Je vous écrit afin d’avoir quelques informations et avis quant aux actualités au Myanmar.
En effet, je lis qu’en ce moment il y’a des massacres, et que certains habitants fuient le pays afin de rejoindre le Bangladesh.
Il est prévu que je me rende début novembre à Yangon, Bagan et Mandalay.
Me conseillez-vous de faire attention, de reporter ou tout simplement de ne pas m’inquiéter quant à ma sécurité ?
Je vous remercie par avance.
Céline
krikor2
Bonjour
Oui, il y a des massacres qui se raprochent de l’épuration ethnique, San d’ailleurs que Aug San Suu Kiy, ni les grandes figures du bouddhisme ne disent quelque chose.
Mais cela se passe dans des régions non touristiques, en dehors de votre itinéraire envisagé, où il n’y a pas de problème de sécurite.
Donc ce n’est pas une question de sécurité, c’est une question de choix de pays.
ce-real3
Merci Krikor pour votre réponse.
Effectivement en découvrant ce qu’il se passe, l’envie me passe d’aller en Birmanie, car je ne cautionne pas de tels agissements.
Les billets sont déjà pris et j’en suis presque déçue
kristofe4
Bonjour,
Sauf qu’en visitant Bagan, Mandalay, le lac Inle et Yangon, vous ne vous rendrez jamais compte qu’il y a des problèmes ethniques dans l’ouest du pays. Vous vous direz même que vous êtes dans le pays le plus accueillant du monde.
Pour la situation avec les Rohingyas, je me garderai bien d’un quelconque commentaire. On voit des reportages à la frontière du Bangladesh, on lit des articles concernant une probable épuration ethnique… Mais dans la zone de conflit, il faut savoir qu’il n’y a aucun journaliste. Difficile donc de se faire une idée. Et si vous interrogez des Birmans, ils vous expliqueront que dans cette région sous tension émergent des groupes qui se sont ralliés à l’Etat Islamique.
BonjourKristofe est un contributeur important à ce forum et il donne de très nombreuses informations utiles.Il a raison de dire que à Pagan, Mansalay, au lac Inle on ne se rend pas compte qu’il y a des prolèmes ethniques, tout est calme.Mais là, il a dérapé.« Difficile de se faire une opinion parcequ’il n’y a pas de journalistes » ; qui interdit la présence de journalistes ?La junte militaro-bouddhiste qui a dirigé le pays durant des décennies a toujours utilisé les revendications des minorités, souvent non bouddhiste pour affirmer un nationalisme bouddhiste- Bama.Dès 1942, l’ « Armée Nationale Birmane » dirigé par Aung San organise des massacres de Karens et d’Indiens.A noel 1948, l’armée birmane attaque à la grenade une église karen, ce qui va conduire à un conflit qui durera jusqu’au accords de 2011.Le conflit sera latent avec les autres minorités. En 1962, ce sera contre les Mons et il faudra 20 ans pour que la région du rocher d’or soit accessible.Les Rohingyas seront aussi persécutés. En 1972, 200 000 s’enfuient au Bangladesh. En 1982, leur nationalité birmane est retirée, il deviennent apatride avec la supression du droit à la scolarisation ou à la médecine et bien sur du droit de vote. En 2012, une nouvelle loi interdit les mariages mixtes avec des Rohingyas. Une pratique de violence systématique de la part de l’armée conduit à de nouvelles migration, vers le Bangladesh bien sur, mais aussi vers la Malaisie ou l’Indonésie. Les exactions continues aujourd’hui dans l’impunité la plus totale.Cela a été dénoncé par le parlement européen en juillet 2016 et par le pape plus récemment.Je n’appelle pas au boycott de la Birmanie, cela fait 40 ans que je vais dans ce pays et si j’avais choisi le boycott ce serait fait depuis longtemps.Mais la première contribution parle de massacres et d’habitants qui fuient le pays, il me semblait normal de donner quelques informations.
ce-real6
Merci Kristof pour cette réponse.
Je vous rejoins sur le fait qu’effectivement il ne faut pas croire les medias sur parole et ne pas faire une généralité sur tout un pays.
Au finale tous pays a sa part d’immoralité.
J’y vais avant tout pour découvrir et me faire ma propre opinion.
raoultabille7
Bonsoir,
Je suis allé1 fois à Sittwe,donc je ne parlerais pas de ce que je connais très peu.
Sans cautionner les actes commis par l’armée/ police birmane, je regarde toujours ce qui se passe dans cette région en remémorant le fait qu’il y a une dizaine d’années, l’Arabie saoudite a décidé de mettre en avant la lutte des populations rohingas.
Ce n’était pas une petite lubie, c’était une volonté diplomatique budgettée.
L’idée affichée était.
Mettre en avant et donner de l’audience à tout ce qui peut montrer que les musulmans ne sont pas toujours des massacreurs.
Ce qui est une bonne initiative.
Difficile à soutenir, sachant que de l’autre côté de la frontière, au Bangladesh ( entre bengalis ), les massacres ont frisé le million de morts en quelques années.
Et les massacres continuent.
Le président turc a lui aussi choisi avec raison et beaucoup d’oportunisme partisan, de stigmatiser les persécutions dont sont victimes les rohinghas.
Sans entrer dans le détail, je m’étonne d’entendre le président turc stigmatiser un génocide rohinga, alors qu’il excommunie toute personne évoquant le génocide turc par rapport aux arméniens.
Et là,c’était des centaines de milliers d’arméniens, tués par les turcs.
Idem pour ce qui concerne l’Arabie saoudite qui n’a jamais trouvé à redire des massacres de toutes les populations qui n’étaient pas de l’obédience quelle professe, finance et arme.
Là ou je suis un peu étonné, c’est d’entendre et lire des commentaires sur ces évènements par des gens qui ont une connaissance très récente des faits.
Les journalistes parlentet commentent des faîts qu’ils ne connaissaient pas quelques heures auparavant.
Le problème de cette région est très complexe.
L’Inde, la Chine, l’Arabie saoudite, le Bangladesh, l’Iran, la Thaïlande, le Pakistan, l’Indonésie et la Malaisie ont tellemnt d’intérêts à affaiblir la Birmanie qu’il faudrait un peu plus de recul aux commentateurs pour parler du problème des rohingas et du problème posé par les rohingas.
Mais la cause de ces malheureux rohingas est tellement médiatique associée à celle d’Aung San Su Kuy que cela fausse beaucoup d’analyses médiatiques et encore + de points de vue de voyageurs.
krikor8
Bonjour
“Il faudrait du recul pour parler du problème rohigyas"dit roultabille. Trente ans de recul, cela ne suffit pas?
Cela fait vingt ans qu’existe " info birmanie” qui nous a informé sur la situation dans le pays quand leurs informateurs étaient dans la plus totale clandestinité. Info birmaniei continue à le faire et nous parle des rohingyas. Allez sur leur site.
Si les dirigeants occidentaux avaient pris la parole en défense des rohingyas dès la fin des années 80, au lieu de défendre Total et Alsthom par exemple, la situation serait sans doute différente.
Le président turc,peut dire ce qu’il veut et nier ce qu’il veut, ma famille a connu un génocide et des déportations. Je revendique le droit de dénoncer ces atteintes à l’humanité, où qu’elles se trouvent.
Krikor
raoultabille9
bonjour,
Mon pseudo est raoultabille.
Lisez moi bien.
Souffrant parfois de symptômes révélateurs en présence de personnes de sexe opposé au mien, j’ai renoncé à prendre le pseudo de Raoul Tabosse.
Dans la situation présente, il y a plusieurs choses qui me désespère.
D’abord la situation/ vie quotidienne des rohingyias.
Ensuite, c’est la mediatisation logique, mais malheureusement aussi voulue, par un pays ( l’AS ) qui sur le plan de la transparence des informations et du respect des droits de l’homme ( et de la femme ) n’est pas une référence.
L’opportunisme d’Erdogan qui s’érige en Père la morale alors qu’il nie les pogroms qui ont coûté la vie à des centaines de milliers d’arméniens et qu’il organis une répression très dure contre ceux qui ne pensent pas comme lui.
Donc oui, j’ai beaucoup de mal à m’associer au mouvement de réprobation managée par l’Arabie saoudite auquel viennent de se joindre Erdogan, Najib Razak ( Malaisie, pays ou la discrimination positive musulmane est incrite dans la constitution )…etc…
En 1930, je pense que j’aurai eu beaucoup de mal à m’associer à la dénonciation du racisme aux Etats Unis par Staline, Mussolini ou Hitler.
En ce qui concerne Alstom et Total.
Je suis allé pendant 9 ans, tous les ans en Birmanie.
J’ai rencontré à plusieursreprises un garçon passionné par la Birmanie. Maîtrisant entre autres, la langue birmane et le français.
Un type plutôt droit dans ses bottes.
Sa compagne ayant quelques " terres " ( café,) dans la région de Dawei, ils’est rendu dans des coins où oeuvrait Total.
Il était sidéré de la manière dont était relatés les faits concernant la construction du gazoduc .
Sur le plan écologique, il était assez critique.
Mais sur le plan humanitaire, il m’a toujours affirmé que Total respectait des normes inattaquables par les ONG.
Création et entretien d’écoles, hôpitaux…
Pour clore mon post ( et non pas la discussion ) je regrette beaucoup la manière dont les media traitent de ce problème rohingyia, comme des autres.
Dans énormément de cas, les journalistes n’ont que quelques minutes / heures pour s’informer sur un sujet.
J’écoute parfois France Info et je suis souvent atterré d’entendre que l’île de Saint Martin ( suite à l’ouragan Irma ) est une île française, que, le jour anniversaire du tsunami de fukushima, celui-ci a fait 250 000 morts et 150 000 disparus… que " rien ne sert de courrir il faut partir à point " est extrait d’une oeuvre de … Lamartine…
Bref,
Dans le drame que vivent les rohingyias, je trouve que qu’il y a une volonté de prise en main mediatique d’une révolte et d’une répression et je suis très mal à l’aise d’associer ma caution à une " manoeuvre" de pays qui condamnent chez les autres ce qu’ils organisent chez eux et ailleurs.
krikor10
Bonsoir
Toutes les informations au sujet des Rohingyas étaient connus depuis trente ans, bien avant que l’Arabie Séoudite ne se manifeste.
Pourquoi les dirigeants occidentaux n’ont ils rein dit? Pourquoi le dalaï-lama ne dit rien ?
Aujourd’hui, le parlement européen et le pape se sont réveilléss. tant mieux.
Est ce que parcequ’un dictateur aurait dénoncé la shoah la shoah n’aurait pas existé?
N’est il pas possible de dénoncer et l’épuration ethnique des rohingyas, et les crimes de la monarchie séoudienne ?
Je comprends les interrogations de raoultabille, mais une de ses formulations reflète le refus de voir la réalité, non il ne s’agit pas de révolte et de répression, mais de répression et de révolte.
poesy_by_sophie11
Bonjour à tous,
J’ai lu avec attention tout votre débat.
Cependant, je n’arrive pas en tirer une conslusion. Faut-il continuer à voyager en Birmanie? Je ne me pose pas de question sur la sécurité (je me doute bien que les endroits touristiques sont protégés) mais sur l’éthique d’un tel voyage?
Je suis l’actualité, je suis évidemment consciente de n’appercevoir qu’une mini-partie du problème et que les informations peuvent être manipulées.
J’aimerais beaucoup découvrir ce beau pays mais je ne veux pas, ce faisant, cautionner ces agisemments. Doit-on boycotter le tourisme en Birmanie ou au contraire, continuer à y aller pour soutenir et faire vivre la poulation locale…Je suis vraiment perdue sur cette question.
Merci de vos éclairages!
krikor12
Bonjour
La réponse n’est pas évidente. On peut constater que même au pire moment de la dictature militaro-bouddhiste, il n’y a eu aucun appel au boycott de la Birmanie.
Le geste individuel est totalement respectable, mais sans un appel de l’opposition birmane ( elle existe enccore loin des dorures du pouvoir) , l’utilité politique est limitéee