Quel est votre analyse d’ avoir été sur ces 2 îles LESVOS et CHIOS qui sont proches de la Turquie ? Merci de nous en informer.;
LESVOS est une très grande île… est elle agréable et at elle de belles plages ? Est elle sans trop de monde ?
Bonjour Helies
Nous avons séjourné une semaine sur ces 2 îles en 2006 pour Chios et 2012 pour Lesvos.
Premier constat : ce sont des îles très différentes des Cyclades ou du Dodécanèse et en comparaison très grandes; elles nécessitent toutes les 2 une location de voiture si on veut partir à leur rencontre.
Les 2 villes portuaires sont très animées et hyper bruyantes, mais elles recèlent chacune queques atouts.
A Chios, nous avons séjourné à Karfas qui est assez bien placée pour partir visiter l’île à la journée. c’est une station très touristique mais en juin, ce n’était pas la foule et nous avions trouvé un petit studio sur les hauteurs de Karfas (Benovias appartements). Jolis villages de Pyrgi, Mesta; le monastère de Néa Moni, le village martyr d’Anavatos. Plage d’Emborios (Mavra Volia) très sympa, vers Agia Fotini et dans une moindre mesure Karfas car beaucoup de transats. Quelques plages aussi sur la côte ouest et la côte nord-est vers le monastère de Mersinidou (par contre le moine n’était pas du du tout accueillant).
A Lesvos deux points de chute. 3 nuits sur la côte ouest du golfe de Yera en allant vers Plomari et 4 ou 5 nuits à Petra qui est un village suoerbe ainsi que Molyvos et le petit port se Skala Sykamias. Voir mon CR succinct sur le forum :
En résumé je dirais que ces îles méritent d’être découvertes pour changer des Cyclades, mais contrairement aux Cyclades, ce ne sont pas des îles ou nous retounerons plusieurs fois.
En espérant que ces infos te seront utiles,
Cordialement
Jean Paul
Bonjour,
Un forumeur, glykofiloussa je crois, avait fait un compte rendu précis et récent sur ces îles points de passage des migrants.
Ensuite c’est une question de goûts. Personnellement les Cyclades ne m’enchantent pas et j’apprécie plus les autres îles.
À Chios les camps sont tjs installés en centre ville. La présence des migrants est visible mais ne m’a pas dérangé. Le + gros problème est pour eux dont le sort semble être figé dans ces îles.
Bonjour, j’utilise la MP pour éviter toute polémique que certains adorent déclencher sur le forum public.
- Lesvos et Chios fonctionnent comme toutes les iles grecques: des poulpes qui sèchent devant les tavernes, des chats partout, jusque dans les églises des monastères, des chambres à louer dans toutes les stations balnéaires, des grecs sans casque sur les scooters, des chauffeurs de bus le gobelet de frappé dans une main, le téléphone dans l’autre, la cigarette dans la troisième et la 4° qui conduit, le tout sous la protection d’un oeil bleu en verre et d’une icône de la Panagia (donc on ne craint rien).
-Elles sont loin d’Athènes (mais pas plus que Rhodes) et il faut bien calculer le temps de trajet.
Les 2 aéroports, autrefois internationaux, n’accueillent pas de vols directs depuis la France, Genève, Bruxelles-Zaventem, Barcelone et il faut transiter par Athènes en prenant le vol intérieur du matin. On peut aussi passer par Samos (vol direct depuis Paris-CDG) et prendre le bateau pour Chios ou atterir à Izmir et traverser à Cesme.
Sinon, c’est le ferry du soir à 20h00 ou 21h00 qui arrive le lendemain matin vers sept heures à Mytilène.
Les deux aéroports sont reliés par bus urbain (environ 2 €) aux deux villes et les deux gares routières des bus interurbains Ktel sont très facilement accessibles à pied du port. - Elles sont grandes: compter 120 km de Mytilene à Sigri, 70km pour traverser du Nord au Sud. Tous les bus sont centrés sur les deux Choras, essentiellement le matin en en fin d’après-midi, pour attrapper les bateaux du soir pour la Turquie ou le Pirée. Un scooter ou une auto sont les bienvenus.
A noter: les deux iles ont gardé leurs forêts (Mytilène est surnommée “l’ile verte” et Chios est en cours de reboisement après les incendies de 2012 et 2016).l’équivalent des eaux et forêts grec interdit l’usage de tout véhicule à moteur sur l’ensemble des territoires forestiers). Donc peu de quads ou de 4X4 à louer.
Chios et la moitié Est de Mytilène sont protégées du meltem par la côte turque. Il peut y faire très très chaud comme dans le Dodécanèse ou au contraire pleuvoir (sous forme de gros orages) jusqu’à la mi-juillet. Ou alors c’est le vent local, le VORAS (le Borée antique) vent du Nord qui souffle plusieurs jours et fait baisser les températures à 24-25°C.
-Elles ont connu la double crise: celle de 2008 qui a touché les deux iles vers 2010: faillites en série, suicides, chute du tourisme national et ruine des Grecs installés à l’étranger qui avaient investi dans la construction. Suit la crise migratoire de 2015 avec un million d’arrivées en quelques mois qui désorganise définitivement le tourisme: les étrangers fuient massivement, les Grecs du Nord (Thessalonique) d’Athènes et de la diaspora prennent peur et reportent leurs vacances sur la côte adriatique ou le Péloponnèse.
La spirale infernale commence: les TO du Nord de l’Europe (Thomas cook, Neckermann) enlèvent ces destinations de leurs catalogues, les hôtels all-inclusive ferment, l’émigration repart vers l’étranger. - Ce qu’un touriste voit aujourd’hui dans les villages balnéaires: une collection d’hôtels inachevés,abandonnés, en vente, tagués, vendus à la découpe en appartements, des prix dans les rooms to let qui vont de 25 à 40€ avec piscine, 50 à 70€ dans les petits hôtels de charme. Les tavernes qui ont survécu sont extrêmement accueillantes, les petites arnaques classiques inexistantes (rendu de monnaie, plats surfacturés…). Rares sont les établissements pleins. Mytilène a perdu 60/°° de ses touristes, Chios 70/°°.
Des migrants arrivent de temps en temps (environ 50 par semaine) et sont conduits dans les centres d’enregistrement: 2 à Chios, 2 à Mytillène . Pour éviter les tensions avec la population, le gouvernement grec a redéployé les migrants sur le continent et vidé les camps des iles . Il en reste 3000 actuellement. - Ce sont des iles de gauche, trés frondeuses et l’économie est dirigée par de puissantes coopératives (huile d’olive, masticha, nougat, chewing gum ELMA,fromages AOP, pâres alimentaires,jus de fruits, conserveries de sardines…) qui reconvertissent les productions agricoles vers le bio et l’exportation. Donc pas de paysages pelés comme dans les Cyclades mais un aspect de jardin très entretenu. Les coopératives gérent aussi des tavernes (celle de Pétra est célèbre), des boutiques, des chambres à louer, des cafés où se retrouvent les papis et supplént aux défaillances de la sécu grecque (aide à domicile…)
-L’Université de l’Egée installée à Mytilène a théorisé la notion de tourisme durable et l’accent est mis sur la protection du patrimoine, le tourisme culturel et scientifique (volcans, oiseaux) et sportif (championnat de VTT, sentiers thématiques partout bien balisés).
Mais il y a aussi des PLAGES DE SABLE FIN et des tavernes les pieds dans l’eau (avec des chats et des poulpes qui sèchent) pour que tout le monde y trouve son plaisir.
Je détaille à la va-vite les hébergements sur les deux iles:
-Chios: vous ne trouverez pas deux avis conformes: les apôtres des Mastichochoria, les partisans des plages du Sud-est, les fanatiques de sable fin à Karfas, les amoureux de belles pierres au Kambos, les solitaires à Avgonyma ou Volissos. Par pragmatisme, il vaut mieux choisir une location au milieu de l’ile qui permette de visiter les villages du Sud et du Nord, de se baigner et de faire un tour en ville qui n’est frénétique que le soir.
-Lesvos: consensus par contre: au Nord c’est Molyvos (il est impossible de ne pas s’y attacher), au Sud-Ouest c’est Plomari-Melinta-Vatera et leurs très grandes plages.
Le Nord est un ensemble de volcans qui tombent dans la mer et concentre les sites historiques, le sud-ouest est plus balnéaire mais curieusement moins touristique: les pêcheurs vous vendent leurs homards sur le port, les paysans se proménent à cheval (une curiosité de Mytilène qui remplace les ânes; comme les chats, il se promène en liberté, affectueux mais collant pendant une rando)…
-Dernière indication: depuis 1999, les relations avec la Turquie sont régies par la diplomatie du “tremblement de terre” qui rapprocha les deux pays après deux séismes meurtriers.
On découvre un petit bout d’Egée qui s’est réactivé avec des échanges culturels et touristiques intenses: environ 6000 voyageurs par jour traversent les deux rives (15€ l’AR) pour Aivalyk ou Cesme. Les deux peuples ont réappris à se cotoyer donnant une ambiance très orientale aux deux iles et le billinguisme est entrain de réapparaitre.
Bonne lecture de ces (trop) longues indications.
Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
Bonne soirée.