Bonjour Xavier,
Oui, que de messages sur le sujet! Que nous alimentons nous aussi par nos réponses
Xavier, j’apprécie beaucoup vos interventions posées, intelligentes, et toujours justes (d’autant plus justes que je suis très souvent d’accord avec vous!!)
Mais là, je ne suis pas d’accord.
Nosy Be = Côte d’Azur. Comment vous, une personne nuancée, peut-il dire une chose aussi énorme? Une côte “défigurée”? Allons, il ya disons, 3 kms de plage (Ambatoloaka-Madirokely) un tant soi peu construite. Partout ailleurs, la côte est quasi sauvage. Il y a bien un ou deux hotels de temps en temps sur la côte Ouest jusqu’à Andilana, mais comparer à la Côte d’Azur… C’est très réducteur de limiter les plages de Nosy Be à 3 kms.
J’ai eu l’occasion d’emprunter la route en construction qui relie l’aéroport de Fascene Nosy Be à Andilana. Cette route passe par le centre de l’île et le Nord. Je peux vous assurer que c’est 100% sauvage. Celui qui a un peu de courage pour s’enfoncer dans les petits chemins trouvera des petits villages isolés où les enfants s’enfuient à la vue d’un vazaha (vazaha mihina zaza maditra).
Pour ce qui est des cabarets de l’île, on y trouve toujours le manava, le moulin rouge, le vieux port, la sirène, le number one, la fameuse Banane de Dzamandzar, ou le djembe à Ambatoloaka. Evidemment, nous ne sommes plus à l’époque où Dr JB et ses guépards mettait le feu, et où son jeune batteur Wawa commencait à faire parler de lui. Sans parler de Din Rotsaka ou Jerry Marcoss, et encore plus vieux les tigres du Vieux Port. C’est vrai que de coté là, les groupes actuels ne révèlent pas de talents particuliers. Mais c’est cyclique. La mode à Madagascar, actuellement, ce sont les musiques du Sud (Tsapiky et autres Kilalaky). Le salegy du Nord fait moins recette.
Pour ce qui est de la prostitution, qu’est ce que ca veut dire, une prostitution organisée? Les filles recherchent un “sauveur”, certains touristes à la libido mal controlée consomment, et tout autour, gravitent les profiteurs: les bars, les discothèques, les hotels, et les copains des filles qui jouent plus ou moins le rôle de maquereau (les djombilo).
Ce qui est déplorable, c’est l’attitude des gérants de bars et autres hoteliers, qui ferment les yeux. Certains basent même leur business sur les filles (comme le Billard à Ambatoloaka). Mais ce n’est pas “organisé” comme ont peut le voir dans d’autres pays (Thailande par ex), où les filles sont “rattachées” à l’établissement, et ou le client doit payer pour partir avec la fille.
Je suis d’accord pour dire que la prostitution donne une mauvaise image de l’île. Il faut lutter contre cette prostitution. Pour moi, il y a trois axes:
- Donner la possibilité aux filles d’avoir un niveau de vie décent sans prostitution, et ca c’est un sacré challenge. Une fille peut gagner facilement 1 million d’ariary par mois, alors qu’un salaire de femme de chambre soit être 80 ou 90.000 Ariary.
- Faire comprendre aux gérants de bars et hoteliers qu’ils ont une responsabilité. Et quand je dis faire comprendre, ce n’est pas faire coller des affiches contre la traite des enfants, mais les attaquer là ou ca fait mal, au portefeuille.
- Envoyer des messages forts aux candidats au tourisme sexuels pour les dissuader d’aller à Nosy Be. Quelques arrestations bien retentissentes, des poursuites pénales en France (puisqu’il est possible de poursuivre dans le pays de résidence une personne qui se serait rendu coupable d’activités sexuelles avec un mineur).
Etrangement, quand l’Etat malgache (et son représentant le PDS qui a pris le temps d’intervenir sur ce sujet) intervient et commence à ratisser les lieux de prostitution, c’est la levée de boucliers. On crie au scandale, au harcellement. On gueule que ce n’est pas comme ca qu’on va attirer les touristes.Tout cela parce que la police a demandé à une cinquantaine de personnes étrangères de produire leur titre de séjour. Un simple contrôle d’identité.
Et bien si le prix à payer pour calmer les délinquants sexuels, c’est de se faire contrôler tous les jours, moi ca ne me dérange pas, surtout si je n’ai rien à me reprocher.
En conclusion, non, Nosy Be n’est pas la côte d’azur, non vous ne serez pas harcellés par des prostituées en famille en allant à la plage. Oui il y a plein de coins isolés où l’on a la sensation d’être un nouveau robinson. Oui les malgaches de Nosy Be vivent à fond leurs traditions. Oui l’île est magnifique, et encore plus les îles satellites (Iranja, Komba, Tanikely, Mitsio…).
Il faut juste éviter de trainer dans un ou deux bars bien identifiés d’Ambatoloaka. Disons qu’il y a un “red district”, une zone rouge de quelques bars, discos et restaurants, où la mode est décidemment très près du corps. Et cette zone, on a tout à fait la possibilité de l’éviter.