Mercredi 30/10 : Bruxelles – Tokyo
Le jour du départ de ce voyage tant attendu est enfin arrivé. Nous nous envolons à 18h35 sur un vol ANA.
Jeudi 31/10 : Tokyo
Arrivée à Tokyo à 15h40, heure locale. Il y a 8h de décalage. Avant d’atterrir, on voit au loin le Mont Fuji dans la brume. Son sommet n’est pas couvert de neige, ce qui ne lui est jamais arrivé à cette époque.
Nous sommes accueillis par P. On croyait qu’il venait nous chercher en voiture mais c’est en train que nous rejoignons le centre de Tokyo, et c’est une bonne chose parce que ça nous donne l’occasion de se faire expliquer comment fonctionnent les transports en commun. Le réseau des trains et métros est sidérant. Nous prenons un premier train qui nous surprend déjà. Vu qu’il part de son terminus, il est nettoyé avant le départ et les sièges sont retournés pour être dans le sens de la marche. Dans le deuxième train, on a l’impression d’avancer en permanence dans un tunnel. En fait, on se rend compte qu’il fait déjà noir (16h30), alors que nous avons l’impression d’être en fin de matinée. P. nous aide à acheter des cartes prépayées SUICA pour tous les transports en commun et à les recharger. Elles sont disponibles dans des machines mais on ne peut les payer qu’en liquide. Etonnant que dans ce pays si moderne, on utilise encore beaucoup d’argent liquide. Ce n’est pas le seul paradoxe qu’on va déjà constater ce soir. A la gare, nous découvrons déjà deux particularités locales : le « station booth », un bureau partagé, de type cabine, équipé, pour une personne, qu’on peut louer par tranche de 15 minutes, et les machines à commander et payer ses plats.
Il faut encore marcher quelques minutes pour arriver à l’hôtel. Le temps de déposer nos bagages, nous repartons manger dans un petit restaurant de yakitoris, très local, sans aucun touriste. En fait, ici, chaque restaurant a sa spécialité et on ne les mélange pas.
Les clients sont des employés qui viennent s’y défouler après leur journée de travail, un peu bourrés, et un groupe de jeunes qui fêtent on ne sait quoi, tout aussi bourrés. Il semblerait que les Japonais aient une particularité génétique qui fait qu’ils ne supportent absolument pas l’alcool et qu’ils sont souls après deux bières. Pas une seule femme parmi les employés ! Les brochettes sont faites sur commande et tout est délicieux. Voilà une plongée immédiate dans l’ambiance locale. P., vit ici depuis 17 ans. Il ne voudrait plus retourner vivre en France mais travailler dans une entreprise japonaise où on est pressé comme des citrons est inconcevable. Ici, on trouve du travail comme on veut et tout fonctionne.
Vendredi 1/11 : Tokyo (16 km de marche)
Pour commencer en douceur, nous avons le choix entre petit-déjeuner international et japonais. Nous avons rendez-vous à 9h30 avec S., notre guide « like a friend », pour une visite de la ville jusqu’à 13h30. Nous partons à pied découvrir des quartiers à proximité de l’hôtel en s’arrêtant à des endroits qui illustrent soit la mentalité des Japonais, soit l’architecture, soit les religions … Premier arrêt sur un pont sous lequel se croisent de nombreux trains. Des Japonais très motivés y passent un temps fou pour faire la photo aux moments où tous les trains apparaissent en même temps. On y voit aussi les architectures de différentes époques.
Visite de l’extérieur d’un temple bouddhiste, le Yushima Seido, le seul à être noir.
Le shintoïsme célèbre la vie, tandis que le bouddhisme célèbre la mort. Dans le shintoïsme, on prie pour que des vœux se réalisent (réussite, enfant …), tandis que dans le bouddhisme, on prie pour que des choses se réparent (guérison de maladies …). Les Japonais pratiquent les deux religions à la fois.
S. nous emmène aussi dans un atelier/magasin d’origamis (papiers pliés), Ochanomizu Origami Kaikan, et d’autres objets en papier, notamment des petites scènes de la vie de la famille de l’animal de l’année, le lapin (en fait encore celui de l’année passée). C’est très bien fait.
Celui qui réalise tout ça est très réputé et enseigne ses techniques dans le monde entier. Il a maintenant 83 ans et fait toujours des démonstrations. Nous achetons un joli carnet (goshuincho) pour y faire dessiner le sceau des temples (goshuin) que nous allons visiter.
Visite de différents bâtiments faisant partie d’un temple bouddhiste situés autour d’une place, le Kanda-myojin. Le contraste avec les bâtiments modernes qui l’entourent est étonnant. Des enfants en tenue de cérémonie, les filles en kimono, les garçons en costume bleu, célèbrent leur passage à l’âge de 3, 5 ou 7 ans. On n’a pas le droit de les photographier, sauf s’ils font partie d’un décor beaucoup plus large. On y voit beaucoup de gens y faire une prière.
On traverse différentes villes qui composent Tokyo, très différentes, et qui correspondent toujours à ce qu’elles étaient à l’origine. Nous traversons le quartier d’Akihabara, celui des mangas et des magasins de seconde main, très nombreux. C’est une vraie mode ici. C’est coloré et animé, avec d’énormes enseignes qui couvrent les façades.
On prend un train jusqu’à Ueno et on se promène dans Ameyoko Market, l’allée des confiseurs. C’est très animé et amusant, plus touristique aussi.
Nous déjeunons avec S. qui vit ici depuis trois ans avec son mari et sa fille. Beaucoup d’expatriés français sont venus vivre ici parce qu’ils ont toujours adoré les mangas. Eux non plus ne pourraient pas concevoir de retourner en France.
On reprend un train jusqu’à Nippori pour aller voir le quartier de Yamaka qui a été épargné par les différentes catastrophes qu’a connues la ville. Nous y avons rendez-vous avec nos neveux qui font un grand voyage de trois mois en Asie. Nous nous promenons ensemble dans ce quartier où subsistent encore de belles maisons anciennes, différents temples et de très beaux cimetières.
Sur les conseils de S., nous prenons le train jusqu’à Sugamo pour se balader dans le Old Nakasendo, le quartier des « mammies », pas d’un intérêt majeur, mais l’intérêt était peut-être de prendre le vieux tram pour aller voir le temple Kishimojin avec son allée de toriii mais le soleil se couche et ce sera normalement fermé. Nous y renonçons donc. On se rend alors à Nezu où on peut quand-même entrer dans le sanctuaire de Nezu que nous voyons dans le noir. Dommage car il a l’air assez séduisant, dans un parc, avec ses allées de torii.
Dîner dans un resto de tempuras où nous avons une jolie petite salle pour nous tout seuls. Nous y payons pour un plat ce que nous avons payé hier pour trois personnes. Nous quittons cette petite famille et regagnons notre hôtel, assez rabotés.