Bonjour,
Juste pour dire que ça m’a fait du bien de trouver ici des personnes honnêtes qui ne vont pas enjoliver une destination sous prétexte d’arguments bobos, de bons sentiments ou de all-inclusive avec des oeillières pour ne pas voir la misère du monde.
J’aurai bien voulu tomber sur certains posts avant de partir, bien qu’ayant préparé un minimum mon voyage et étant muni d’un guide papier soi-disant roots (pas le Routard, l’autre).
Bref, couple de trentenaires habitués à voyager seuls et un sur deux parlant espagnol (pas moi, mais je sais bien prononcer pizza de queso), nous partons donc pour un périple de 15 jours : La Havane, Cienfuegos, Trinidad, Camaguey, Santiago de Cuba, re-La Havane en bus Viazul, vol intérieur et casa particular.
Arrivée tardive à la Havane (Habana Vieja) et premier soir dans un resto en CUC.
Petite digression sur la monnaie : mais qui a dit qu’on pouvait se débrouiller qu’avec des CUC ??? Mais quand tu veux manger une pizza au fromage ou un excellent jus de mangue maison dans la rue, acheter un ananas dans des villes comme Cienfuegos par exemple ou aller aux toilettes publiques dans la gare routière, on est bien obligé d’avoir de la monnaie nationale (CUP), non ???
Bref, c’est bien de faire un peu de change CUC/CUP.
Le lendemain, promenade vers le Malecon avec emmerdements tous les 10 mètres par les arnaqueurs locaux (enclenchement du compteur de “no gracias”) et retour sur le Prado en milieu de matinée.
Je précise, pas de vêtements ni de comportement “en pays conquis”. Tellement pas que lorsque je sortais seul et sans ma compagne très blanche de peau, personne ne venait me quémander quoi que ce soit (brun, barbu et peau mate).
Bref, sur le Prado, rencontre de Pedro, trentenaire bien sous tout rapports avec son amie.
Pedro est soi-disant professeur d’histoire avec une maitrise de l’anglais et une culture à en faire pâlir plus d’un. Le pire c’est que je pense que c’est vrai…
Après une explication de la situation des écoliers cubains (besoin de fournitures, etc.) et remise d’un papier avec ses coordonnées et celles de l’école où il semble travailler, il nous propose de nous montrer des endroits sur notre guide bobo papier et hop, direction un café.
On sent le truc avec ma compagne et on décide de ne pas s’asseoir.
Bon j’avoue, j’ai fait le con, j’avais envie d’un vrai café.
Ils en profitent pour commander 3 cocktails sans alcool au barman de 16 ans, Bouboule 1er.
Bref, on discute et on attend la douloureuse.
Elle arrive, 19 CUC pour 3 boissons et un café (au fait Pedro, il est pas pourri ton café, les Inconnus se trompent).
Ca aurait été pire je pense si je n’avais pas dit que je n’avais pas de travail.
J’explique gentillement que je veux bien payer pour la tablée mais que bon, là c’est les mêmes prix qu’à Paris alors qu’on est dans un rade.
Enfin c’est un peu dur avec un barman qui ne parle pas anglais et moi qui ne parle pas espagnol.
Nos invités m’expliquent que c’est les prix d’état et que c’est comme ça. Mouais.
Ma compagne me dit : “On s’est fait avoir, c’est bon, paye l’addition.”
Moi : “Bon ok mais c’est dommage, je cours vite et on est près de la porte…”.
Ok on y a pas laissé notre chemise mais ça fait chier quand même dès le premier jour. Pour le principe…
Désolé d’avoir été long pour cet élément mais je serai un peu plus concis dans le reste de mon post.
Je tiens à préciser que nous avons rencontré des personnes vraiment adorables au cours de ce séjour. Et qu’à aucun moment nous nous sommes sentis en insécurité, même dans des coins qui (paraît-il) craignaient.
Cependant, la grande majorité des gens qui nous adressaient la parole (autres que les délinquants locaux) avaient toujours une idée derrière la tête pour se faire payer des trucs, moins respectables que du savon ou des crayons.
On s’est rendu compte qu’on était vraiment considéré comme des portefeuilles sur pattes et que ce qu’ils faisaient (ou essayaient de faire) était normal pour eux.
Franchement, si vous avez le budget pour partir à Cuba, allez-y en tout organisé ou avec des gens qui connaissent bien. Ou partez ailleurs.
Nous avons passé une bonne partie du séjour à refuser les sollicitations et à tenter d’éviter les arnaques.
J’ai eu l’occasion de voyager dans d’autres pays où la situation était difficile, voire très difficile : on est touriste, on est sollicité, on va nous faire payer plus cher que les locaux => ok, c’est le jeu ma pauvre Lucette.
Mais ça m’a pas empêché de surkiffer les vacances.
Mais là… J’ai halluciné. A la fin, on devenait limite parano. C’est pas le but des vacances, désolé.
Je tiens encore à préciser que nous avons vu des choses vraiment belles et découvert des aspects de la vie cubaine que nous n’aurions pas vu autrement.
Je sais que mon post va en choquer plus d’un, mais je voulais revenir avec un témoignage de mon voyage que j’estime honnête.
Merci de m’avoir lu, j’attends les coups