sobre et beau, dans un bel environnement. On n’a malheureusement pas accès au lieu où se passent les cérémonies. Par contre, sont bien accessibles toutes les boutiques où les prêtres vendent du vin, du saké, des amulettes et j’en passe.

Nous faisons remplir pour la première fois notre goshuin avec le « cachet » du sanctuaire fait à la main. Il n’y a personne et ça va vite. En sortant, on voit défiler une série de prêtres et on assiste à une petite cérémonie à l’extérieur du sanctuaire.

En sortant par l’autre extrémité du parc, nous parcourons l’avenue Omotesando, celle des grandes enseignes de luxe. Je la croyais intéressante pour son architecture mais ce n’est pas le cas, sauf un étonnant bâtiment entièrement vitré avec des jardins suspendus.

Seules les vitrines valent le coup d’œil.

Nous allons ensuite nous promener dans le Aoyama Cemetary, énorme, mais avec moins de charme que ceux de Yanaka.

Nous prenons alors un métro pour se rendre à l’autre bout de la ville et visiter le temple Senso ji à Asakusa. On y accède en passant d’abord la Kaminari-mon, la Porte du tonnerre, avec son énorme lanterne de papier rouge, où les divinités de la foudre et du vent sont censées chasser les démons.

Puis, c’est une allée bordée d’échoppes où il est impossible d’avancer tellement il y a du monde. L’enfer ! La foule gâche totalement la visite. Une pagode à cinq étages domine un petit jardin. Le Senso-ji est le plus ancien temple bouddhiste de la ville.

Nous y faisons aussi remplir notre goshuin mais là, il y a une longue file. C’est très organisé et on nous le remet après un bon 1/4h, sans qu’on ait vu la personne qui le remplissait.
Il y a plusieurs galeries couvertes dans les environs, aussi animées que colorées, avec un tas de boutiques à souvenirs.

On y cherchait un resto à sushis et on est tombés involontairement dans un resto, le Yonetu, de suki yaki, de la viande cuite sur une plaque chauffante, arrosée de soya, avec des poireaux et des nouilles qu’on trempe ensuite dans un œuf battu. Nous avons choisi la viande spéciale, une viande persillée coupée très fin. Un régal ! Bon signe, ce restaurant est fréquenté essentiellement par des Japonais.
Il était prévu d’aller directement à Shibuya, de nouveau à l’autre bout de la ville, mais comme on avait encore le temps avant qu’il fasse noir, on a décidé d’aller d’abord au Jinjuku-gyoen, une série de jardins de conceptions diverses. Mais, pas de chance, quand on arrive à 16h, il vient de fermer. On va alors à Shibuya, connu pour son carrefour gigantesque et ses enseignes lumineuses. Comme on nous l’a conseillé, nous montons au 11ème étage de la tour Hikarre pour voir de haut ce fameux carrefour, traversé de tous les côtés à la fois, même en diagonale. On est trop loin pour que la vue soit intéressante. Dommage, parce le spectacle est particulièrement amusant avec tous les parapluies de plastique transparent que les Japonais affectionnent tant. On n’a pas vu non plus la statue du fameux chien Hachiko qui attendait son maître chaque soir à la sortie de la gare.

Il fait vraiment abominable. Il tombe des cordes, il y a tellement de vent que les parapluies se retournent. Retour à l’hôtel vers 18h. Vu les conditions météo, on n’a plus très envie de sortir et on décide de manger au restaurant japonais de l’hôtel. Bien nous en a pris, c’était délicieux et très joli comme présentation. Évidemment, ce n’est pas le même tarif que dans nos petits restos de rue. Les serveuses sont habillées de jolis kimonos mais leur anglais est incompréhensible.

Dimanche 3/11 : Kawagushiko – Matsumoto (4 km de marche)

Nous quittons déjà Tokyo aujourd’hui pour un petit trip en voiture. Nous prenons un taxi à 9h30 pour aller chercher notre voiture de location à la Tokyo Station. Étonnants ces taxis où les portes s’ouvrent et se ferment toutes seules et où on a la télé. Gare gigantesque et d’une propreté exemplaire dans un quartier hyper moderne de grandes tours. Mais où donc est cette agence Toyota Rental Car ? On met 20 minutes à trouver, un peu par hasard, un petit guichet dans une des nombreuses allées. Ça met 3/4h pour obtenir la voiture. On repart à 11h. On aurait mieux fait de la réserver à 8h car c’est dimanche, il fait très beau et le trafic est épouvantable pour se rendre au Mont Fuji. Après de longues hésitations, on décide d’aller à Oshino Akkai, un petit village reconstitué réputé pour ses artisans et sa belle vue sur le Mont Fuji. Il y a tellement de monde qu’on ne voit rien du village et la vue sur le Fuji est barrée par une colline qui en cache la base. En plus, et ce sera le cas partout, on a le soleil de face pour les photos. On fuit cet endroit après y avoir mangé des brochettes de bœuf marinées, très bonnes d’ailleurs, sur un banc, suivies de boules de riz doux à la pâte de haricots rouges, tout aussi bonnes. Je me laisse tenter par des grappes d’énormes raisins blancs, absolument délicieux, mais qui coûtent une fortune. Nous reprenons la route dans l’autre sens et nous arrêtons à la hauteur d’un champ que nous avions repéré en arrivant et où la vue sur le Fuji est magnifique. Pourquoi s’embêter à chercher à faire des photos au milieu de la foule alors qu’il y a des endroits pareils au bord de la route ?

Nous avons tout juste le temps d’aller prendre le téléphérique Kachi Kachi au bord du lac de Kawaguchiko avant qu’il fasse noir. On fait la file +/- 3/4h pour monter. On arrive juste un peu trop tard pour le coucher du soleil et la lumière n’est pas très belle. On voit très bien le Fuji et le lac mais l’environnement à sa base n’est pas très beau.

Kawaguchiko est visiblement un lieu de villégiature assez prisé. Dommage qu’on n’ait pas eu le temps d’aller voir les points de vue sur le volcan à partir de la rive nord du lac.
Un peu frustrés, nous reprenons la route dans le noir jusqu’à Matsumoto où nous arrivons à l’hôtel vers 20h. On trouve dans notre chambre des tongs traditionnelles pour aller aux bains publics et des pyjamas que nous ne mettrons sûrement pas. Après avoir été remballés d’un resto à sushis on ne peut plus local, faute de place, on se rabat sur le premier établissement venu, pas très séduisant de prime abord, où nous mangeons des ramen, finalement très bons avec un service très sympathique. Malgré le froid, nous faisons un petit tour d’un quartier avec de vieilles maisons basses et blanches au bord de la rivière et un joli petit temple, à refaire demain dans la clarté et quand les boutiques des artisans seront ouvertes. C’est fou la différence de température avec Tokyo. On n’est pourtant même pas à 600 m d’altitude.

Lundi 4/11 : Matsumoto – Kamikochi (10 km de marche)

On se lève tôt pour être à l’ouverture du château de Matsumoto à 8h30. Après avoir mis nos bagages dans la voiture, on se rend au château. Pas de file pour les tickets d’entrée mais bien pour la visite de l’intérieur du château. Il fait magnifique et nous profitons d’abord des vues de l’extérieur. Le château se situe au milieu d’un cirque de montagnes, les Alpes japonaises, où Il n’y a toujours pas de neige sur les sommets. Il est entouré d’eau où nagent quantités de carpes. Noir, sobre, raffiné, il a très belle allure et possède le plus vieux donjon du Japon. C’est un des seuls châteaux à ne pas avoir été reconstruit.

A l’intérieur, il faut monter des escaliers très raides et très étroits. Pour cette visite, on fait la file depuis l’entrée jusqu’à la sortie, ce qui n’est pas très agréable. Pour moi, la balance intérêt de la visite intérieure par rapport à l’inconfort dû à la foule n’est pas positif. J’aurais pu m’en passer.
Nous allons ensuite nous promener dans le quartier de Nakamachi, au bord de la rivière Metoba, que nous avons déjà traversé hier soir. Il s’agit d’une ruelle bordée d’anciens entrepôts, de petites maisons basses blanc et noir où se vendent artisanat, souvenirs et fast food.

Nous retournons aussi au petit temple qu’on aime décidément beaucoup. Quelques enfants en tenue de cérémonie célèbrent leur passage à un certain âge. Nous faisons cacheter notre goshuin. C’est fait en un temps record.

Nous y déjeunons tôt pour avoir le temps d’encore visiter le musée des estampes et de ne pas arriver trop tard à Kamikochi. Nous achetons à un comptoir des takoyakis, des boulettes de poulpe, mets traditionnel de street food. Ça ne paie pas de mine mais c’est délicieux. C’est une bonne façon de manger le midi. On ne perd pas de temps et on découvre plein de nouvelles choses.
On se rend malheureusement compte que le musée d’estampes, fortement recommandé, est fermé le lundi. Pas de chance !
On prend alors la route pour Kamikochi, station de montagne à 1500 m d’altitude. On ne peut pas y arriver en voiture, il faut la laisser dans un parking à Sawando et prendre un bus. Il y en a pratiquement toutes les ½ heures et le dernier est à 16h20. Les tickets peuvent être pris sur place (payables en liquide uniquement). Nous attrapons de justesse celui de 14h et, après 40 minutes de route, arrivons à Kamikochi par une très belle lumière. Les arbres sont roux à souhait. C’est très beau. Il faut encore marcher 8 minutes avec les valises pour arriver à l’hôtel, très bel établissement au bord de la rivière. Après avoir déposé nos affaires, nous ressortons rapidement pour profiter encore de la lumière. Il y a un monde fou. Nous faisons un petit tour le long de la rivière, d’abord en montant, puis en redescendant un bon bout. Les couleurs sont magnifiques.

Retour à l’hôtel à 17h quand il commence à faire noir. Nous sommes inscrits au service de dîner de 17h30. Il n’y avait plus de place à celui de 19h30. Comme il fait noir et que nous avons mangé tôt ce midi, ça se met plutôt bien.

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Mardi 5/11 : Kamikochi (14 km de marche)

Lever à 6h30 pour être à l’ouverture du petit-déjeuner à 6h45 et partir le plus tôt possible en rando pour éviter le monde. Il fait gris et les sommets sont dans les nuages. Nous faisons la balade de Myojin-ike, prolongée jusqu’au refuge de Takusawa-Yokoo. On longe en permanence la rivière Azusa, en rive droite jusqu’au lac Myojin. On passe par plusieurs grandes mares, avec de belles couleurs et une belle vue sur les montagnes couvertes de mélèzes aux couleurs automnales.

La plupart du temps, près des mares, se trouve une cloche qu’on peut faire sonner pour éloigner les ours.

Nous entendons des cris bizarres et voyons des mouvements dans la végétation. C’est un petit macaque solitaire en train de manger des bambous. Il a de quoi se nourrir ici parce que toute la forêt est tapissée de bambous qui n’atteignent pas plus d’un mètre.

Avant le grand pont qui traverse la rivière, nous allons à gauche vers le Myojin. On traverse d’abord un petit sanctuaire (où il y a moyen de manger). Nous y faisons remplir notre goshuin. Un petit torii est dressé sur un ponton sur le lac où la plupart des visiteurs font une petite prière. Le lac est magnifique. Les montagnes et les arbres qui l’entourent s’y reflètent. Les couleurs sont splendides. Visite payante.

Retour sur nos pas pour traverser ensuite le pont et continuer la balade en rive gauche.

S’ensuit un long passage en forêt pas très palpitant. Par contre, quand on en sort, les vues sur la rivière et les montagnes sont magnifiques. On jouit de nombreuses éclaircies.

Arrivés au refuge, on y mange notre bento commandé la veille à l’hôtel. Comme la station ferme déjà le 15 novembre, le personnel s’affaire à ranger tout ce qui se trouve à l’extérieur. On n’a vraiment pas eu beaucoup de monde dans cette première partie. On redescend par le même chemin où les marcheurs deviennent plus nombreux. Dans la forêt, on a la chance d’observer un tas de macaques dans les arbres et surtout au sol. Ils ont une curieuse face rouge.

Nous rejoignons Kamikochi par la rive gauche cette fois, et là, il y a vraiment beaucoup de monde sans que ce soit horriblement gênant.

Nous rentrons à l’hôtel vers 14h. C’est une balade très facile avec très peu de dénivelé. Comme on rentre tôt et qu’on a pris nos deux premiers repas très tôt, on demande de pouvoir manger au service de 17h30 au lieu de 19h30. On y prend goût et, comme on n’est pas encore remis du décalage horaire, on est contents de se coucher tôt.

Mercredi 6/11 : Takayama (10 km de marche)

Il a beaucoup plu cette nuit, il y a eu du vent et de l’orage. Heureusement que ce n’est pas ce matin qu’on fait une rando. On est de nouveau à l’ouverture du petit-déjeuner pour prendre un des premiers bus. On a facilement le deuxième, celui de 8h15. Heureusement, il ne pleut plus pour trimballer nos valises jusque-là. Cette fois-ci, nous sommes du bon côté du bus pour voir le paysage, les mares, le lac, les arbres aux belles couleurs. C’est vraiment un bel endroit. On retrouve la voiture, direction Takayama. Il fait maintenant magnifique et les couleurs tout le long de la route sont splendides. Nous franchissons un long tunnel et, à la sortie, c’est le brouillard complet. Plus on approche de Takayama, plus on voit de belles maisons traditionnelles.
Arrivés à Takayama, nous nous garons dans un parking près d’un temple et nous rendons au marché matinal de Miyagawa, le long de la rivière. On croyait trouver un grand marché assez authentique où des personnes des environs venaient vendre leurs fruits et légumes mais il n’en est rien. Il y a quelques échoppes authentiques et tout le reste c’est des boutiques à touristes, à part notamment une toute petite boutique où les femmes cousent elles-mêmes leurs articles, très beaux d’ailleurs.

On achète deux amulettes sarubobo, typiques de cette région, qui apportent protection et bonheur et qui se transmettent de mère en fille ou de grand-mère à petite-fille.
Très belle visite originale du Takayama Yatai Kaïkan, où sont exposés quelques-uns des nombreux chars (yataï) qui défilent deux fois par an dans les rues de la ville. Ils sont énormes et très colorés.

Un très joli sanctuaire se trouve juste au-dessus de ce musée, le Sakurayama Hachiman-gu, en bois de cyprès, sobre, élégant, paisible. Il est adossé à une colline et tout entouré de cèdres. Goshuin.

Nous traversons de beaux quartiers aux maisons anciennes en bois très foncé avant d’arriver au Kokubun-ji, le plus ancien temple de la ville, avec une pagode à trois étages. Bel endroit, dommage que l’environnement ne le mette pas en valeur. Goshuin.

Comme il est tard pour déjeuner et qu’on ne trouve plus grand-chose à manger, on se prend un street food au premier établissement venu, pas le plus séduisant ni le meilleur, des giu takoyaki, des beignets fourrés à la viande, vraiment pas très bons, même si c’est une spécialité locale.
On se trouve dans le quartier de Sanmachi, surnommé la « petite Kyoto », avec des anciennes maisons en bois foncé qui abritent de nombreuses boutiques d’artisanat. De grosses boules d’aiguilles de cèdre pendent sous les toits des distilleries de saké.

Visite du Takayama-jinja, ancienne résidence du seigneur Kanamori, puis siège du gouvernement de Hida, tribunal et centre de collecte des impôts.

On en visite l’intérieur. Les commentaires en anglais sont très limités. Certaines pièces font preuve d’une très grande modernité, avec leurs tatamis, leurs cloisons blanches amovibles, à cadre en bois et papier, pour former une plus grande pièce.
Nous gagnons ensuite le Senso-ji dont nous nous rendons compte que c’est celui voisin de notre parking, pas très intéressant.

Nous allons alors à notre hôtel où nous faisons notre première expérience dans un ryokan. On nous prête de très chics kimonos qu’on peut mettre dans l’hôtel mais aussi pour sortir en ville. Découverte de la chambre traditionnelle avec tatamis, placards à portes coulissantes et cloisons à cadre en bois et papier, table basse et petites « chaises » au ras du sol. Dans une armoire, nous avons des kimonos pour se rendre aux bains publics.

Dîner dans un petit resto de ramen voisin. On va ensuite tenter l’expérience des bains publics. Les hommes et les femmes y sont séparés. On se lave d’abord avec une douchette, assis sur un petit tabouret, avant de se baigner nu dans un grand bassin.

Jeudi 7/11 : Shirakawago – Kanazawa (12 km de marche)

Bonne nuit sur les futons qui ne sont pas du tout inconfortables, juste fort bas quand on veut se lever la nuit. Nous enfilons nos chics kimonos pour aller au petit-déjeuner. On n’est pas les seuls mais les autres ont mis celui plus simple.
Nous partons à 8h30 pour Shirakawago, village où les maisons en bois, les gassho-zukuri, ont un toit de chaume très pentu pour supporter la neige.

Nous sommes toujours dans les Alpes japonaises, les couleurs sont splendides et nous apercevons enfin de la neige sur les sommets.

Il n’y a pas encore beaucoup de monde et nous profitons agréablement de cette magnifique visite. Il y a un petit sanctuaire mais on ne peut malheureusement pas y faire remplir notre goshuin.

La montée jusqu’à un belvédère permet d’avoir une vue d’ensemble sur le village. On y remarque plus les champs, de riz principalement. Ce qui frappe, ce sont les versants des montagnes totalement couverts de forêts aux couleurs chatoyantes jusqu’au sommet.

On visite l’intérieur d’une maison. Encore une fois, je suis frappée par la modernité de l’architecture intérieure et de la vaisselle.

Le grenier était occupé par des cultures de vers à soie. La charpente est étonnante, fixée par des cordes, sans clou ni vis.

On mange dehors des brochettes de bœuf, de porc et de riz achetées à un fast food. Il fait assez froid et très peu ensoleillé, contrairement à ce qui était prévu. Nous repartons très satisfaits de cette longue matinée, très relax, dont nous avons vraiment bien profité. Encore une fois, nous avons bien fait de venir tôt car quand nous quittons le site vers 14h, les voitures font la file devant un parking complet.
Nous devons être avant 17h à Kanazawa pour rendre la voiture. On y est vers 15h30 et on prend un taxi pour se rendre à notre hôtel. On va se promener dans le noir dans le quartier de Higashi Chayamachi, le quartier des geyshas. Très belles maisons de bois mais pas de geishas en vue. Kanazawa était, au 17 ème siècle, une puissante cité féodale très riche. Elle a été épargnée par les bombardements de la seconde guerre mondiale. Ses quartiers de samouraïs et de geishas sont donc intacts.
On cherche désespérément un bon resto où aller souper, du poisson de préférence puisqu’on est à la mer, mais tout est plein. On finit dans un moche établissement, pas du tout typique, où il n’y a que des étrangers. Dommage dans une ville réputée pour sa gastronomie.
Il fait beaucoup plus froid ici que dans la montagne.

Vendredi 8/11 : Kanazawa (20 km de marche)

Nous n’avons malheureusement pas de place au petit-déjeuner avant 8h alors que nous souhaitions arriver tôt au jardin Kenroku-en. Nous y allons à pied.
En cours de route, on découvre de jolis petits sanctuaires. D’abord le Oyama jinji dont l’entrée est une véritable tour. Goshuin.

Avant d’arriver au Kenroku-en, nous traversons d’abord le Kanazawa-jo koen, le parc du château de Kanazawa, déjà très aménagé et très beau.

Au Kenroku-en, il y a beaucoup de monde mais c’est tout à fait supportable. Ce jardin est considéré comme un des trois plus beaux du Japon, si pas le plus beau. Les couleurs n’y sont malheureusement pas encore très automnales. Les arbres, magnifiques, se reflètent dans les plans d’eau.

Le monde est particulièrement concentré au niveau d’une fameuse lanterne au bord d’un étang où chacun se fait photographier.

De très belles compositions passagères consistent en fils tendus sur les arbres.

De jeunes lycéennes en uniformes nous apostrophent en anglais. Elles doivent visiblement faire un exercice concernant les touristes étrangers. Quand je leur demande si je peux les photographier, elles répondent avec beaucoup d’enthousiasme et d’excitation et se placent immédiatement en faisant toutes un V avec leurs doigts.

Des mariés s’adonnent à une séance photos dont nous profitons également. Ils ont beaucoup d’allure.

A la sortie, nous allons visiter le petit sanctuaire avec une allée de torii que nous avions repéré à l’entrée, le Ishiura-shrine.

Des milliers de vœux en tissu sont accrochés à des panneaux et forment une allée le long du temple, idem pour des ex-votos en bois le long de l’allée de torii.

Nous montons dans la courte allée de torii

et continuons notre chemin jusqu’au château qui a été complètement détruit par un incendie. On y voit la monumentale entrée, Ishikawa-mon, et un énorme bâtiment récemment reconstruit.

Direction Nagamachi, le quartier des samouraïs. On est déjà assez rabotés et on est impatients de trouver un resto. On se précipite dans le premier qui nous tente mais … c’est un chinois ! Première infidélité à la cuisine japonaise. On y mange très bien et agréablement au comptoir.
Superbes maisons dans ce quartier assez homogène. Les maisons y sont assez riches, toujours en bois foncé.

On en visite une, la Buke-yashiki Nomura-ke, avec de superbes panneaux peints, un joli jardin. Je suis de plus en plus frappée par la modernité de ces habitations qui datent du 16ème siècle.

Sur notre chemin vers le quartier des geishas, nous tombons sur un très beau sanctuaire, Osaki, avec de magnifiques portes en bois sculpté peint en rouge et noir. Goshuin.

Il y a évidemment un monde fou dans le quartier des geishas, Higashi Chayamachi. Difficile dès lors de prendre des photos. On s’offre une nouvelle pause dans un salon de thé-pâtisserie. On retrouve le petit sanctuaire repéré hier, le Utasu jinja. Goshuin.

Certaines maisons sont peintes en rouge.

En allant vers le marché, on passe encore devant un ravissant petit sanctuaire, Kuboichi Ototurugi gu, éclairé à l’intérieur. Un moine regarde un ordinateur dans une petite pièce latérale. Il accepte encore de remplir notre goshuin. L’intérieur de ce bâtiment est d’une grande beauté, très sobre, avec de belles boiseries.

Nous allons manger dans un resto du marché d’Omicho. Le marché lui-même est déjà fermé mais quelques restos sont ouverts. Nous choisissons un établissement de sushis bien typique où il n’y a que des Japonais. Le décor n’est pas des plus séduisants mais c’est un type de resto à sushis traditionnel à Kanazawa où on mange à un comptoir où les assiettes de sushis sont censées défiler sur un tapis roulant … mais il ne fonctionne plus. C’est très bon et hyper frais évidemment.
La journée n’est pas finie car c’est un des rares soirs où le jardin Kenroku-en est ouvert et éclairé. Nous en profitons donc. Tous les éléments éclairés se reflètent dans les bassins. C’est très beau.

Retour à l’hôtel, complètement rabotés.

Samedi 9/11 : Kyoto (10 km de marche)

Comme nous prenons le train pour Kyoto, avec un changement, et qu’il n’y a pas beaucoup de place pour les bagages, nous faisons envoyer nos gros sacs à l’hôtel de Kyoto par un service de livraison. C’est très courant ici et fort recommandé. Bien nous en a pris car notre correspondance à Tsuruga était très courte et, avec les valises, on n’y serait sans doute pas arrivés. Comme elles ne seront à Kyoto que demain, on emmène des affaires pour 24h.
Première expérience en Shinkansen. C’est parfaitement organisé et ponctuel. On n’a qu’une minute pour y monter et en descendre.
La gare de Kanazawa est assez particulière. Très moderne, elle est précédée par une entrée, la Tsuzumi-mon, inspirée des torii, les portiques des sanctuaires shinto, et couverte d’un dôme de verre.

On y achète des bentos (lunch box) à manger dans le train, même si on arrive à midi. Ça nous fera gagner du temps. Arrivés à la gare de Kyoto, on prend un taxi pour l’hôtel. Il fait magnifique.
On reprend un taxi pour aller au Ginkaku-ji, la Pagode d’Argent. Énormément de monde pour un des sites les plus emblématiques de Kyoto. Plus modeste que le Pavillon d’or, il est conçu suivant les concepts wabi-sabi, le raffinement dans la simplicité. Les jardins sont magnifiques avec deux parties de jardin sec, un cône de sable censé réfléchir les rayons de lune, et des bandes de sable strié.

On ne peut malheureusement pas prendre de photos à l’intérieur. Tout un parcours est organisé autour des différents bâtiments et on suit le flot de touristes. Le tour est vite fait, on n’a pas vraiment l’occasion de s’arrêter. C’est très beau mais, pour la zénitude, c’est raté. On se rend à peine compte qu’on passe à côté de la Pagode d’Argent qui n’a en fait jamais été recouverte d’argent, faute de moyens.

A la sortie, on se prend une petite glace au thé vert, délicieuse quand on aime ça. De là, on suit le très plaisant Chemin de la Philosophie qui longe un ruisseau, assez bucolique. On accède au temple Honen-in, précédé d’un petit jardin sec et surmonté d’un cimetière. Pas d’un grand intérêt.

Par contre, nous découvrons le très séduisant petit temple de Anraku-ji, avec un très joli jardin. Ici, la quiétude est totale. Goshuin.

Nous continuons le chemin le long du canal, sans trop de monde.

Nous découvrons alors un énorme temple magnifique, l’Eikando Zenrin-ji, temple bouddhiste d’obédience Shingon. Il est d’une richesse et d’une beauté extraordinaires dans sa décoration intérieure qu’on ne peut pas non plus photographier. Très frustrant. Le domaine est très vaste, dominé par une pagode.

A la sortie, un grand étang où se reflètent les arbres avec de belles couleurs et un délicat petit pont. Goshuin.

On termine par le Nanzen-ji qui, extérieurement n’est sûrement pas le plus beau mais qui contient des peintures classées trésor national que nous n’avons pas vues.

Il commence à faire noir et nous rentrons en taxi à l’hôtel.
Kyoto a l’air d’une ville riche. Tout est assez rutilant. La ville a aussi l’air plus aérée que Tokyo avec des immeubles moins hauts et des espaces verts le long de la rivière. On y circule d’ailleurs beaucoup plus à vélo.
Dîner dans un petit resto très sympathique à deux pas de l’hôtel, le Shijo Kuon. Des plats de ramen avec des tempuras. Jolie maison ancienne en bois comme beaucoup d’autres dans cette rue.

Dimanche 10/11 : Kyoto (18 km de marche)

Il fait très beau. On a rendez-vous à 9h30 avec G., notre guide « Like a Friend ». Il nous emmène hors des sentiers battus, d’abord à un petit temple bouddhiste, le Rokkaku-do, auquel on accède en passant par un Starbuck. On est tout de suite pris par l’ambiance olfactive à cause de l’encens qui brûle et qui permet de se purifier. Il est tout entouré d’immeubles modernes, ce qui donne d’étonnants contrastes. Des tissus colorés pendent sur les côtés. Par terre, plusieurs rangées de jizo, des petites statues de pierre munies d’un bavoir rouge et couvertes de bonnets crochetés. Un énorme lampion rouge pend à l’entrée. Des ex-voto en papier sont noués dans les branches d’un saule. Les représentations en pierre des 17 divinités sont posées sur des rochers. Beaucoup de locaux viennent y prier et l’ambiance est très particulière. On a bien aimé cet endroit et les commentaires de G. étaient très intéressants.

A côté de ce temple, une galerie moderne, conçue par un architecte japonais très réputé, qui reprend, modernisés, les éléments traditionnels de l’architecture japonaise.

On prend un taxi et G. nous emmène à un de ses temples préférés, le Shinshogokuraku-ji, absolument pas fréquenté, un très grand ensemble avec de nombreux bâtiments, à commencer par un portique rouge, une pagode, des jardins secs, un classique, un moderne.

Endroit parfait pour le recueillement.

On termine par le cimetière qui domine la ville.

Pas loin de là, se trouve un temple très récent et très vénéré, le Heian-jingu, construit pour commémorer un événement, tout rouge, avec un torii énorme. Il est fort fréquenté par les locaux qui aiment y célébrer leur mariage ou les passages d’âge de leurs enfants. On voit d’ailleurs plusieurs familles avec des enfants en tenue de cérémonie, tout mignons.

C’est dimanche et il y a beaucoup d’animation dans ce quartier, dont des spectacles de danse présentés par différents groupes de jeunes dans des tenues différentes. On y mange en vitesse en regardant les spectacles, des danses modernes d’un côté, traditionnelles de l’autre.

On prend un taxi pour aller au Kiyomizu-dera, un ensemble tout rouge, très coloré, réparti en sept pavillons. La visite se fait au milieu d’une marée humaine, notamment de grands groupes de collégiens. Le temple lui-même, en bois noir, est bâti sur des pilotis de 20 m de haut et offre une grande terrasse qui surplombe la ville.

On termine par le quartier des geishas, le Gion, très homogène, avec ses belles maisons de bois. On aperçoit furtivement deux geishas au visage blanchi qui marchent rapidement sur leurs sandales de bois qui claquent sur le sol.

Il fait noir quand on passe par un petit temple rouge, tout entouré de lampions illuminés, où il y a énormément de monde et d’animation.

Le quartier de Shinbashi est particulièrement séduisant avec sa rue bordée de saules le long d’un canal. Les touristes y affluent mais les geishas se cachent.

Cette rue nous mène au restaurant, le Ryunan, spécialisé dans les repas de viande cuite sur grill, ou nous mangeons dans une petite loge fermée par des cloisons en bois et papier, très cosy. Retour à l’hôtel à pied. La rue est toujours aussi animée. Il pleut un peu.

Lundi 11/11 : Kyoto (14 km de marche)

Il fait toujours très beau. Pour ne pas perdre de temps, nous prenons un taxi pour aller dans le quartier d’Arashiyama. On commence par traverser une forêt de bambous en suivant une foule dense.

Visite du temple Tenryu-ji avec son beau jardin japonais, autour d’un étang où la végétation commence à prendre ses couleurs automnales. On ne peut malheureusement pas prendre de photos à l’intérieur de l’impressionnante peinture du « Dragon céleste ». Il y a du monde mais c’est supportable.

Nous attendions alors beaucoup du site suivant, le Jardin des mousses de Gio-ji, mais, cruelle déception, quand les couleurs automnales n’y sont pas, il n’a aucun intérêt. Nous sommes décidément trop tôt ici pour ça et les érables, comme les mousses, sont encore tout verts. On imagine facilement que ça doit être extraordinaire fin novembre.

Pour changer des temples classiques, nous allons au Adashino Nenbutsu-ji, le temple aux 8000 statues bouddhiques dressées en l’honneur des défunts. La visite est très agréable, il n’y a quasiment personne.

Un beau chemin au milieu d’énormes bambous mène à un monument hexagonal où chaque face présente un bouddha. Il faut y prendre une espèce de louche et arroser la tête de chaque bouddha en faisant le tour dans le sens des aiguilles d’une montre pour se faire pardonner ses pêchers.

Une jolie rue bordée de maisons traditionnelles nous mène au temple suivant.

L’Otagi Nenbutsu-ji, est un temple bouddhique où sont érigées 1200 statues de Rakan (disciples de Bouddha) réalisées par des amateurs. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, elles sont récentes, bien que couvertes de mousse. On y voit d’ailleurs un rakan boxeur, un joueur de guitare, un autre muni de lunettes d’aviator … Visite amusante. Goshuin.

Dernière visite de ce beau site, le Daikaku-ji. On marche longtemps pour y arriver et on ferait bien une pause pour manger mais il n’y a rien dans les parages. Curieusement, il n’y a personne et le site est absolument magnifique. Goshuin. C’est l’ancienne résidence de l’empereur. De nombreuses compositions florales décorent les jardins du temple car c’est ici que serait né l’ikebana, l’art de l’arrangement floral, dont une école se trouve sur le site.

La décoration est très riche, avec des panneaux coulissants ornés de peintures d’une délicatesse extraordinaire dont certains en noir et blanc. On a en plus la grande chance ici, très rare, de pouvoir les photographier.

Deux couples de mariés subissent des séances photos interminables.
Nous faisons le tour de l’étang où nous croisons quelques jeunes moines qui psalmodient. Une petite pagode rouge colore le jardin.

Superbe visite dans des conditions optimales.

On trouve un taxi à la sortie pour nous conduire au Kinkaku-ji, le Pavillon d’Or, lieu mythique de Kyoto. Changement d’ambiance car ici, c’est la foule. Le temple brille de mille feux sous ce soleil, au milieu d’un étang. On en fait rapidement le tour car il n’y a rien d’autre à voir. C’est évidemment très beau mais la foule ne nous permet pas d’en profiter pleinement.

On se mange des petites brochettes de riz au thé macha et au soja, plutôt bonnes. Retour en bus bondé à l’hôtel. Pour une fois, on termine tôt notre journée et on fait notre lessive. Agréable dîner dans un resto fusion voisin de l’hôtel, le Daijo, plutôt chic, où le patron au visage bienveillant fait tout tout seul. Bon repas raffiné avec une belle présentation mais pas exceptionnel au niveau saveurs. C’est évidemment un autre tarif.

Mardi 12/11 : Kyoto (13 km de marche)

Pour notre dernier jour à Kyoto, nous avions prévu une journée de visite à Nara mais nous avons préféré la faire plus cool et profiter encore de Kyoto pour voir les derniers sites que nous souhaitions visiter. C’est sûrement très dommage mais il a bien fallu faire un choix.
Nous prenons des métros pour aller au Fushimi Inari Taisha, le temple aux 1000 torii. Très prisé par les touristes, c’est évidemment la foule déjà à 9h du matin. On s’en doutait. On passe un grand portique rouge avant d’arriver au temple, rouge également.

Divers petits sites sont installés sur la colline, reliés par des allées de torii rouges, assez photogéniques. Nous en faisons le tour complet et ça grimpe ! L’avantage c’est que plus on grimpe, moins il y a de monde.

Une terrasse offre une vue aérienne sur Kyoto.

Beaucoup de statues de renards, habillées ou non. Les renards sont ici les prédateurs des rats, très attirés par les offrandes de riz stockées dans les temples. Goshuin.

On y passe 2h30, ce que ce site ne mérite peut-être pas. Il est très particulier avec ses allées de torii mais assez gâché par la foule.
Nous prenons alors le train pour nous rendre au Sanjusangen-do, le temple aux 1000 statues. Le site n’est pas très intéressant mais le bâtiment principal de 120 m de long abrite mille statues de Kannon, la déesse bouddhique de la compassion, et de 28 autres dieux. C’est très spectaculaire et très différent de tout ce qu’on a vu jusqu’à présent. Dommage que, encore une fois, on ne puisse pas les photographier. Du monde mais acceptable.
On est assez rabotés et on a besoin de faire une pause et de manger. Il n’y a rien de très séduisant dans ce quartier mais on finit par tomber sur une distillerie de gin, SiCX, qui sert aussi quelques plats. C’est original comme endroit et les plats sont de qualité.
Métro pour une dernière visite, le Nijo-jo, le palais du shogun. G. nous avait recommandé celui-là plutôt que le Palais Impérial dont on ne peut pas visiter l’intérieur. Excellent conseil car, une fois franchie l’imposante porte chinoise, la Kara-mon, l’intérieur du Nijo-jo est magnifique avec ses grandes peintures murales et ses plafonds. Il est évidemment aussi interdit d’y photographier.

On y retrouve aussi les fameux planchers « rossignol » qui sifflent dès qu’on y marche. Du monde mais encore supportable.
Nous rentrons à l’hôtel vers 17h où nous préparons chacun un sac à dos pour quatre jours d’autonomie sur les chemins de pèlerinage et envoyons nos gros sacs directement à Osaka. Nous allons dîner dans un petit resto de udon tout près de l’hôtel, pas extraordinaire.

Mercredi 13/11 : Koya San (11 km de marche)

Nous prenons un taxi pour aller à la Train Station, au départ des bus pour Koya-san. Heureusement que notre chauffeur savait très bien où c’était. On n’a pas l’habitude de chauffeurs aimables chez nous. Ici, ils le sont tous.
Départ du bus à 8h10. On fait une halte après deux heures à côté d’un superbe magasin de produits locaux où on vend plein d’énormes kakis. C’est visiblement la région. Encore 3/4h de route et nous arrivons à destination.
Koya-san est à 900 m d’altitude et ça se voit à la végétation qui est beaucoup plus rousse qu’à Kyoto.
En descendant du bus, nous visitons immédiatement le Okino-in avec nos sacs à dos. C’est un énorme cimetière sur une colline boisée de cryptomères gigantesques.

Quelques tombes modernes, dont une fusée, mais la plupart sont anciennes et couvertes de mousses.

Tout en haut, un temple y est très vénéré et beaucoup de gens viennent y méditer et prier. Certains arrosent des statues avec une petite casserole pour se délivrer de leurs pêchers. L’intérieur du temple est étonnant avec ses milliers de lanternes. Au sous-sol, des rangées de panneaux supportent des milliers de petits bouddhas. On ne peut bien sûr pas photographier l’intérieur, mais l’’extérieur non plus car les gens y prient et méditent.
On s’y balade deux bonnes heures très agréablement. Il y a du monde mais, dès qu’on s’écarte du chemin principal, c’est très calme et il fait magnifique.

Voilà une visite bien réjouissante !
On va manger dans un petit resto de udons, très bon, puis on se rend au temple-auberge où nous logeons. Une pure merveille ! Notre chambre est magnifique, une grande pièce avec salon et pièce à futons, une salle de bain qui donne sur le jardin, le tout dans le plus pur style japonais.
Nous ressortons nous promener pour voir d’autres temples, notamment le Kongobu-ji, avec de belles peintures intérieures. Goshuin.

On rentre en faisant un peu les boutiques sans trop traîner car le dîner est servi à 17h30 dans notre temple. Trois moines viennent nous chercher à notre chambre pour nous conduire à la salle à manger. On nous met dans une salle individuelle magnifique, cloisonnée par de très beaux panneaux peints. La table est déjà dressée avec une multitude de petits plats végétariens. Enfin, autre chose que de la viande ! La présentation est superbe.
Les futons sont nettement plus durs ici et je profite de ce qu’il y en a plusieurs pour les empiler.

Jeudi 14/11 : Koya-san – Kawayu Onsen (8 km de marche)

On vient nous chercher à 6h45 pour assister aux premières prières du matin, à 7h. Quatre hommes et une femme récitent interminablement des mantras. On nous explique alors comment faire une prière et chacun le fait consciencieusement. On se frotte d’abord les mains avec une poudre d’encens pour se purifier. L’odeur est bien meilleure que celle de l’encens qui brûle. On s’agenouille, se courbe, joint les mains, dépose de la poudre d’encens dans un petit feu, se courbe à nouveau et joint les mains. Ensuite, tous ensemble, on lit un mantra tout haut. Le moine principal nous explique différentes choses qu’on n’a pas toutes comprises.
Après cette cérémonie, on nous conduit au petit-déjeuner dans une autre grande salle que celle d’hier, tout à fait différente, moins raffinée mais tout aussi particulière. Les plats y sont à nouveau très bien présentés.
Comme le taxi pour aller à l’étape suivante ne vient nous chercher qu’à midi, on a une matinée supplémentaire pour profiter de cette petite ville qui nous plaît vraiment beaucoup.
On visite le Danjogaran, un assez grand site avec de nombreux bâtiments de formes différentes dont une sorte de pagode rouge, très massive. Les arbres ont des couleurs extraordinaires.

Après être passés le long d’un bel étang, on termine ces agréables visites par la porte d’entrée est de Koya-san, un grand bâtiment rouge.

Retour à l’hôtel où un taxi nous attend pour nous conduire à Kawayu Onsen. La première heure de route est magnifique avec les couleurs automnales des arbres sur les montagnes. C’est inouï comme les montagnes sont totalement couvertes d’arbres ici, jusqu’au sommet. C’était aussi le cas dans les Alpes Japonaises.

La deuxième partie est moins belle parce que ce sont des forêts de résineux.
Après 2h10 de route, nous arrivons à Kawayu Onsen. Quel affreux endroit ! Nous trouvons porte close à notre hôtel. Il n’ouvre qu’à 15h ! On ne peut même pas y déposer nos sacs, il n’y a personne. Quelle différence avec Koya-san ! Il n’y a qu’une grande rue le long de la rivière bordée d’horribles immeubles. Notre hôtel n’est pas plus joli.

En attendant 15h, nous allons manger nos mochis au bord de l’eau. Ça sent le soufre et on voit des bulles monter en surface et de la fumée à certains endroits. Quand nous pouvons enfin entrer à l’hôtel, nous y recevons un très agréable accueil et les lieux sont moins moches que l’extérieur ne le laissait penser. Nous avons une grande chambre de style ryokan, avec tatamis, certes incomparable avec celle de Koya-san.
On nous prête une pelle et on va se creuser un trou au bord de la rivière, dans les cailloux, pour se faire notre propre onsen. C’est l’activité traditionnelle ici et c’est une expérience assez amusante et, en tous cas, assez originale, sauf que j’y ai été mordue par une sangsue. L’eau est vraiment très chaude, surtout quand il y a des bulles dans notre trou. Il faut alors la mélanger. De temps en temps, pour nous rafraîchir, nous allons nous tremper au milieu de la rivière.

Plusieurs petits groupes d’étrangers se sont joints à nous. Ce sont tous des gens qui font le Kumano Kodo, le chemin de pèlerinage.
L’hôtel s’est un peu rempli. S’il ne paie pas de mine, la salle de resto est plutôt sympa et on nous y sert un repas traditionnel de ryokan dont les plats ne finissent pas d’arriver et c’est assez bon.
Ce n’est clairement pas la haute saison ici qui, étrangement, semble être juillet-août et de décembre à février. En été, les gens viennent se rafraîchir dans la rivière et, en hiver, un gigantesque onsen est réalisé pour que 1000 personnes s’y baignent en même temps.

Jeudi 15/11 – Kumano Hongu Taisha – Kii Katsura (13,5 km de marche)

Finalement, même si l’hôtel était affreux de l’extérieur et la ville horrible, c’était plutôt une agréable étape. Comme l’agence locale, Kumano Kodo, a prévu un transfert de nos bagages jusqu’à l’étape suivante de Kii Katsura, on met tous nos vêtements et ce dont on n’a pas besoin pour la marche dans une caisse en carton fournie par l’hôtel qu’on fait expédier. L’hôtel nous a aussi préparé un bento.
Il propose une navette gratuite à 9h pour nous mener au départ du Kumano Hongu Taisha, un des chemins de pèlerinage mythiques. On part d’Hosshinmon Oji où notre chauffeur nous invite à nous courber et faire notre prière devant un petit temple, comme le font tous les pèlerins.

Il fait gris et il y a du brouillard mais il ne pleut pas. On traverse des hameaux du Japon profond, avec parfois de belles plantations de thé.

Le chemin est très facile, alternant petites routes macadamisées et chemins de terre, ceux-ci le plus souvent dans la forêt. Ce ne sont pas les passages les plus passionnants.
En faisant un petit détour, on accède à un très beau point de vue sur l’énorme torii de Kumano Hongu Taisha au pied des montagnes.

On s’attendait à faire le chemin avec des pèlerins locaux mais on ne voit que des touristes. L’ambiance est bonne, on n’est pas très nombreux mais ça n’a rien à voir avec un vrai chemin de pèlerinage. On a fait le trajet de 7 km en 2h20. A différents endroits, on peut faire cacheter notre carnet de pèlerinage.
On arrive enfin au fameux sanctuaire dont la porte est munie d’une très grosse corde tressée. Les bâtiments sont très sobres. Beaucoup de gens viennent y prier et des mariages et passages d’âge d’enfants y ont lieu. Goshuin.

On descend un énorme escalier bordé de drapeaux pour rejoindre le site original du temple où se trouve le plus grand torii du Japon, précédé d’un beau champ de riz.

Nous mangeons notre bento sur une digue entre la rivière et le champ.
On prend alors un bus qui nous mène à un autre temple, Atayama Taisha, très sacré aussi mais en-dehors des chemins habituels. A l’opposé du précédent, il est très coloré. Il est aussi muni d’une très grosse corde tressée. Goshuin.

Un dernier bus nous conduit à Kii Katsura, port de pêche au thon.

Il faut alors prendre un bateau qui, en 5 minutes, nous mène à notre hôtel. Une petite promenade depuis le toit de l’hôtel offre quelques belles vues sur une côte très déchiquetée avec des sortes de pains de sucre. Ça sent le soufre partout.

Comme nous n’avons que des vêtements très fonctionnels, nous enfilons les très beaux kimonos fournis par l’hôtel pour aller dîner. Le repas est aussi bon que beau avec, notamment, des sashimis et des fines tranches de bœuf bien gras cuites dans du bouillon. Un régal. Dommage qu’on n’ait pas eu le temps de profiter du magnifique onsen en bord de mer.

Samedi 16/11 : Kumano Nachi Taisha – Osaka (8 km de marche)

Après un somptueux petit-déjeuner à la japonaise un peu dur à avaler pour nous, nous reprenons le bateau pour Kii Katsura. Nous aurions voulu commencer la journée par la visite du marché au thon qui doit être assez exceptionnel mais c’est samedi et il est fermé.
Nous mettons mon sac à dos et des affaires non essentielles dans une consigne de la gare.
Un bus nous mène à Daimon-zaka, départ du chemin de pèlerinage de Kumano Nachi Taisha. Il fait mauvais et il commence à pleuvoir quand on commence à marcher. Heureusement que j’avais trouvé un parapluie à prêter à la gare, un de ces fameux parapluies en plastique transparent. Il y avait en effet un grand bac avec des parapluies où il était marqué « Parapluies à prêter. Merci de les ramener. » Il n’y a qu’au Japon que ce genre de chose peut exister. Chez nous, personne ne ramènerait jamais les parapluies. Nous passons un torii avant d’entamer une rude montée sur des escaliers à travers une forêt de cèdres multi-centenaires.

On passe au milieu de deux énormes cèdres surnommés « mari et femme ». La montée est moins éprouvante que prévu dans la mesure où les marches sont asses profondes et qu’on peut faire deux pas sur chacune.
Il tombe des hallebardes et nous sommes déjà bien mouillés en arrivant au sanctuaire qualifié de plus beau sanctuaire du pèlerinage de Kumano Kodo. Ici non plus, pas de pèlerins, rien que des touristes. Le site mêle bâtiments peints en rouge et bâtiments en bois naturel sombre.

Le clou de l’endroit est normalement la pagode rouge sur fond de cascade de Nachi, l’une des plus emblématiques du Japon avec ses 113 m de haut. Mais, pas de chance, le pavillon est justement emballé pour travaux pendant plusieurs mois.

C’est vrai que ce site est très beau mais les conditions météo et l’emballage de la pagode ne nous ont pas permis de l’apprécier à sa juste valeur.
La pluie a doublé d’intensité et nous regagnons la station de bus Nachi-san où le bus nous redescend jusqu’à Kii Katsura Station. Nous aurons passé environ 2h30 à la visite de ce site sans avoir vraiment eu l’impression de faire un chemin de pèlerinage. Ces étapes mythiques du Kumano Kodo que je voulais absolument faire ont apporté de la variété à notre voyage mais ne nous ont pas semblé essentielles. Les paysages n’y sont pas exceptionnels et le manque de vrais pèlerins nuit fort à l’atmosphère.
Il est 12h30 quand nous regagnons Kii Katsura et notre train n’est qu’à 18h. On arrive heureusement à changer nos billets pour un départ à 13h46.
On trouve un petit resto de sashimis des plus authentiques près de la gare tenu par deux petits vieux et leurs enfants. Un festin !
Le train pour Osaka, pas vraiment un express, met 4h pour y arriver. Notre hôtel est à 10 minutes à pied de la gare. Gare ultra moderne, très propre, énorme. Impressionnant quand on en sort de se retrouver au pied d’énormes immeubles très modernes.
Après une bonne douche bien nécessaire, nous partons trouver un resto de tempuras à 3 minutes de l’hôtel mais c’est samedi et on n’est pas très optimistes. On a du mal à trouver le restaurant Obata recommandé sur Google. Il se situe au 2ème étage et il n’y a aucune indication. Surprise, à l’intérieur, il n’y a qu’un jeune couple et tout le reste du comptoir est vide. Le patron, seul derrière ses fourneaux, semble ravi de nous voir. Quelle expérience ! On le voit travailler et nous servir un par un ses tempuras aussi bons les uns que les autres. Très bavard, il nous explique tout en anglais, pas toujours facile à comprendre. C’est vraiment une excellente adresse, même si elle ne paie pas de mine, et on y a passé une très bonne soirée. Les rues sont très animées car c’est le quartier des bars.

Dimanche 17/11 : Osaka – Himeji (14 km de marche)

On prend le train à 8h40 pour aller voir le château d’Himeji. On s’est un peu trompés car ce n’est pas un express et il met 1h40. Depuis la gare, on aperçoit le château tout au bout de la rue. Ça met un bon ¼ d’heure de marche pour y arriver. C’est un château fort, tout entouré d’eau comme à Matsumoto. Il est surnommé le héron blanc. Avec sa blancheur et sa forme, il ferait penser à une aigrette prenant son envol. L’extérieur, avec ses toits incurvés, est d’une très grande beauté .

On visite l’intérieur du donjon central de cinq étages, très sombre. Les poutres sont impressionnantes. A part, ça, ce n’est pas d’un intérêt majeur.
La visite se poursuit par les jardins Koko-en réalisés en 1992. Jolis espaces et belles couleurs automnales dans ceux où il y a des bassins.

A la sortie, on va manger des brochettes de calamar achetées à un stand de brocante, puis une glace.
On reprend le train pour Osaka, l’express cette fois, qui met 1h05.
On prend alors le métro pour se rendre dans le fameux quartier de Dotonbori. Quelle animation ! On commence par la visite d’un tout petit temple au coin de deux ruelles, le Hozen-ji, très prisé par les croyants qui viennent arroser la statue de la déesse Mizukake Fudo, qui est maintenant couverte de mousse. Beaucoup de lampions. Goshuin.

C’est dimanche mais tous les magasins sont ouverts et il y a un monde fou dans les galeries couvertes et les rues pleines d’enseignes lumineuses avec de la musique, des crabes, poulpes géants et autres en façade.

Achats dans un magasin Big Camera, un truc gigantesque sur sept étages où on vend de tout et où on trouve du matériel photo à des conditions intéressantes.
On va jusqu’au célèbre pont Ebisu-Bashi qui franchit un canal, où tous les gens se prennent en photo devant l’homme athlète de Glico. C’est démentiel comme atmosphère, très amusant.

Retour à l’hôtel vers 17h30 après une journée assez cool où il a fait fort chaud.
Après avoir refait nos bagages, on va souper pas loin de l’hôtel dans un resto de tepanyakis où on fait cuire des morceaux de poulet sur une plaque chaude, avec du bouillon et des légumes qui mijotent par-dessous. Pas le meilleur repas du séjour mais on aura fait une nouvelle expérience.

Lundi 18/11 : Yakushima

Nous prenons un taxi pour l’aéroport d’Osaka (ITAMI), à ne pas confondre avec l’aéroport du Kansai qui est l’international. On embarque dans un petit appareil à hélices pour 2h de vol. C’est la première fois qu’on voit tout à l’avant deux sièges de passagers dans le sens opposé à la marche. Il y a des nuages et on ne voit pas grand-chose pendant le vol.
Arrivée sur la petite île de Yakushima qui dépend de l’île de Kiushu où nous allons passer la dernière partie de notre voyage. L’aéroport est minuscule et il n’y a même pas de tapis roulant pour les bagages. Une voiture de l’hôtel nous y attend. On découvre le relief très escarpé de cette île couverte de végétation. Il fait splendide mais très venteux.
Après s’être installés dans notre chambre, on prend possession de notre voiture de location pour aller faire un petit tour le long de la côte. On a juste le temps, avant qu’il fasse noir, d’aller à ce qui est considéré comme la plus belle cascade de l’île, Okko-no-taki, jolie cascade mais qui ne valait sans doute pas 40 minutes de route dans chaque sens.

Au bord de la route, on voit tout un groupe de macaques dont des tout petits, en train de s’épouiller.

Très bon dîner à l’hôtel dont le chef a fait ses classes en France et sert une cuisine fusion. Il vaut mieux ici pouvoir manger dans son hôtel car les restaurants ne sont pas légion.

Mardi 19/11 : Yakushima (5,5 km de marche)

On est tout contents de retrouver du pain au petit-déjeuner.
Il fait très couvert et il tombe quelques gouttes. Nous partons néanmoins faire une rando au Yakusugiland, une forêt aux cèdres géants. Dans la montée en voiture, nous voyons au bord de la route un petit cerf pas du tout farouche, puis quelques macaques.
L’entrée du parc est payante. Il y a divers circuits possibles. On choisit de faire un des plus longs, le mauve, de 150 min et 3 km. La distance semble ridiculement faible mais le relief est tel que la marche est vraiment difficile et fatigante. Racines, pierres, escaliers en bois à moitié pourris, rien ne nous est épargné. Il n’y a aucun point de vue dans cette forêt, son intérêt étant ses cèdres aussi vieux qu’énormes dans une forêt primaire, ses arbres et rochers couverts de mousse.

On mettra finalement 3h pour faire 5,5 km d’après notre compteur de pas. On a fait cette balade dans de très bonnes conditions, à la fois sans monde et sans pluie, sauf quelques gouttes à la fin.
Comme il se met à pleuvoir, nous mangeons notre bento dans la rest room du bâtiment à l’entrée du parc, sur une énorme et épaisse table de bois.
Au retour, on aperçoit deux biches au bord de la route. C’est une variété sika, comme le cerf vu ce matin, assez petite, endémique à Yakushima. Par contre, pendant la balade, on n’a vu aucun animal, seulement entendu quelques singes.
Comme il fait de plus en plus mauvais, nous rentrons à l’hôtel vers 15h et en profitons pour faire nos lessives.

Mercredi 20/11 : Yakushima (7 km de marche)

On doit renoncer à la rando au Shiratani Unsuikyo Ravine car un typhon a détruit un pont au début de l’itinéraire. Il faut alors faire un détour de 1h30, ce qui devient beaucoup trop long avec une trop grande partie dans la forêt. Dommage, car elle mène à un sommet d’où il y a une vue aérienne sur l’île.
Nous partons alors faire le tour de l’île en voiture. Nous nous arrêtons d’abord à hauteur de deux champs de fleurs devant la mer, un d’anémones (?), l’autre de tournesols.

Ensuite, à un point de vue sur le Tachigami Rock, un rocher pyramidal.

Nous empruntons alors une petite route à une bande dans la Sebu-Rindo Forest Path, route très sinueuse et amusante, avec quantité d’espèces d’arbres différentes et plein de singes (macaques) et de cerfs et biches sika. Les singes sont nombreux au milieu de la route à s’épouiller et ne cèdent pas toujours facilement le passage. La route est très très lente.

On s’arrête à Nagata Beach, un lieu réputé pour ses tortues qui viennent y pondre, mais ce n’est pas la saison. La plage n’est pas spécialement belle avec la lumière qu’on a aujourd’hui et on ne s’y attarde pas.

Petit arrêt au Yukino-oka viewing spot pour sa vue sur sa côte escarpée.

En manque de temples, on en repère un, le Yakazudake-jinja, qui a l’air original, situé à l’intérieur d’une grotte. On voit son torii rouge depuis la côte d’Isso. Il faut prendre une petite route à gauche très étroite où il y a eu plusieurs éboulements. La dernière partie se fait à pied en descendant dans une très belle végétation après avoir franchi un premier torii. Un petit chemin dans les rochers volcaniques nous mène à cette grotte, précédée d’un torii rouge. Un vilain petit bâtiment cache le réel temple au fond de la grotte. Pas exceptionnel mais ça permet une petite promenade et un autre point de vue.

Près du parking, quelques singes ont l’air très agressif et poussent des cris violents. On poursuit cette petite route à pied pour aller jusqu’à un phare mais il n’est pas beau et la vue ne mérite peut-être pas le déplacement.

Il est déjà tard pour le déjeuner mais on trouve quand-même un restaurant ouvert à Miyanoura où on mange du poisson cru et du riz, pas mal.
La route de ce côté-ci est beaucoup plus rapide et nous parcourons la côte est sans nous arrêter jusqu’à la cascade de Senpiro-no-taki, une belle cascade de 60 m sur d’impressionnantes parois de granite, au pied du Mont Monoku.

Dernier arrêt de la journée pour voir une autre cascade, Torokki-no-taki, qui a la particularité de se jeter directement dans l’océan. Il faut descendre un petit chemin pour l’atteindre. Le site est très beau, rehaussé par une note de couleur avec un pont rouge dans le fond.

Jeudi 21/11 : Kagoshima

C’est avec regret que nous quittons ce bel endroit. Nous prenons l’avion à 10h05 pour Kagoshima, 35 minutes de vol, toujours dans un appareil à hélices. Comme dans d’autres aéroports, nous constatons que les employés sur le tarmac disent au revoir à l’avion avec de grands signes de la main.
Beaucoup de nuages quand on survole la mer mais on voit bien, à l’arrivée à Kagoshima, le volcan Sakurajima, avec un nuage de fumée. On est d’ailleurs frappés par l’odeur de soufre dans l’avion.

Nous prenons un taxi pour se rendre à notre hôtel. C’est un peu superflu car le bus arrive à la gare voisine de l’hôtel mais, vu que nous souffrons tous les deux d’une gastro, c’est nettement plus confortable. Il est midi et on ne peut pas avoir les chambres avant 15h.
Il n’y a pas grand-chose à faire à Kagoshima même et on erre un peu comme des âmes en peine. On va déjeuner au bord de la rivière, sur une terrasse, au Marco Polo, avec vue sur le volcan, pas déplaisant. C’est notre deuxième infidélité à la cuisine japonaise.

On fait un tour dans une galerie commerçante sans intérêt et on retourne à l’hôtel, même si c’est encore trop tôt. Notre chambre est minuscule mais elle est au 13ème étage avec une vue assez impressionnante sur le volcan. Ce volcan est le plus actif du Japon. Il fait des éruptions plusieurs fois par jour.

Complètement anéanontis, nous passons le reste de l’après-midi sur notre lit.
Le soir, on va manger des ramens dans le premier truc qu’on trouve, assez moche, où on commande et paie à l’entrée sur une machine. C’est tout ce qu’on a envie de manger.

Vendredi 22/11 : Kagoshima

Comme les cartes SUICA ne fonctionnent pas ici, on achète une carte d’un jour pour les transports en commun.
Elle fonctionne même pour le bateau que nous prenons pour aller à l’île du volcan Sakurajima et le bus drop on drop off. Ce tour en bus n’est pas très intéressant, il n’offre pas de vues extraordinaires sur le volcan. On ne s’éternise pas, d’autant plus que la forme n’y est vraiment pas.

On rentre à l’hôtel sans manger et je passe de nouveau l’après-midi dans mon lit tandis que mon mari va voir les jardins Sengan-en et une villa.
Dîner dans un resto italien, l’Oro di Napoli, où il y a beaucoup d’ambiance, celle du vendredi soir. Ça fait plaisir de voir ici beaucoup de jeunes femmes qui passent la soirée ensemble et qui s’amusent beaucoup.

Samedi 23/11 : Kumamoto – Takachiho

Nous prenons le Shinkansen pour Kumamoto (1h) où nous prenons possession d’une voiture de location.
Visite du château de Kumamoto, très réputé, même s’il et complètement refait ou en cours de restauration. Et, comme par hasard, un de ses donjons est emballé pendant des travaux. Il est assez beau en noir et blanc avec de belles courbes aux coins des bâtiments. L’intérieur n’a aucun intérêt car refait de manière actuelle, pas avec des grosses poutres en bois. Le dernier étage offre une vue sur Kumamoto et sa région.

Un petit sanctuaire à côté du château nous permet de compléter à nouveau notre goshuincho.

Il y a encore un jardin à visiter mais nous n’avons pas tellement envie de nous éterniser, mais plutôt d’aller à notre étape suivante, Takachiho, une petite ville de montagne. Un peu avant d’y arriver, nous faisons un petit détour pour voir une cascade, pas mal mais la lumière n’est plus très belle.

A première vue, Takachiho n’est pas très séduisante, mais notre hôtel, un ryokan, est très beau à l’intérieur, notre chambre en tout cas.
Des complications de ma gastro me font vouloir consulter un médecin. Il y a bien un hôpital ici mais qui est fermé les week-ends et jours fériés. La réception de l’hôtel est super efficace et s’arrange pour que je puisse quand-même y voir un médecin. Accompagnés par un des employés de l’hôtel, nous avons d’abord à faire à un réceptionniste de nuit, de très bonne volonté mais qui ne parle pas un mot d’anglais, puis à un jeune médecin ou infirmier qui, après m’avoir posé plein de questions à l’aide du traducteur de sa tablette, fait venir le médecin pour qu’il m’examine. Ils sont tous d’une gentillesse et d’une bonne volonté extraordinaires. Le médecin est très rassurant et me donne des comprimés de probiotiques à prendre pendant trois jours. Je suis en tout cas rassurée et contente de ne pas gâcher les jours suivants dont on attend beaucoup. On nous demande de revenir le lendemain matin à partir de 8h, quand le secrétariat sera ouvert, pour payer la facture. Ici, ça marche à la confiance car personne ne triche. Ça peut paraître curieux mais cette expérience fut vraiment plaisante et enrichissante.
Au retour à l’hôtel, le dîner nous a attendus et nous est servi dans une salle cloisonnée où nous sommes tout seuls.

Dimanche 24/11 : Takachiho (8 km de marche)

Au petit-déjeuner, l’employé qui nous a emmenés à l’hôpital hier nous fait un petit récital avec un autre serveur. Ils sont dans la pièce à côté et chantent d’une voix très puissante le chant des paysans qui ne voulaient pas être distraits par leurs sentiments pendant le travail. Ils ne l’ont fait que pour nous. C’est assez émouvant. De cet employé, d’un certain âge et dont on ne voit que les yeux, émane une bonté extraordinaire. Ses yeux sont toujours souriants et bienveillants.
Nous passons toute la journée au Mont Aso, un énorme volcan. Il fait magnifique. Nous nous arrêtons d’abord à un Visitor Center pour voir ce qu’il y a à faire et ce qui est ouvert. Il n’y a aucune restriction aujourd’hui mais l’accès au cratère est en permanence adapté aux conditions existantes. Pour le moment, elles sont donc optimales. Quelques arrêts en cours de route pour des points de vue.

Arrivés au Nakadake Crater, un gros panache de fumée s’en dégage. La concentration de gaz est telle qu’elle présente un extrême danger et qu’on ne peut pas s’en approcher. Dommage parce que ce cratère est occupé par un lac acide vert foncé qu’on aurait bien aimé voir. La visite de ce site est interdite aux asthmatiques et aux personnes souffrant de maladies cardiaques.

Différents bunkers y sont installés pour s’abriter en cas de retombées de roches.

On prend un chemin à droite qui mène au Takadake Crater d’où il y a une vue intéressante sur toute la caldeira de 120 km de circonférence, la 3ème plus grande du monde. C’est vraiment impressionnant. Nous n’irons pas jusqu’au Takadake, c’est trop loin mais jouissons de superbes vues avec des couleurs variées, tant dans les rochers que dans la végétation.

Sur le chemin du retour, nous entendons des appels pressants pour évacuer la zone. Le nuage de SO2 se dirige trop vers les endroits où se trouvent les visiteurs.
Nous reprenons alors la voiture et allons à la plaine de Kusasenri, une grande prairie dominée par le mont Eboshi où il y a normalement un lac mais asséché en ce moment. Assis au milieu de ce paysage, nous mangeons le pain cuit à la vapeur que nous avons reçu après le dîner hier soir. Très bon mais frugal.

De là, on peut bien observer l’évolution des émanations du cratère.

Un bélvédère permet d’avoir des vues plus variées sur la caldeira et l’ensemble du site, notamment sur un curieux cône herbeux.

Visite du musée, pas incontournable.
Nous prenons alors la Aso Panorama Line, une jolie route avec de très belles vues dont, au début, celle sur le cône herbeux, le Kome-zuka Scoria Cone, et sur le sommet du volcan mais de l’autre côté. Un aller-retour assez plaisant.

Retour à Takachiho où nous faisons un petit détour par le Kunimigasha, un point de vue réputé pour sa vue au-dessus de la mer de nuages avec des nuages accrochés aux sommets des montagnes. Il fait tellement beau aujourd’hui qu’il n’y a pas de nuages mais on voit très bien le Mont Aso.

Quelle magnifique journée, très relax !

Lundi 25/11 – Takachiho – Fukuoka (10,5 km de marche)

Nous quittons ce beau ryokan pour visiter les curiosités locales, c’est-à-dire les gorges de Takachiho pour commencer, faites d’orgues basaltiques C’est une marche d’une bonne demi-heure A/R le long de la rivière Gokase. L’endroit est superbe, la végétation très présente et les mouvements des roches sont particulièrement étonnants. Une cascade s’y jette, au pied de laquelle quelques barques peinent à trouver leur chemin. Elles se heurtent les unes aux autres car il n’y a pas beaucoup de place et les rameurs ne sont pas des experts. On était déçus qu’il n’y en ait plus à louer mais, finalement, on ne le regrette pas.

Deuxième étape, le Takachiho jinja, entouré de cèdres monumentaux. Les bâtiments les plus anciens sont très beaux. Il y avait longtemps qu’on n’avait plus fait de visite de temples ou sanctuaires et ça nous manquait. Goshuin.

Et dernière visite, l’Ama-no-Iwato jinja. Précédée par un grand torii, une longue allée bordée d’arbres abrite quelques monuments pas spécialement intéressants. Mais ce qui l’est plus, c’est la grotte qu’on atteint par un petit chemin qui descend vers la rivière. La déesse Amaterasu, déesse du soleil, s’y serait cachée pour se venger de son frère et priver la terre de soleil. Un petit sanctuaire, l’Ama-no-Yasukawara, y est entouré de milliers de galets empilés que les gens viennent déposer pour faire un vœu. Un endroit très particulier, plein de charme et de poésie.

Nous reprenons la route et nous arrêtons à différents points de vue sur les rizières en terrasse de Takachiho.

Route de +/- 3 heures jusqu’à Fukuoka où nous rendons la voiture. Nous allons à pied jusqu’à notre hôtel.
Nous allons nous promener dans le quartier de Canal City Hakata, un quartier assez futuriste où les Japonais montrent toute l’étendue de leur démesure. C’est très animé, coloré, avec des néons de toutes les couleurs. En plus, ils n’ont pas fait dans la dentelle pour les décorations de Noël. C’est dingue !

Fukuoka est connue pour ses yatais, ces petits stands de nourriture montés et démontés tous les jours. Ils ont beaucoup de succès. Nous y mangeons des yakitoris à un comptoir. Amusante expérience.
Retour à l’hôtel dans une animation toujours aussi intense.

Mardi 26/11 : Hiroshima

Aujourd’hui, nous devions avoir une matinée à Fukuoka avec un guide « Like a Friend » mais l’agence nous a réservé le train pour Hiroshima vers 11h. Difficile de combiner les deux. On préfère laisser tomber la visite de Fukuoka qui ne nous intéresse pas plus que ça et ne pas retarder notre train pour avoir plus de temps à Hiroshima. En plus, il fait absolument dégueulasse.
Nous faisons envoyer nos gros sacs directement à Tokyo pour ne pas en être encombrés dans le Shinkansen.
Arrivés à Hiroshima, nous prenons le bus jusqu’à notre hôtel. Il tombe des hallebardes. Nous commençons par nous promener dans le parc du Mémorial qui a remplacé un quartier complètement ravagé le 6 août 1945 par la première bombe atomique lancée par un avion américain. Plusieurs monuments y sont construits dont le cénotaphe, une arche qui couvre un tombeau où sont inscrits les noms des 140.000 victimes. De l’autre côté du bassin, une flamme brûle pour la paix. Elle ne sera éteinte que lorsque tous les pays du monde auront renoncé à l’arme nucléaire. Je crains que ça n’arrive pas de notre vivant et même sans doute jamais.

Quant au monument des enfants pour la paix, il fait allusion à l’histoire d’une petite fille qui a survécu au bombardement quand elle avait deux ans. Quand elle a été atteinte d’une leucémie à l’âge de douze ans, elle s’est juré de réaliser 1000 origamis en forme de grues dans l’espoir de guérir, comme le prévoit la tradition japonaise. Mais elle est morte en n’en ayant fait que 644. Ses camarades de classe décidèrent de continuer le travail et collectèrent de l’argent pour lui ériger un monument. Depuis, la grue en papier est devenue un symbole international de paix.

Un autre élément émouvant dans ce parc est le gong (the bell for peace) qui résonne chaque fois qu’un visiteur le cogne pour manifester sa volonté de paix. Autant dire qu’il sonne sans arrêt.

Le clou évidemment est le dôme, le seul bâtiment encore debout. Il servait de palais d’exposition. Il se trouvait à l’épicentre du bombardement, mais fut relativement épargné par le fait qu’il a subi le souffle presque à la verticale.

En fait, d’autres bâtiments ont résisté comme les banques qui étaient construites en béton.
Nous allons alors visiter le Peace Memorial Museum réalisé par Kenzo Tange dans un style brutaliste pour ne pas détourner l’attention des monuments symboliques.

Il présente de nombreuses photographies et objets qui ont appartenu aux victimes. Nous le visitons au milieu d’une véritable marée humaine, ce qui ne laisse pas beaucoup de place à l’émotion. Finalement, le jardin aura été plus émouvant que le musée.

Retour à l’hôtel où nous cherchons une adresse pour aller manger des okonomiyaki, spécialité d’Hiroshima, des espèces de crêpes remplies de toutes sortes de choses. Très bon repas et bien sympathique dans une petit établissement bien local. Pour y aller, nous parcourons le boulevard de la Paix orné de ses plus belles décorations de Noël et ils ne font pas les choses à moitié ici.

Mercredi 27/11 : Hiroshima – Miyajima

Nous partons avant le petit-déjeuner (7h) pour prendre le ferry pour aller à Miyajima, la petite île en face d’Hiroshima, avant la grande foule. Mais il faut d’abord prendre un bus et un tram et c’est long. On a finalement le bateau de 8h25 et on est à Miyajima vers 9h, avec la foule, dont de nombreuses écoles. Tout le monde est aggloméré au même endroit, devant le célèbre torii flottant qui a, à cette heure, les pieds dans l’eau. La marée est en train de descendre. Elle sera basse vers 13h. Il faut dire qu’il a belle allure, tout de rouge laqué, avec ses 16 mètres de haut.

Quelques cerfs sika errent au milieu des touristes.

Nous commençons par visiter le sanctuaire d’Itsukushima avant que d’autres groupes débarquent. Rouge également, il est bâti sur pilotis dans une petite baie et composé de plusieurs bâtiments reliés entre eux par des pontons. Goshuin.

Nous revenons sur nos pas pour aller prendre notre petit déjeuner au Starbuck que nous avions repéré à la descente du bateau. Ça fait du bien d’avoir pour une fois un vrai café et un bon thé chaud.
Visite du Senrokaku, gigantesque temple en bois noir, inachevé, surnommé le « pavillon des mille tatamis ». Porté par de très grosses colonnes, il est ouvert sur trois côtés et présente de nombreuses cuillères à riz de toutes les tailles. Nous en achetons d’ailleurs dans le sanctuaire, même si elles sont censées servir d’offrandes, car beaucoup plus belles et sobres que dans les magasins. Goshuin.

Ce temple avoisine le Goju noto, une pagode à cinq étages, laquée en rouge.

Nous montons ensuite au Daisho-in un temple bouddhiste de la secte Shingon, construit à la base de Mont Misen, la montagne sacrée de l’île. Et là, c’est l’émerveillement. Non seulement les nombreux bâtiments sont magnifiques, en bois noir, mais on y trouve tout : petites statues couvertes de bonnets rouges, moulins à prières, portiques joliment sculptés, salles contenant des milliers de lampions et de petites statues, le tout au milieu d’érables aux couleurs chatoyantes. Une merveille ! Sûrement un des grands coups de cœur de notre voyage. Goshuin.

Nous prenons alors le téléphérique pour monter au Mont Misen. En réalité, il ne va que jusqu’à un belvédère d’où la vue sur les nombreuses îles des alentours est magnifique. La lumière est malheureusement très sombre et menaçante.

Nous ne montons pas à pied jusqu’au Mont Misen mais descendons un chemin assez éprouvant dans une forêt dense sans vue et sans belles couleurs. Je croyais qu’on allait traverser un bois d’érables mais ce ne fut pas le cas. Ce n’est que tout à la fin qu’on en a un peu. Bref, ces deux bonnes heures de descente n’ont aucun intérêt. Nous aurions mieux fait de redescendre en téléphérique pour voir le torii à marée basse.

Nous traînons encore un peu près du torii. La lumière y est très belle en fin de journée.

Nous faisons toutes les boutiques de la rue commerçante dans l’espoir de trouver des cadeaux à ramener. Il y a du choix.
Nous arrivons juste à temps pour prendre le bateau de 16h25 qui nous ramène directement au Parc de la Paix. On y trouve miraculeusement de la place. C’est évidemment beaucoup plus cher que le ferry mais ça nous évite de devoir pendre à nouveau tram et bus. Comme un symbole, les couleurs de la paix se sont posées sur Hiroshima.

Dîner dans un très chouette resto de tempuras, bon et avec une jolie décoration, le Tenkou, nettement plus chic que chez notre « ami » Obata mais moins pittoresque.

Jeudi 28/11 : Hiroshima – Tokyo (7 km de marche)

Nous avons rendez-vous à 9h avec Y., notre guide « Like a Friend ». Pour nous emmener hors des sentiers battus, il fait fort. Une visite de la déchetterie ! Étonnante construction hyper moderne, vitrée, d’une propreté inouïe. On imagine difficilement que cette usine traite tous les déchets de la ville que des dizaines de camions poubelles, tout aussi rutilants, amènent tous les matins. Les résidus sont transformés en asphalte. Les émanations sont filtrées par d’énormes cylindres. On ne perçoit aucune odeur.

En attendant le bus pour retourner dans le centre-ville, Y. nous livre une version différente de celle du musée de la Paix sur les conséquences du bombardement. La ville n’a été totalement détruite que dans un cercle de 4km de diamètre, 50% de la population a survécu après cinq ans (150.000 morts sur 350.000 habitants), seuls les bâtiments en bois ont été détruits. Une ligne de trams a repris ses trajets rapidement. Une ancienne banque, que l’on visite, a résisté et rouvert deux jours après le bombardement. Une école, que nous visitons également, a aussi rouvert mais tout l’équipement a été anéanti. Une maquette y montre l’état de la ville après le bombardement.

Près du dôme, nous visitons aussi un petit cimetière dont les tombes sont toujours debout mais où on voit que le granite a été dépoli par la chaleur.
Déjeuner avec Y. dans un petit resto de ramens sans soupe où on fait notre commande sur une machine. Il vit ici depuis treize ans, a une femme japonaise qui travaille, et un fils de 9 ans. Il est un grand adepte du système japonais et de sa discipline, de l’obéissance aux règles pour que le système fonctionne, du travail pour obtenir une rémunération. Sa femme travaille 15h par jour, ne prend pas ses congés et ne les récupère pas. Il trouve que ce n’est pas une vie et souhaite qu’elle fasse autre chose. Lui ne voudrait jamais travailler pour une société japonaise. Tous ces expatriés tiennent le même discours paradoxal. Son fils suit déjà des cours complémentaires à 800 € car il trouve que ça n’avance pas assez vite et qu’il faut le préparer pour l’entrée dans une autre école. Il prétend que les Japonais sont épanouis. D’après lui, avec n’importe quel salaire gagné au Japon, on peut vivre convenablement. Il nous explique aussi pourquoi on voit si peu de chiens dans les villes. En fait, ils ne sont pas autorisés dans la majorité des appartements de location. Avoir un chien est un signe d’aisance.
A 15h, on prend le Shinkansen pour Tokyo (+/- 4h). Y. nous amène à la gare. Alors qu’on traverse la gare, une alarme se met à tonitruer. L’annonce d’un tremblement de terre ? Non, un incendie qui ne nous concerne pas et qui n’a pas l’air de perturber qui que ce soit.
Arrivée à Tokyo à notre hôtel, une énorme tour dans un quartier futuriste, tout à fait différent de celui où on était au début, mais juste à côté du chemin de fer et de tous les petits restos dans les ruelles très animées de Shimbashi. Notre chambre est au 29ème étage. Impressionnant, voire anxiogène. On ne voudrait pas subir un tremblement de terre ici.

On ressort pour aller manger dans un petit resto de sashi yaki. Ici, contrairement à la première fois, c’est une serveuse qui nous cuit la viande à table et nous la sert. C’est moins agréable parce qu’on a moins la paix.

Vendredi 29/11 : Tokyo (14 km de marche)

Il fait super beau et nous apercevons le Mont Fuji depuis notre chambre. Cette fois, ses pentes sont bien enneigées au sommet. La vue est moins impressionnante de jour que de nuit.

Nous consacrons notre journée aux courses cadeaux/souvenirs, d’abord dans le quartier à proximité de l’hôtel, Ginza, mais on perd son temps, c’est trop luxueux comme magasins.

On part alors tout à fait ailleurs pour retrouver l’atelier/magasin d’origamis qu’on avait vu au début. On espère y trouver une belle composition de grues. Depuis la visite d’Hiroshima, les grues ont une autre signification pour nous. Mais le « tableau » que nous voulions n’était pas à vendre et aucun autre ne nous plaisait.
On trouve une adresse de magasin de kimonos mais c’est loin et on prend le métro. On se rend compte que c’est dans l’épouvantable allée de boutiques qui mène au temple Senso-ji qu’on a visité au début de séjour, à Asakusa. Il y a toujours autant de monde mais, à notre grande surprise, la boutique est très belle et de qualité. Malheureusement pas de kimonos pour petites filles. Ceci dit, ce ne sont pas les boutiques à souvenirs qui manquent ici. On devrait bien y trouver notre bonheur. Il y a de grandes galeries couvertes avec beaucoup de choix … mais jamais de kimonos pour petites filles.
On finit par trouver une adresse de kimonos anciens et nous y trouvons deux vrais kimonos à la bonne taille, superbes. Un peu plus loin, un très beau magasin nous offrira un bon choix de baguettes en bois naturel cette fois, pas des laquées. Finalement, on aura passé toute la journée à faire des courses et on n’aura rien visité alors qu’on aurait au moins voulu faire un musée d’art japonais.
Dernière visite, le musée Nikkon qui vient de rouvrir mais qui est un peu décevant.
Retour à l’hôtel. Nous ressortons pour aller manger en se disant qu’on irait dans le premier établissement qui nous séduirait. Mais c’était en oubliant qu’on était vendredi et que tout était bondé d’employés qui fêtaient la fin de la semaine. Ça racole beaucoup dans ce quartier, ce qui n’est pas toujours un signe de qualité. Nous finissons dans un resto de yakitoris, bruyant et où fumer n’est pas interdit. On n’est plus habitués à cette odeur. Et c’est effectivement plein d’hommes en costume qui sortent du bureau, boivent beaucoup et se défoulent. Ce n’est pas le meilleur resto pour clôturer le séjour mais c’est typique.
En ressortant, la tenue des jeunes femmes nous fait penser que nous sommes dans un quartier de prostitution. N’importe où ailleurs, on ne serait sans doute pas à l’aise mais ici, ce n’est pas le cas.
En rentrant à l’hôtel, après s’être acheté un petit dessert au Family Market, on s’installe dans les salons plongés dans l’obscurité pour profiter des lumières de la ville.

Samedi 30/11 : Tokyo – Bruxelles

Un taxi vient nous chercher à l’hôtel à 6h pour nous conduire à l’aéroport de Narita. Le soleil se lève sur Tokyo.

Le trafic est fluide et nous mettons une heure au lieu des deux prévues, ce qui nous laisse bien le temps de faire les boutiques de l’aéroport et nos derniers achats, puis de prendre enfin notre petit-déjeuner. A part les kimonos anciens, on aurait pu faire tous nos achats ici au lieu de perdre notre temps à parcourir Tokyo dans tous les sens.
Au décollage, on voit bien le Mont Fuji enneigé comme sur toutes les images.

Voilà qui clôture un très beau voyage, inégal sans doute, parfois gâché par la foule, mais aussi très intéressant et avec de nombreux temps forts.

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