Bonsoir,
j’ai lu avec beaucoup d’intérêt vos échanges et ça m’a donné envie de participer.
Ca fait 15 ans que je vais plonger en Égypte… et il ne m’est rien arrivé avant 2007… peut être ne prêtais-je pas attention à l’intérêt que les égyptiens portaient à mes yeux clairs…
En 2007, j’ai craqué pour un super beau garçon, un marin magnifique… qui m’a proposé de venir passer des vacances chez lui à Quseir… j’imaginais des vacances comme on pourrait en passer avec un français en France… quand j’ai compris que j’allais atterrir dans sa famille, je me suis débinée… Bon, j’avais 15 ans de plus que lui, et hormis les magnifiques nuits sous la pleine lune égyptienne, on n’avait pas grand chose à partager, même pas une langue commune pour échanger… l’idée de me retrouver chez sa mère qui ne devait pas être beaucoup plus âgée que moi m’a fait passer mes envies… quant au mariage et à l’éventualité d’un avenir, il ne fallait pas y compter…histoire sans suite.
Un an plus tard, guérie ce premier béguin, je repars plonger, toujours sur un bateau, et hop, rebelote, un autre bel égyptien… passant outre mes blocages judéo-chrétiens, je me dis qu’après tout, j’ai bien le droit de prendre du bon temps… dont acte… il ne m’a jamais proposé le mariage, ni le “big one”, ni le “urfi”… on savait parfaitement pourquoi il me rejoignait dans ma cabine et nous étions entre adultes consentants… histoire sans suite.
Deux ans plus tard, après une ou deux aventures franco-françaises bien décevantes avec des hommes qui n’avaient rien de glorieux à proposer, et parce que la plongée est un amour bien plus fidèle que les hommes, me revoilà sur un bateau en Égypte… et là sans arrière pensée aucune (j’ai eu le temps d’en revenir de mes amours égyptiennes) je sympathise avec le capitaine. On passe des heures à discuter en anglais… on se raconte nos vies, lui, sa femme, ses deux filles, comment on pilote un bateau, comment on choisit un site pour plonger… moi, ma fille, mes voyages, la vie en France, mon amour de la mer… lui, sa religion, moi, mon agnosticisme, lui le kung fu, moi le ski… lui, son enfance, ses projets, ses rêves, moi, mes envies de grand bleu, d’horizon infini… et pour finir, on s’aperçoit qu’on ne peut pas se quitter, qu’on a besoin d’être ensemble et que si c’est pas de l’amour, c’est quelque chose de très fort qui y ressemble beaucoup.
Depuis, on s’envoie des textos, on s’écrit des mails, on discute des nuits entières au téléphone et je vais aller le retrouver… et s’il faut passer par le urfi pour avoir le droit d’être ensemble, sachant que ni l’un ni l’autre n’envisageons pour le moment autre chose que de voir où ce début d’histoire nous mène, eh bien, nous irons au urfi (qui n’engage personne, qui est juste un permis d’être ensemble, voir la brochure d'informations juridiques est arrivée! - mariage mixte Franco-Egyptien - page 6 ).
Et je me dis qu’une histoire d’amour (que ce soit avec un égyptien ou un français) est une histoire qui mérite d’être vécue, qu’il ne faut pas forcément en attendre le grand amour de toute une vie, mais qu’il faut se donner les moyens de la mener à son terme quel qu’il soit.
Par contre, même si je suis convaincue de sa sincérité, je vais prévoir un plan B… de la même façon que je prévoirai un plan B la première fois que je vais passer une nuit au domicile d’un français… sauf qu’un plan B en France est peut-être plus facile à organiser qu’un plan B à 5000 km de chez soi… encore que l’Égypte est bourrée de bons hôtels dans lesquels une française trouve une chambre sans problème…
Mais il faut toujours avoir une position de repli… surtout en amour, car c’est un jeu plein d’aléas et sans aucune certitude.
Alors, si je peux donner mon humble avis à vous qui doutez ou qui vous posez plein de questions, voici ce que je dirais : vivez, profitez, tentez, osez, mais ne vous mettez jamais en danger, ni en position de non-retour… décidez dès le départ de ce que vous êtes prêtes à accepter et où vous fixez les limites… informez vous aussi ailleurs que sur les forums, et dites vous bien qu’une histoire avec un égyptien n’a aucune raison d’être plus simple qu’une histoire avec n’importe quel homme… ça reste une relation homme-femme, compliquée par les différences culturelles et les règles sociales du pays.
Maintenant, un bon deal est un deal dont on a prévu la fin,… la belle fin, comme la fin qui fait mal… donc prévoyez… ne vous engagez pas vers n’importe quoi sous prétexte qu’on vous propose le mariage (ah ce mariage !!)
Ce n’est pas du cynisme, c’est de la prévoyance…et mon expérience de quadra m’a appris qu’il faut profiter de chaque instant que la vie nous offre… et des fois elle nous en offre de sacrément beaux…
Je vous souhaite plein de bons moments et de belles aventures…sous la lune égyptienne
Laura