Bonjour,
Mon mari et moi avons passé 3 semaines au Japon en novembre 2019 pour notre voyage de noces. Comme les témoignages sur ce forum m’ont été utiles pour préparer le voyage, voici mon retour détaillé, en espérant que ça serve aussi à d’autres.
Notre itinéraire :
-8 au 12 novembre: Tokyo.
-13: activation JR pass 14 jours, journée à Nikko, nuit à Tokyo.
-14: visite de Hakone, train de Odawara à Ito en fin de journée et nuit à Ito (péninsule d’Izu).
-15: location de voiture à Ito, balade dans la péninsule d’Izu, nuit en ryokan à Shuzen-ji.
-16: retour à Ito pour rendre la voiture, train jusqu’à Kanazawa en passant par Tokyo.
-17: visite de Kanazawa.
-18: visite de Kanazawa le matin, train jusqu’à Takayama.
-19: location d’une voiture à Takayama pour la journée, visite de Gokayama et Shirakawa, nuit à Takayama.
-20: trajet pour Nara, début de visite en fin d’après-midi.
-21: visite du parc de Nara de bon matin, train pour Koya-san.
-22: visite de Koya-san le matin, train pour Himeji. Visite du château en fin d’après-midi.
-23: train pour Naoshima, visite de l’île en vélo, nuit à Naoshima.
-24: train pour Hiroshima, visite du parc du mémorial de la paix et du château.
-25: train pour Miyajima, montée au mont Misen en téléphérique et descente à pieds, nuit sur l’île.
-26: visite du temple Daisho-In le matin avant de prendre le train pour Kyoto (dernier jour du JR pass).
-27 au 30 : Kyoto.
-1<sup>er</sup> décembre : retour en France.
Retour sur l’itinéraire :
J’avais prévu un itinéraire très chargé, surtout les 14 jours de JR pass au milieu. C’est un rythme qui ne convient pas à tous, je sais que d’autres voyageurs préfèrent prendre le temps de se poser plus longtemps à quelques endroits, mais pour nous qui n’avons a priori pas prévu de revenir plus tard au Japon ça nous a bien plu de voir rapidement des endroits différents en sélectionnant juste quelques choses à voir à chaque fois, donc c’est un choix je ne regrette pas. Cela demande une bonne préparation avant le voyage pour ne pas perdre du temps sur place, en repérant les horaires de trains et de visites et les modalités de transport, et il ne faut pas être dérangé par le fait de changer d’hôtel très souvent (mon mari est expert dans le rangement de valise) et de faire des trajets en train tous les jours (il faut être efficace dans les déplacements, je pense que si on est plus que 2 ou 3 personnes c’est plus dur).
Certes on a passé une partie de notre séjour dans les transports, mais de toute façon quand on visite toute la journée il faut se reposer à un moment, le train était donc l’occasion de se poser confortablement et en profiter pour déjeuner (on recommande les bentos qu’on peut acheter facilement dans les gares, et dans les grandes gares sur le quai-même du shinkansen), préparer les visites suivantes, trier les photos, lire un peu, et être en forme pour la suite. Finalement on n’a pas eu l’impression d’y perdre trop de temps.
Retour sur les trajets :
Le JR pass est d’un grand confort. J’avais repéré les horaires sur Hyperdia, plusieurs horaires quand c’était possible pour avoir de la flexibilité. Attention, Hyperdia peut proposer des correspondances très courtes, il faut prévoir les cas où on en rate une. Dans une gare moyenne une correspondance peut se faire en moins de 10 minutes car tout est bien indiqué, mais il faut prévoir plus dans les grandes gares, surtout si les trains ont des quais et portails d’accès distincts, par exemple quand on passe d’une ligne locale à une ligne de Shinkansen ou si on change de compagnie de trains. Le week-end l’affluence en gare peut faire perdre du temps.
On a utilisé les voitures de trains sans résa la plupart du temps, sans problème. Les trains peuvent être assez pleins le week-end ou aux heures de pointe, mais on a toujours trouvé des sièges libres (pas forcément côte-à-côte). Je recommande la réservation de sièges pour les lignes très touristiques comme la ligne Toyama-Takayama-Nagoya qui était très pleine.
Retour sur le pocket wifi :
J’ai commandé un pocket wifi de Vivre le Japon, récupéré à notre arrivée à l’aéroport et rendu au départ. Très pratique, mais bien penser à le mettre à charger chaque nuit. La batterie a tenu toute la journée la plupart du temps, mais la batterie externe usb qu’on avait emmenée nous a quand même bien servi les quelques jours où on a beaucoup utilisé le wifi.
Retour sur la location de voiture :
On a fait traduire un permis de conduire à Tokyo sans soucis. La JAF qui fait la traduction est sur le trajet Haneda-Tokyo donc on y est passé dès notre arrivée pour déposer le permis (attention c’est fermé le week-end) et on l’a récupéré quelques jours après.
On a loué deux voitures chez Toyota, dans la péninsule d’Izu et à Takayama, en ayant réservé auparavant sur internet. Dans les deux cas les employés ne parlaient que 3 mots d’anglais, heureusement qu’on n’a rien eu spécial à leur demander. Les GPS des voitures n’étaient pas faciles à utiliser et pas bien à jour, mieux vaut avoir un smartphone au cas où (mais pas de chargeur USB dans nos voitures premier prix).
Retour sur le Takkyubin :
J’avais lu des témoignages disant qu’on pouvait galérer avec les gros bagages dans les trains par manque de place et qu’il valait mieux les expédier par Takkyubin. On avait donc prévu une grande valise et une petite valise (taille cabine), de manière à garder avec nous seulement la petite valise pour 2 nuits, et envoyer la grande valise par Takkyubin vers un hôtel suivant, ce qu’on a fait à 3 reprises.
C’est très facile : la plupart des hôtels peuvent expédier un bagage, remplir le formulaire pour vous en Japonais et encaisser le prix en liquide, ou si vous êtes dans un petit hôtel qui ne fait pas ça (notre cas à Naoshima) il suffit d’aller au 7-eleven le plus proche pour remettre le bagage. Dans ce cas nous avons dû remplir le formulaire nous-même avec l’aide des 3 mots d’anglais de l’employé, en écrivant l’adresse de destination en majuscules ça a bien marché.
Ne pas avoir à transporter de gros bagage est un confort qu’on a beaucoup apprécié, cela dit on a tout de même gardé les deux valises pour les trajets Kanazawa – Takayama – Nara pour économiser l’envoi car nos hôtels étaient à côté de la gare, et ça n’a pas été compliqué. De même dans le métro à Tokyo et le train pour aller à l’aéroport du Kansai. Donc pas obligatoire pour les budgets serrés.
Retour sur les couleurs d’automne :
Nous étions au Japon du 8 au 30 novembre, c’était parfait pour admirer les couleurs d’automne.
La première semaine les arbres étaient encore verts à Tokyo et dans la péninsule d’Izu, sauf quelques exceptions, avec des températures encore douces, mais les couleurs étaient splendides à Nikko qui est plus au nord. A Kanazawa le jardin était fabuleux, les érables commençaient à bien se colorer avec de magnifiques mélanges de jaune, orange et rouge. Les montagnes autour de Takayama étaient encore bien oranges même si c’était un peu passé. La dernière semaine on était vers le pic de couleurs pour les érables, on s’est vraiment régalés surtout à Himeji, Miyajima et Kyoto où les érables étaient très rouges. Le dernier jour seulement (30 novembre) on a trouvé que le rouge se ternissait déjà, peut-être à cause du temps assez pluvieux.
De nombreux temples et jardins font des ouvertures spéciales le soir avec des éclairages des érables rouges : on en a vu peu car c’est tout de même moins beau qu’en plein jour, et il faut payer à chaque fois, ça alourdit le budget visites déjà conséquent.
Retour sur les lieux visités avec quelques photos, dans l’ordre :
-Tokyo : On a bien aimé pour la diversité des choses à voir, le contraste entre les quartiers branchés et les parcs et temples, la facilité de déplacement en métro. On a fait une journée de visite guidée avec Tokyo Safari, ça vaut le coût pour voir des choses qu’on ne verrait pas tout seul.
-Nikko : Top en automne, en arrivant très tôt car il y a beaucoup de monde.
-Hakone : Le parcours touristique très encadré est un peu agaçant et pas donné, mais le mont Fuji a vraiment une silhouette incroyable (on était arrivés très tôt mais on a dû patienter jusqu’à midi pour le voir sortir des nuages) et on a bien aimé le musée en plein air (s’il fait beau). On n’a pas eu le temps de tester un onsen avec plusieurs bassins, c’était le plan b s’il faisait mauvais et je pense que ça aurait été sympa aussi.
-la péninsule d’Izu : Chouette détour hors des sentiers très battus pour se balader dans la nature (cascades, plages, onsens), qu’on a fait un peu en coup de vent (1 jour et demi), en voiture, et qui aurait mérité une journée de plus. On a fait 2 ryokans vraiment tops et de budgets très différents : le K’s House à Ito (style auberge de jeunesse) et le Arai ryokan à Shuzenji (la version luxe, notre folie du voyage).
-Kanazawa : On a beaucoup aimé. On a loué des vélos à notre hôtel, c’était très pratique pour voir les différents quartiers. Le jardin est peu cher et tellement beau en automne qu’on l’a vu deux fois : le dimanche en fin d’après-midi et le lendemain matin plus au calme.
-Takayama et les villages de Shirakawa et Gokayama : Les villages sont très chouettes et changent des autres villes du Japon, et rien que le trajet en train vers Takayama était sympa car toute la montagne est orange en automne. Takayama elle-même est mignonne mais pas incontournable je trouve. On avait loué une voiture à Takayama pour aller voir les villages facilement, notamment Gokayama qui est plus petit mais plus calme que Shirakawa qui fait un peu usine à touristes. Mais entre le péage et les parkings (1000 yen à Shirakawa, 500 yen à Gokayama), la voiture revient assez cher, donc pas sûre que ça vaille le coût.
-Nara : Je l’ai placé là pour pouvoir nous concentrer sur Kyoto la semaine suivante. Y dormir est tout de même intéressant pour visiter facilement le parc et ses temples à l’ouverture, au calme. On a bien aimé les alentours de Kasuga Taisha.
-Koya-san : Bien que le côté religieux soit un peu effacé derrière l’afflux des touristes, on a bien aimé dormir dans un temple, et la visite de Kongobu-ji, mais le cimetière nous a moins touchés que ce qu’on imaginait. Entre le coût de la nuit et le trajet non compris dans le JR pass, on a trouvé que cette étape ne valait pas tout à fait le cher et long détour qu’elle représente.
-Himeji : Le château vaut vraiment le détour. La bonne surprise étaient les jardins du château, dont on a profité de l’ouverture spéciale en soirée pour la saison automnale. Ils sont beaux et grands, avec des érables bien colorés.
-Naoshima : Mon mari a détesté (piège à touristes pour lui). Pour ma part j’ai trouvé ça cher (musées et hôtels) mais j’ai bien aimé y louer un vélo pour parcourir l’île (heureusement il faisait très beau), voir le coucher de soleil, et aller aux bains décorés le soir au calme. On a visité le Art House Project et le musée Chichu, et on a trouvé ce dernier vraiment trop cher pour une visite pas si intéressante. Le musée Benesse House nous aurait peut-être plus plu.
-Hiroshima : Bien aimé le musée du mémorial de la paix, très émouvant. Mais pas incontournable non plus.
-Miyajima : J’avais hésité à y aller à cause du grand torii en travaux, mais malgré ça on a beaucoup aimé. Vue du mont Misen très chouette, le temple Daisho-In a de superbes couleurs à cette période, et la balade du soir avec les lanternes allumées au bord de l’eau est très jolie.
-Kyoto : Je savais que Kyoto serait bondé à cette période, surtout le week-end, c’est pourquoi j’avais choisi d’y passer relativement peu de temps (4,5 jours) dont seulement un jour hors semaine (le samedi avant de rentrer à Paris le dimanche). Je ne regrette pas car effectivement il y avait du monde, même si c’était supportable la semaine en visitant quelques endroits très connus à l’ouverture et des choses moins connues le reste de la journée. Le samedi il nous restait à voir le Tofuku-ji qui est un des meilleurs spots pour les érables, et là même en arrivant à l’ouverture c’était déjà noir de monde (mais on n’a pas fait la queue non plus). On a beaucoup aimé le jardin du temple Eikan-dō Zenrin-ji, une merveille à cette saison.
A Kyoto on a loué des vélos suite aux recommandations très appuyées de plusieurs personnes. On ne regrette pas mais je trouve que ces recommandations doivent s’accompagner de quelques mises en garde. On ne peut pas garer les vélos n’importe où dans la rue, il vaut donc mieux loger dans un hôtel qui a un parking à vélos. Dans le centre commerçant il y a des parkings à vélos payants (pas à l’heure mais à la journée) qu’il n’est pas évident d’utiliser la première fois (machine à pièces tout en Japonais). Les temples ont au moins des parkings à vélos gratuits. Le vélo n’est pas adapté pour visiter la zone du Kiyomizu-dera, qui est en hauteur (et trop pleine de piétons de toute façon). Enfin la ville est tout de même assez étendue. Pour nous qui logions vers Gion c’était facile de pédaler vers les temples de l’est (Ginkaku-ji, chemin de la philosophie etc), du nord (Kinkaku-ji) et du sud (Fushimi Inari) mais Arashiyama à l’est était un peu loin (très faisable tout de même). Bref c’est un bon conseil si on est relativement sportif et qu’il fait beau, sinon mieux vaut prendre le train ou le bus (google maps donne tous les itinéraires) plutôt que se fatiguer sous la pluie. Les pistes cyclables le long des rivières sont très agréables.
Dernier conseil : Au moment de prévoir les visites, ne pas oublier de consulter la liste des monuments en travaux au moment du voyage, par exemple ici : https://www.vivrelejapon.com/nouveautes/les-monuments-en-renovation-en-2018-2019, ça évite les déceptions !