Voyage sur l’archipel Mentawai.
Nous sommes arrivés sur Padang avec Air Asia en provenance de Kuala Lumpur en tout début de matinée, les formalités d’immigration se passent rapidement, il faut fournir un justificatif de sortie internationale (billet avion retour) pour bénéficier du visa gratuit. Une fois les bagages récupérés, passage douanier, ou tous les sacs et valises sont scannés.
Il faut compter 40 minutes de route pour rallier l’aéroport à la ville, et nous prenons possession de notre chambre dans un hôtel, situé à quasi 5 minutes à pieds du bord de mer,
Durant cette journée, nous avons parcouru le quartier chinois, son marché traditionnel, riche en couleur ; la population est souriante, d’une extrême gentillesse.
Le quartier colonial, certes en bien piteux état, mais en cours de réhabilitation.
Une petite balade sur la croisette longeant la rivière Sity nusbraya, avec en toile de fond le pont des amoureux
Le musée du mariage et sa belle architecture, le vigile nous a laissé entrer dans le parc, malgré que le musée soit fermé (lundi).
Petite randonnée sur la colline Gunuang Padang, pour s’y rendre en venant du front de mer, passer le pont des amoureux, et tourner tout de suite à droite. En descendant cette rue, nous arrivons à la rivière, avec énormément de bateaux colorés de pêcheurs. Prenez à gauche, jusqu’au bout de la rue ou s’élève la colline, droit de passage de 5000 IDR. Durant l’ascension nous avons eu l’occasion d’entrer dans les bunkers de la dernière guerre mondiale, un splendide et énorme canon japonais y trône encore. Plus haut, un tombeau, de qui ?
Au sommet moment de détente pour admirer Padang à quasi 360°, beaucoup de singes se pressent pour éventuellement obtenir de quoi se nourrir.
Une petite visite sur le front de mer, à la tombée du jour, ou nous avons pu admirer un magnifique couché de soleil. Cet endroit est très animé, énormément de petites échoppes tout du long de la cote.
Les places pour le Mentawai fast, départ les mardis et samedis à 07 h 00 – 300000 IDR par trajet, sont achetées pour le lendemain.
Le lendemain départ à 06 h 30 de l’hôtel, embarquement à bord du ferry, places numérotées, mais nous passerons tout le trajet sur le pont arrière en extérieur.
Au bout d’une heure Sumatra disparait dans la brume maritime. La navigation se poursuit avec pour ligne de mire l’horizon.
Tels des oiseaux, les poissons volants bondissent et planent sur plusieurs mètres. Quelques gouttes d’eau de pluie viennent côtoyer celle de l’océan. Au bout de deux heures, on aperçoit un groupe de quelques dauphins voltigeant et jouant ensemble. A l’approche du ferry, ils disparaissent pour réapparaitre à quelques centaines de mètres de la poupe du bateau.
Après 3 h 45, nous atteignons Sikabaluan Siberut, pour une escale d’une heure. A proximité du quai vous trouverez des petites échoppes tenues par la population locale. En profiter pour boire un verre, déjeuner… On trouve de la bière fraîche, assez rare pour le signaler 40000 IDR – La population est très souriante et accueillante.
A midi reprise de la navigation pour atteindre Siberut Selatan en 1 h 50.
Débarquement sous une pluie battante, nous sommes pris en charge par le guide local, 15 minutes plus tard à bord d’un vieux véhicule, nous nous posons au bord de la rivière, le temps d’avaler une soupe de nouilles, faire quelques achats, bottes 100000 IDR – cigarettes locales 15000 IDR le paquet - paquet de bonbons 10000 IDR – Bière 22000 IDR – Jus de fruits 6000 IDR – Coca 7000 IDR, et que le guide procède à l’achat de quelques victuailles et eau pour la semaine.
Commence ensuite à bord de la pirogue, la remontée de la rivière durant une heure. Pour apercevoir au détour d’une courbe tout un attroupement, visiblement là pour nous. Après les salutations d’usage, la pirogue est déchargée, et en moins de temps que pour le dire, toutes et tous disparaissent dans la forêt primaire emportant avec eux sacs à dos, cartons…
Nous entamons une marche d’une heure, jouant aux équilibristes, s’enfonçant dans la boue, traversée de petites rivières… Au bout d’une heure de marche et de glissades occasionnant des éclats de rires, nous apercevons au bout du sentier l’Uma ou nous passerons les 5 prochains jours.
Une fois les présentations avec tous les membres de la famille de Papa Amandjano faites et la visite des lieux effectuée, le dîner est préparé, et nous passons à « table » enfin assis par terre. En compagnie de toute la famille et quelques amis, plus d’une vingtaine de personnes se partagent les mets et les discussions fusent jusqu’à plus de minuit.
Notre première nuit ainsi que les suivantes se passeront sous moustiquaires dans la partie avant de la UMA, d’un côté des bancs et de l’autre la « cuisine ». Dans la partie arrière de la UMA, on trouve un coin literie et également une partie permettant la cuisson des aliments. De cette partie arrière une porte débouche sur une petite terrasse, ou l’on trouve un poulailler et des cochons.
Parmi les activités auxquelles nous participerons durant ces quelques jours :
Extrait du Sagou, aliment de base. Un travail de longue haleine
Teotagogo, un des deux shamans ayant passé la semaine en notre compagnie, souhaite nous faire visiter sa Uma. Il cultive également le cacao, la noix de betelle.
Bain dans la petite rivière jouxtant l’Uma.
Cueillette de plantes médicinales, L’un d’entre nous ayant une sciatique subite, sera l’occasion d’assister à une séance shamanique, perpétrée par les shamans Teotagogo et Toikote. Incantations, chants, massage par les plantes, breuvage issu des plantes et bu par le patient. Sacrifice d’un coq, lecture et débat de ses entrailles.
Initiation au tir à l’arc
Ascension sur la cime des cocotiers par notre guide à plus de 15 mètres de hauteur.
Au petit matin, le soleil encore couché, toute la petite tribu, à peine le pied posé à terre, commence ses activités, feu, eau à chauffer, lavage vaisselle et linge, puis petit déjeuner, pour nous se sera crêpes à base de farine de Sagou.
Démonstration et confection des Kabits, culotte traditionnelle Mentawai.
Atelier artisanal, confection de panier, bracelets…. Ceux sont de véritables artistes
Après une grosse pluie en début d’après-midi, on remonte la petite rivière qui alimente le coin salle d’eau en extérieur, pour le nettoyage, l’enlèvement des branches at autres végétaux obstruant l’écoulement de l’eau.
Pêche en rivière avec les femmes de la famille équipées de leur grande épuisette, et bien sûr en habit traditionnel.
Réparation de la « porte » permettant un peu d’intimité lors des douches.
Récolte des vers de palmier, se sera l’occasion d’en déguster cru sur place.
De retour à l’Uma, les vers sont piqués en brochette et grillés. Paradoxalement c’est cru qu’ils sont meilleurs.
Confection du poison, pour enduire les flèches, qu’ils utilisent pour la chasse en forêt. Ce produit est fait à base d’écorce, deux racines de plantes différentes et de piments rouge et vert.
Cet après-midi nous décidons de faire une petite randonnée d’eau dans la rivière, deux membres de la famille nous accompagnent, se sera l’occasion pour nous de faire nos baptême de sangsues.
Pour notre dernière soirée, Teota gogo arrive avec sur son dos, un cochon, commence alors le cérémonial de purification, d’incantation et le sacrifice de la bête. Enormément de monde est venu à la Uma, en cette fin d’après-midi.
Des peaux de serpents (Boa) sont sorties et étalées par terre, pour restaurer les Tam Tam. Le cochon est cuit puis découpé et partagé en parts égales pour chaque clan présent. Nous nous retrouvons à plus de 25 personnes pour ce dîner.
A la fin du repas, nos deux shamans, accompagnés de 3 musiciens, procèdent à une démonstration de danses traditionnelles : de l’aigle, du poisson et du singe. La soirée s’est poursuivie assez tard dans une belle cacophonie, ponctuée de nombreux rires.
Au levé du dernier matin, il temps pour nous de refaire le chemin inverse vers la rivière, ou nous attend la pirogue, et reprendre le ferry rapide départ à 15 h 00 pour une arrivée sur Padang à 18 h 15.
Une nuit passée à l’hôtel et le surlendemain nous reprenons la suite de notre voyage vers Medan.
Ce fut pour nous une très belle expérience, et l’occasion de côtoyer des personnes rares, même si les conditions de vie sont assez rudes, nous en garderons à jamais un souvenir intarissable.
christian