La météo avait été exacte.
Ce samedi fut beau mais il ne fallait pas oublier de regarder le thermomètre qui, lui, avait décidé de rester en bas de l’échelle.
Rien d’insupportable hormis ce vent agaçant, mais une fraîcheursuffisamment notable pour qu’elle nécessite de rester couvert, surtout lorsqu’on se trouve dans des territoires exposés.
Comme annoncé, je me suis dirigée dans le Nord du Bronx pour une visite que je voulais complémentaire de celle faite il y a quelques années : le cimetière historique de Woodlawn.
Ce n’est pas la première fois que je vous transporte avec moi dans des sites de sépultures, mais n’y voyez aucun esprit tordu ou malsain.
Je n’ai à mon actif que l’envie de voir un peu toutes les facettes de la ville de New-York, son histoire, ses traditions, et quoi de mieux qu’un cimetière pour en laisser percevoir une partie.
Le cimetière de Woodlawn, dont j’ai déjà parlé, et qui a déjà été présenté dans ce dossier de photos, est si vaste qu’une seule visite ne suffit pas à en faire le tour, si on part du principe que passer une journée entière dans ce lieu majestueux n’est pas indispensable , non plus.
Etant entrée la première fois par l’accès Nord -ouest au terminus de la ligne 4, j’ai voulu accéder par l’autre entrée principale, celle qui sert d’adresse au site mais qui, de fait, s’avère moins pratique d’accès si on choisit de s’y rendre en métro.
Avec le LIRR, c’est aussi simple qu’avec la ligne 4, mais plus cher puisque non compris dans la metrocard.
En sortant à la station de métro de la ligne 5 ou 2, selon les heures de service, à la station 233St , il faut marcher quelques minutes.
Rien d’impossible, mais je précise ce point de détail pour les visiteurs désireux de s’y rendre et un peu effrayés à l’idée de devoir marcher dans un quartier du Bronx, tant sa mauvaise réputation est tenace.
Inutile de s’amuser à se faire peur, mais comme la ligne 4, règle ce problème de déplacement transversal de quelques centaines de mètres, à vous de voir ce qui vous convient.
Je suis donc arrivée par ce qui est nommé accès principal.
C’est beaucoup moins prestigieux que l’entrée monumental de Greenwood (dans Brooklyn) où je vous emmènerai plus tard.
Le cimetière se trouve sur un terrain en partie escarpé.
La montée ne dure pas bien longtemps et, une fois arrivé en son point le plus haut, les espaces s’aplanissent.
C’est accessible à tous même si vous avez des problèmes de motricité.
Rien d’insurmontable, vraiment.
Tout est en pente douce avec de larges allées.
Le site n’est pas à proprement parler un cimetière à l’image de ce que l’on voit dans nos provinces.
Ce n’est même pas comme notre Père Lachaise dont le point commun de lieu chargé de mémoire et d’histoire convient.
C’est l’équivalent d’un immense parc où se trouvent des sépultures monumentales pour certaines, délirantes parfois, avec des temples, des obélisques, et autres stèles agrémentées de sculptures à thème religieux ou pas.
Tout y est paisible, calme, majestueux.
Même les espaces où les caveaux, ou tombes, sont plus en proximité se trouvent dans des enceintes où le calme, la beauté incitent à la méditation, à la rêverie, à une certaine forme de bonheur et de paix intérieure.
On est loin du brouhaha de la circulation de la ville, au demeurant assez peu envahissant à l’heure où je m’y suis rendue.
Vraiment, si vous revenez à New-York, ou si vous jouissez d’un long séjour, venez visiter ce site trop méconnu des touristes.
Faisons ensemble quelques pas dans ce parc arboré et fleuri quand les beaux jours s’engagent.
Le choix des images que j’ai sélectionnées dans la série prise est arbitraire.
Si vous vous y rendez, vous pourrez partir sur la piste des célébrités qui y gisent, comme je l’avais fait la première fois, ou musarder comme je l’ai fait cette fois-ci.
Un lac crée un espace bucolique différent au bord duquel reposent quelques personnalités.
Ce monument m’a interpelée.
Je ne connais pas ce monsieur, ni sa famille qui repose à ses pieds parfaitement identifiés en français.
Son nom m’a amusée, sans méchanceté bien sûr au cas où ses héritiers ou proches me liraient !
Je n’ai trouvé aucune information le concernant, mais il a vécu à New-York au 19ème siècle, c’est sûr, et il est francophone. Canadien ? Français ? Belge? Suisse ? ou ???
Si vous avez des éléments le concernant pour éclairer ma curiosité, je suis preneuse.
Le cimetière est aussi habité par une faune qui semble s’épanouir en toute liberté.
C’est la saison des amours, celle de la vie.
Les dindons croisés tentaient leur chance auprès de femelles bien capricieuses ou lucides qui ne semblaient pas vouloir tomber dans le piège de leurs démonstrations de séduction.
Voilà qui change du spectacle des écureuils!
La promenade continue passant devant des monuments tous différents.
Si la mégalomanie de Woolworth peut s’apprécier à travers son tombeau, dont voici un détail,
le cimetière des enfants peu distant est autrement émouvant.
Terminons par une note plus douce et plus charmante mais pas vraiment modeste.
C’est un petit voyage en Grèce pour qui n’en fut certainement pas originaire.
A quelques exceptions près le style néoclassique ou néogothique est très fréquent sur le site.
Si vous voulez connaitre le nom des personnalités inhumées sur ce site, en voici la liste.
En me retrouvant à hauteur du terminus de la ligne 4 du métro, j’avais rejoint, pour avoir traversé une grande partie du site, l’autre entrée.
Cette ligne de métro m’a conduite à Grand Central où j’avais eu l’idée de faire une pause déjeuner.
J’y ai renoncé dès que j’ai eu parcouru par deux fois le grand Concourse, n’ayant aucune envie de visiter le marché de produits assez luxueux qui se trouve à proximité, dans l’enceinte de la gare, ou de manger attablée au restaurant.
Rien ne me tentait.
J’ai préféré quitter ce majestueux bâtiment que je connais assez bien pour me diriger tranquillement vers le site de la Tartan parade qui a commencé, comme prévu, à 14 h et n’a duré qu’un peu moins d’une heure.
Je me suis installée contre les barrières avec beaucoup d’avance, au point de démarrage des défilés.
J’avais avec moi, pour m’occuper, le deuxième tome de ma saga.
Il faisait beau et ce fut très agréable tant qu’on se trouvait exposé au soleil.
C’est la première fois que j’assiste à cette démonstartion de la fierté écossaise.
J’y suis assez sensible parce que ma souricette habite en Ecosse et que cette culture, par transmission, ne m’est plus tout à fait étrangère.
Cette parade est étonnante mais peut-être en est-il ainsi de toutes celles qui se déroulent à New-York.
Tous les écossais de la ville peuvent y participer.
Peu importe qu’ils appartiennent à un groupe constitué et formel ou pas.
Les clans avec leur bannière, même représentés par trois individus sont aussi légitimes que les associations, les représentants des universités, de la police, des corporations diverses, etc…
Même les chiens ont eu le droit à leur banderole et leur défilé.
Deux groupes bien distincts se sont présentés.
Je n’y connais rien en races de chiens écossais, enfin pas suffisamment pour en discuter, mais apparemment on ne les mélange pas.
A chacun sa légitimité et sa dignité !
C’est joyeux, dansant, musicalement identifiable, drôle, solennel mais pas trop, caricatural, juste un peu, bref… C’est festif.
L’organisation à l’américain ne laisse place à aucun débordement et le public a su manifester un enthousiasme assez policé, tout de même.
On nous a distribué des fanions, dess gagdets de toutes sortes pour accompagner les participants.
Un merveilleux souvenir que je partage avec ces quelques photos, le reste, très consistant étant à découvrir dans le dossier que je mettrai en lien à mon retour.
Une fois le défilé clos, je suis passée par Times Square , en vitesse, du moins aussi vite que possible compte tenu de l’encombrement des trottoirs.
A un feu, j’ai eu le temps de voir passer une bande de cyclistes qui avait sans doute décidé que la vie ne valait pas d’être trop longue.
Il ne me semble pas que cet espace urbain soit le lieu idéal pour montrer ses prouesses acrobatiques.
Mais bon…
A chacun ses choix.
Descendant Broadway, je suis enfin tombée sur mon carnaval des animaux mal localisé sur un site internet qui l’annonçait.
Voici une frustration levée.
Je suis très sensible à ce style d’oeuvres décalées, délirantes, colorées, même si je ne connais pas l’artiste qui les a conçues.
Fancy Animal Carnival de Hung Yi.
J’ai poursuivi mon chemin jusqu’à Chelsea où j’ai tournicoté, passant par ce bâtiment de la police chargée de la régulation du trafic, dont le côté médiéval m’amuse toujours.
Passant devant Eseinberg Sandwich, autre adresse que j’ai déjà mise en avant et qui mérite un détour (au pied du Flatiron, sur la 5th Ave, trottoir d’en face), j’ai décidé de m’en offrir un qui, compte-tenu de l’heure, allait me servir de déjeuner, de goûter et de diner.
Du 3 en un pour un peu plus de 10$.
L’heure de mon concert me laissait encore une marge, alors, j’ai fait ce que je m’autorise très rarement : je me suis installée sur un banc pour regarder les passants.
L’avantage de revenir plusieurs fois dans cette ville, c’est que la notion d’urgence de faire et de voir s’atténue d’années en années.
Là, je me pose vraiment même avec un programme qui, sur papier, parait chargé.
Je l’ai raisonnablement pensé et conçu pour être souple et détendu.
J’ai trop couru cette année pour le faire sur ces presque trois semaines.
Ma visite estivale a aussi rendu NY moins urgent.
Le temps fraîchssant avec un soleil qui tendait à s’éclipser derrière les bâtiments selon leur hauteur, je suis passée faire une pause technique à l’Eataly et ai repris ma route pour me rendre au Gramercy Theatre.
Il était encore tôt.
Donc, pause Starbucks au chaud, histoire d’avancer un peu dans ma saga.
Le concert était annoncé à 8 h, sur le billet, mais chose assez rare, il n’a été rendu accessible qu’à partir de 8 h pour ne commencer qu’un peu plus tard.
En guise de groupe musical, en fait ce furent trois groupes qui se sont succédés, tous les trois dans le même registre que je qualifierais de Punk Rock, Rock avec des accents de Hard Rock et des influences de Reggae.
La salle est dénuée de sièges pour permettre au public d’en profiter à fond dans la fosse.
En surplomb quelques places assises réservées à ceux qui l’avaient anticipé dans leur réservation.
N’ayant pas vraiment ce que j’allais voir ni dans quelles conditions je le ferai, ja’i validé un billet qui, par chance, m’a permis de m’installer confortablement en surplomb de toute l’agitation.
J’aurais dû apprter mes bouchons d’oreille parce que ça déménageait vraiment très fort, mais j’ai vraiment passé un excellent moment.
Pour ceux que ça intéressent, j’ai donc vu Passifire et Ballyhoo, plus un groupe en première partie dont je n’ai pas retenu le nom dans le bruit ambiant des fans enthousiastes de les voir.
Une belle journée où la musique du soir aurait réveillé les morts du matin!
Et voilà!
La boucle est bouclée.
Ce dimanche, je repars à la conquête tranquille de Bushwick et East Williamsburg avec en point de chute un show, comédie musicale, dont j’ignore absolument tout.
C’est du Off à Greenwich Village.
J’ai reçu hier un message me demandant simplement d’être à l’heure pour le placement.
Donc, surprise !
Comme j’aime m’en organiser !