De retour d’un road trip en Jordanie du 13 au 25 octobre 2022, je vais vous décrire notre parcours et notre ressenti sur ce pays et ses habitants avec lesquels nous avons beaucoup échangé ; ma femme parlant couramment arabe.
Nous avons atterri au petit matin et pris possession de notre voiture chez Monte Carlo rent a car. Aucun problème de ce coté là. Ils m’ont remis une voiture neuve plus grosse que celle prévue et automatique. C’est une agence sérieuse et le personnel est très sympathique. Au retour ils ont fait un bref contrôle sans chipotage et rendu ma caution. Nous voilà donc parti direction Madaba où j’avais prévu de visiter la ville tout de suite puis prendre un hôtel, puis de là voir le lendemain Jerash aljun, le jourdain, le mont nebo et retour à Madaba. Ce périple me semblait le plus rationnel pour optimiser le séjour dans la partie nord de la jordanie, les distances ne me paraissant pas énormes entre ces centres d’intérêt. Je réservais Amman pour la fin du voyage.
Je n’ai pris aucune carte avec nous et je pensais naïvement que Mapme et la signalisation locale me suffirait. Mais vu le nombre de routes fermées et la quasi absence de panneaux indicateurs dans les zones reculées, Mapme m’a fait tourner en rond bien souvent et je n’ai jamais trouvé la route qui longe le Jourdain depuis la région d’Aljun ! Mon conseil : prenez une carte sim avec qq go pour faire fonctionner un vrai navigateur gps. Aussi Mapme est inexploitable dans Amman. La configuration des carrefours avec des sortes de contre allées qui ne sont pas repérées par Mapme vous empêche de tourner à droite qd c’est nécessaire. Vous devez alors rouler jusqu’au prochain carrefour, chercher comment faire pour trouver le sens retour, puis dépasser le carrefour où vous vous êtes planté, sortir au prochain, reprendre la bonne direction et observer où se glisser dans cette contre allée. Ouf ! Et tout cela dans un flot de voiture ininterrompu. Autre élément pour lequel il faut être très vigilant : la présence de dos d’âne peu ou pas indiqués partout même sur la highway ! Sinon l’état des routes qui mènent aux lieux touristiques principaux est plutôt correct.
Nous arrivons donc à Madaba en début d’après midi par une route de « campagne » et un environnement désert. On trouve péniblement l’hôtel réservé depuis la France pour y laisser les bagages et nous partons visiter la ville et sa fameuse carte mosaïque représentant la Palestine réalisée à la fin du vi eme siècle…
Celle-ci n’est pas mise en valeur (beaucoup d’objets jonchent le sol, tapis , petits mobiliers et est bien détériorée et la ville est triste et sale. Bref, Madaba est décevante et ne doit intéresser certains que par la présence de ses diverses communautés religieuses qui y coexistent. Son principal intérêt réside dans sa position géographique proche de Jerash, de Béthanie, du mont Nébo, et de la mer morte. On mange dans un resto tout proche, Ayola est son nom, plutôt destiné aux touristes dont la bouffe n’a rien d’original contrairement à ce que j’ai lu. En plus c’est cher pour que ce que c’est. Comme presque partout dans ce pays. Car il faut savoir que la Jordanie est un pays cher. Par curiosité nous avons visité un supermarché à Madaba et je dois vous dire que les prix sont souvent supérieurs aux nôtres et même concernant les fruits (pas terribles) et légumes dont on pourrait penser que comme dans de nombreux pays arabes, ne sont pas couteux. En fait la Jordanie est le pays arabe le plus cher, dépassant Dubai et compagnie. Les locaux nous ont confirmé que les touristes des pays arabes avoisinant avaient arrêté de venir en vacances, seuls les occidentaux composent la majeure partie des touristes car ils n’ont pas encore percuté qu’une simple pinte de bière dans un café proche d’un site coute parfois 15 euros ! (it’s a joke) Le revenu moyen des habitants est très faible et ils cumulent plusieurs emplois pour s’en sortir. On m’a cité le cas d’un prof de fac qui touchait 700 euros et bossait dans un supermarché le soir…. ! Mon conseil pour manger : aller au Mac Do du Mall du centre ville. Propre pas cher et plutôt bon ! Profitez en pour boire un vrai café car dans les hôtels souvent remplis d’anglais ou d’autres déficients des papilles :o) le café est imbuvable et le ptit dej fait de produits industriels de faibles qualités. L’hôtel que nous avons pris est le Mariam Hôtel que je ne vous conseille pas. Vétuste et bruyant. Une machine genre compresseur m’a ronflé dans les oreilles tte la nuit. Son seul intérêt est la proximité du centre et son parking.
Le lendemain, nous prenons la route vers Jerash. L’objectif de cette journée est de voir ce site emblématique puis poursuivre sur Ajlun et son château puis la route qui longe la frontière israélienne, puis rejoindre le mont Nébo. La route passe près de Amman et ses périphériques, plutôt chargés en véhicules, et nous arrivons sans encombre à Jerash une heure trente après. Les trajets sont longs en Jordanie et se comptent en heures et non pas en kms…. Quand le lendemain, j’ai demandé à un local la distance entre Madaba et Pétra, il m’a répondu 4 heures par la highway ou sept heures par la route ! Un parking trop petit accueille les voitures sur le site et grâce à l’aide du personnel du bistrot local qui nous a dégagé qq tables et chaises devant leur établissement, nous avons pu poser la voiture dans un endroit safe.
La ville romaine de Jerash est plutôt bien conservée et sa pierre ocrée est photogénique. On y voit bien les artères principales bordées de colonnes, les vestiges d’échoppes, de temples, son forum ovale très original, et son hippodrome et ses écuries. Le site est très grand et 2 ou 3 heures permettent d’en faire le tour. Est-ce un site incontournable lors d’un séjour en Jordanie ? Je dirais que cela dépend de votre connaissance d’autres sites romains autour de la méditerranée. Si vous avez vu le forum romain de Rome, Pompéi, les sites de Pergé, Sidé, Aspendos et qq autres en Turquie et même Ephèse, alors votre visite de Jerash prouve que vous adorez l’architecture romaine comme moi.
Nous mangeons dans le « bistrot » en face de l’entrée et partons pour Aljun et son château croisé.
La route devient vite moins bonne et est truffée de ces dos d’ane qui vous oblige souvent à rouler au pas dans les routes sinueuses sans grande visibilité. Le paysage est plus vert et montagneux tout en restant assez aride. Mapme commence à me faire tourner en rond dans beaucoup de patelins et enfin nous apercevons sur son pic la forteresse d’Aljun qui domine le secteur. On a beaucoup de mal à trouver la route qui y mène ; très peu de panneaux. Le château est en ruine sérieusement détérioré par les invasions mongoles. Sa position reste remarquable.
A partir de là nous allons perdre énormément de temps à trouver la route qui rejoint le Jourdain et je finis par abandonner car l’heure tourne et je veux éviter de rouler la nuit. Donc retour vers Amman puis Madaba. Tant pis, je décide de faire cette région à mon retour du Sud.
Le lendemain, c’est le départ pour Pétra, objectif principal de ma venue en Jordanie… deux choix possible ; la route du roi ou la highway. J’opte pour aller voir le mont Nébo qui n’est qu’à qq kms avant de prendre une décision. Là encore mapme me fait tourner en rond, la route étant coupée, je ne sais pour quelle raison. Bref, je laisse tomber le mont nébo et je file sur la route la plus rapide vers Pétra. Moise et compagnie ne m’intéressant que modérément ainsi que la mer morte et même le wadi mujib vu que ma femme ne peut y randonner, je me dis pas grave ; on verra plus tard.
En fin de journée nous arrivons à Pétra après 4 ou 5 heures de route. La highway n’est pas une autoroute mais une route à plusieurs voies non marquées dont nombres de tronçons sont en mauvais état en particulier vers le sud. On se pose à l’hôtel « la maison hotel » qui se révèlera très bien y compris le ptit dej. Parking gratos et proche de l’entrée du site 250m. Un peu cher qd même comme partout. J’avais pris le jordan pass avec deux entrées sur Pétra prévoyant de faire une journée complète de visite plus une bonne matinée le lendemain. En fait la première journée m’a scié les pattes (plusieurs kms de marche plus de nombreux escaliers, 800 marches pour monter au monastère avec des chaussures peu adaptées) et j’ai renoncé à remettre cela le lendemain. Pétra est LE SITE à voir en Jordanie, c’est indéniable. L’arrivée sur le trésor à travers le Siq est magique. Le cadre général dans un massif minéral ocré est presqu’envoutant. J’imagine la stupéfaction de l’explorateur qui redécouvre cette ville cachée pendant des siècles dans ses gorges profondes ravinées par d’anciens cours d’eau. Ma femme ne pouvant marcher que qq 100 à 200 mètres, je lui prends un véhicule électrique pour atteindre le trésor. 25 euros pour 1.5 kms à 6 sur une voiture de golf est à mon sens une escroquerie. Mais ils ont confié le business à une société privée qui se fout des handicapés. (on voulait la faire poireauter en attendant que la voiturette se remplisse). Le proprio de la calèche qui l’emmènera plus loin (qques petites centaines de mètres) profitera aussi de la situation sans faire d’effort et sans vergogne). Bizness is bizness ! Un état d’esprit que nous connaissons bien dans ces contrées. Le touriste, même copain avec lequel on tisse une relation d’amitié n’est qu’un portefeuille ambulant qu’il faut vite plumer avant qu’il ne s’évanouisse dans le flux des autres visiteurs. Normal me dira t-on ; ils sont pauvres, nous sommes riches et blabla……
L’anier qui voulait me refourguer un de ses ânes pour 50 euros pour la grimpette au Deir gagnait bien sa croute. Un revenu pas trop mal (que je tais de peur qu’il ait un redressement fiscal un jour ;o), pour qqun qui n’a jamais fréquenté l’école sans aucune qualif. Le boulot est dur certes, surtout pour l’âne….
Bref rien de grave ou choquant et la Jordanie est plus cool sur ce plan que l’Egypte où on vous harcèle pour vous vendre qqchose jusqu’aux insultes et parfois menaces. Non, les jordaniens n’insistent pas et sont généralement très sympa, mais le business; ça rigole plus!
Bref, cette visite de Pétra est superbe et je regrette un peu de n’avoir pas la forme pour l’approfondir. Je vous conseille de prévoir 2 jours pour Pétra, et des bonnes chaussures de marche aussi !
Le resto nommé la pizza (je crois ou alors il y a le mot pizza dans son enseigne.) sur la place avant l’entrée du site vous servira sans sourire, sans bonjour, sans merci une bière pression sans alcool à 10 euros pour vous remettre de vos émotions, et fatigue. Si c’est trop pour vous le jus d’orange (de l’eau orange) est à 9 euros et le soda à 5 ou 6. Le moindre sandwich est à 5 ou 8 jod soit 7.5 à 12 euros. Et ah oui, il ne faut pas trainer aussi…. ! Les prix ne cesseront de m’étonner dans ce pays. Certes le JOD est indexé sur le dollar et comme notre euro a perdu près de 25% par rapport à celui-ci en 2 ou 3 ans cela fait monter la facture. Mais je me demande comment le Jordanien de base fait pour survivre. Il parait qu’ils sont tous endettés jusqu’au cou et que les faillites sont courantes pour cause d’impayés.
Les produits d’importation sont très taxés ce qui pourrait expliquer ces prix mais en fait pas pour tous les produits ! Je suis entré dans un magasin où on vend l’alcool, tenu par des chrétiens qui sont les seuls à pouvoir pratiquer ce commerce et j’ai été étonné par le prix de la bière, 2 euros pour 33cl revendue entre 10 et 15 euros selon les endroits. Je vous rappelle que nous sommes pas en Europe mais dans un pays du proche orient où le revenu moyen par habitant doit tourner autour de 300 à 350 euros…. Le prix de l’essence est proche du notre (français) et il n’y a presque pas d’hôtels corrects à moins de 90 euros. Bref il faut prévoir un bon budget pour rester 15 jours.
Après 2 nuits passés à Pétra, nous mettons le cap sur le Wadi rum par une belle route qui offre de beaux panoramas sur les montagnes entourant Pétra. En une heure et demie nous atteignons le parking du visitor center du Wadi rum. Nous choisissons un tour en 4X4 de trois heures plutôt que d’y passer la nuit les campements n’étant pas adapté aux handicaps de ma femme. Cette virée permet d’avoir un bon aperçu du désert qui est magnifique avec ses couleurs changeantes suivant les secteurs et les vestiges dans les canyons (petroglyphes d’anciennes civilisation, inscription nabateennes, etc), des sources qui coulent on ne sait d’où. Le chauffeur est sympa et explique plein de trucs en arabe que comprend ma femme et qu’elle me traduit. Son véhicule est confortable et après avoir dégonflé les pneus nous traversons ces étendues sableuses avec émerveillement. Le Wadi rum est le deuxième site incontournable de Jordanie et passer qq nuits dedans doit être une belle expérience.
Vérifiez bien que le véhicule qu’on vous propose n’est pas une vieille guimbarde et que vous êtes à l’intérieur avec la clim!
En milieu d’après midi nous prenons la route d’Aqaba en suivant la highway qui est en mauvais état souvent et en travaux. 10 ou 20 bornes avant Aqaba nous franchissons un poste frontière où le policier tique sur le passeport arabe de ma femme. Il est obligé de prendre conseil auprès de son supérieur. Je sens les emmerdes se profiler à l’horizon mais non. Après avoir lu tous les visas cela lui a paru clean et nous avons pu repartir. A Aqaba où la circulation est beaucoup plus « calme » qu’ailleurs, nous avons trouvé facilement l’hôtel que j’avais repéré depuis la France où il ne restait qu’une chambre ! D’habitude je réserve la veille, mais là ne sachant pas combien de temps nous allions rester au wadi rum, j’ai rien prévu. Donc, attention, les hôtels sont souvent pleins en cette saison reculée. Son nom est « my luxury hotel » et je vous le conseille. C’est le meilleur hôtel de tout mon séjour avec le meilleur ptit déj, et un personnel très sympa. Aqaba est une petite ville balnéaire bien agréable bien qu’il n’y ait rien de spécial à voir hormis la mer rouge qui borde l’Egypte, Israël, la Jordanie et l’Arabie saoudite 10 kms plus bas. On a bien aimé y trainer qq jours pour se reposer un peu et profiter d’un cadre montagneux plutôt joli et de la mer rouge et ses petits poissons. On y a fait aussi un peu de shopping les prix étant plus attractifs (la zone est en partie détaxée). Pour profiter de la plage, je vous conseille d’aller Au Bérénice Beach Club à 10 kms au sud. Plage privée et piscines propres, resto, bar pour 19 euros l’entrée, et un récif avec coraux et poissons à 100 mètres. Masque et tuba pour 7 euros.
Une navette gratuite part d’Aqaba, m’a-t-on dit. Je ne sais pas où. L’eau est très claire. Les coraux vivants, beaucoup d’énormes oursins sur lesquels je n’ai pas marché par miracle. Prévoyez des chaussures en plastoc ! Pour manger je retiens le Mc Do et un resto en face de l’hotel où j’ai pris des brochettes de mouton parfaites. De façon générale, on ne mange pas si bien en Jordanie contrairement à ce qu’on pourrait penser : peu de fruits frais et sans goût, nombreuses entrées plutôt fades, crèmes et mousses mal épicées pour étaler sur le pain genre pita (qui lui est très bon), salade à base de maîs et olives, betteraves pas assez cuites et desserts trop sucrés. Bien sûr je n’ai pas tout gouté et je ne doute pas qu’il y a des bons plats mais je ne les ai pas vu.
Le temps passe vite à Aqaba avec ses 30°, l’eau de mer à 25°, un ciel toujours bleu et cela fait une grosse semaine qui s’est écoulée. Il faut penser à remonter au nord pour se rapprocher de l’aéroport et d’Amman que nous voulons visiter en pensant qu’une capitale de 4 millions d’habitants doit regorger de choses à voir et de commerces attirants…. On laisse donc tomber la route qui passe par la mer morte, trop longue, ce qui se révèlera être une bêtise car Amman est une ville inintéressante qui mérite une journée pas plus ! Ma femme pensait y trouver des méga mall qui regorgent de commerces en tout genre. Il y en a mais ce sont tous les mêmes avec des enseignes que vous trouvez près de chez vous et moins chères. La citadelle avec ses 3 colonnes et quelques murets ne contient que peu de vestiges. Seul le théâtre plus bas est en bon état, mais il n’a rien d’extraordinaire.
On a songé prendre un taxi pour aller vers la mer morte une journée (ayant rendue la voiture de location) mais c’était un peu trop couteux. Nous avons tt de même visité des lieux emblématiques pour les musulmans auxquels j’ai rien pigé.
Le 25 octobre nous reprenons l’avion après un parcours en taxi qui coutera 25 euros (à partir de 4 heures du mat ; avant c’est plus cher !)
Pour conclure ce récit, je dirai que la Jordanie est un pays à voir pour Pétra et le Wadi rum et peut être les paysages de la route du Roi que je n’ai pas faite. Et si vous êtes randonneurs ou sportifs pour les canyons genre Wadi mujib qui sont magnifiques certainement. Pour le reste, c’est à vous de voir selon vos critères… Moi j’y retournerais probablement en partant d’Israel que je compte visiter pour voir cette route du Roi.
Coût total du voyage pour deux avion compris: 3800 euros.
Location voiture: 473 euros pour 9 jours assurance en béton comprise.
Les hotels trois étoiles minimum: 100 euros ou presque par nuit. Soit 1200 euros.
Bouffe: 50 euros par jour soit 600 euros
Essence: peut être 150 euros pour 1200 kms
jordan pass 110 euros
Avion: pas cher; 650 euros pour deux
Biere: j’ose pas compter
Activités diverses genre plage, piscine expo artisanales: 100 euros
Taxi à Amman: 100 euros
Et tout le reste que j’ai déjà oublié!
Selon moi c’est trop cher tt ça. On peut optimiser beaucoup de dépenses et faire le même voyage et mieux encore.