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Le carnaval

Introduit par les colons espagnols dès le début du XVIe siècle, des chroniques relatent que le carnaval était fêté à Santo Domingo avant 1520. Aujourd’hui comme hier, il s’agit de la fête la plus populaire du pays.

Le carnaval dominicain n’est pas à date fixe comme dans les autres pays de culture catholique. Bien sûr, la mi-carême est l’objet de nombreuses fêtes dans le pays, mais on en trouve aussi tous les dimanches de février à Santo Domingo, à Santiago et à La Vega, et le jour de Pâques à Cabral.

Le plus intéressant de tous est le carnaval de La Vega, qui a une longue tradition. Instauré par les immigrés cubains au début du XXe s, il est à l’origine du folklore dominicain. La laideur, l’horreur ou... la beauté des masques en papier mâché sont impressionnantes. Ils sont peints de couleurs vives et représentent le diable.

À Santo Domingo, le carnaval est l’un des plus anciens du pays (début du XVIe siècle) ; pourtant, il est moins réputé que celui de La Vega ou de Santiago. L’une des rues les plus animées est l’avenue George-Washington (le malecón). Certains, peints en noir, rendent hommage par leur danse symbolique aux esclaves embarqués vers le Nouveau Monde. D’autres, déguisés en Indiens, témoignent des ancêtres de l’île. Le carnaval se clôt par un grand défilé de chars.

San Pedro de Macoris, dans l’est du pays, est un autre endroit pour participer au carnaval. Une troupe de théâtre dansé – les Cocolos – défile dans les rues. Inscrite au Patrimoine immatériel de l’Unesco, cette coutume remonte au XIXe siècle. Elle a vu le jour sous l’impulsion des immigrés britanniques venus d’autres îles des Caraïbes pour travailler en République dominicaine.

Musique

Merengue, bachata, reggaeton et salsa occupent la vie auditive des Dominicains. Sans oublier le carnaval, point d’orgue des festivités de l’île, qui met à l’honneur les musiques traditionnelles. Le coût d’un équipement audio atteint et souvent même dépasse celui du véhicule. C'est dire l'importance de la musique, diffusée à profusion et surtout à fond, partout dans le pays. Les voitures-sonos permettent aux jeunes de se retrouver entre eux à proximité d'un colmado (épicerie-buvette) et d'improviser une discothèque dans la rue ou sur la plage. Boire debout autour d’un pick-up en se déhanchant est un art national !

De tous les rythmes latinos diffusés, le plus populaire est le merengue qui est d'essence dominicaine et fait vivre plus de 300 orchestres. La vente des CD, piratés pour la plupart, est d'ailleurs une industrie florissante.

Le merengue

Genre musical spécifiquement dominicain, le merengue (prononcer « mérennegué ») est né dans l'île au milieu du XIXe siècle et a peu à peu détrôné la tumba francesa, musique de l'époque coloniale qui s'inspirait des menuets de la cour française ! Cette musique rurale au rythme binaire et aux paroles égrillardes a tout de suite choqué la bourgeoisie blanche, comme ce fut le cas pour le tango en Argentine, d'autant plus qu'elle se dansait d'une manière un peu trop suggestive !
D'origine africaine, avec sa rythmique endiablée, le merengue se jouait traditionnellement avec un accordéon (importé d'Allemagne à la même époque), une guira (étrange instrument métallique) et un tambour à 2 membranes.

L'actuel merengue, surtout à base de cuivres, de guitare et d'accordéon, est un mélange dérivé de la salsa cubaine, apparue à la fin des années 1970 dans les clubs latinos de New York. Juan Luis Guerra, superstar en Amérique latine, est l'un des maîtres du merengue.

La bachata

Apparue dans les quartiers défavorisés de Santo Domingo pendant les années 1960, la bachata a conquis la population dominicaine dans les années 1990 au point qu'on en entend partout, jusque dans les villages les plus reculés du pays.
À l'origine simple chanson accompagnée à la guitare, mais jouée aussi bien aujourd'hui avec des synthés, la bachata est en quelque sorte devenue la variété locale, avec parfois des petites tendances rock et techno.

Plus ou moins inspirée du merengue, elle s'en distingue par des rythmes plus lents, ce qui n'empêche pas des paroles souvent olé-olé, dans la bonne vieille tradition macho latino ! Elle décrit généralement les déboires sentimentaux des hommes abandonnés.

Sorte de slow version Caraïbes, la bachata se danse de manière assez langoureuse !

Le reggaeton

Pour être tendance il faut désormais danser le reggaeton, un genre musical que les Caribéens se sont totalement approprié.
Ce style musical est né dans les années 1990 à Porto Rico ou au Panamá (les avis divergent !), et mêle allègrement hip-hop (en espagnol), techno et rythmes des Caraïbes. C’est devenu LA musique de la jeunesse dominicaine : dansée dans les boîtes de Santo Domingo ou du littoral, écoutée partout sur les radios populaires, elle a atteint toutes les strates de la société.
Considéré comme un sous-genre du rap dont il s’attribue les codes vestimentaires et linguistiques, le reggaeton - ou cubaton - se danse de façon très hot, en mimant explicitement l’acte sexuel sur fond de basses tonitruantes... Tout un programme !

Liberté de la presse

En République dominicaine, la liberté de la presse est garantie par la Constitution. Si certains articles du Code pénal prévoient encore des peines d’emprisonnement pour les journalistes jugés coupables de diffamation ou de calomnie, plusieurs projets de loi visant à dépénaliser les délits de presse ont été soumis au Congrès national.
Ces dernières années ont été marquées par une diminution des agressions verbales et physiques contre les journalistes. La population a accès à tous les médias et à mesure que la démocratie dominicaine se renforce, le rôle des médias se consolide.
Le secteur est dynamique, et les journalistes révèlent régulièrement des scandales impliquant des personnalités qui sont ou ont été au pouvoir, ou leur entourage. Le développement d’Internet a renforcé la portée des grands médias et a donné naissance à de nouveaux médias plus petits. Si les principaux journaux ont des versions imprimées et numériques, ils ont renforcé leur présence en ligne et ont réduit leur format imprimé, notamment en raison de la crise économique provoquée par la pandémie.
Bien que la société dominicaine considère le rôle de la presse comme positif, la liberté de l’information reste fragilisée par une très grande concentration de la presse favorisant l’autocensure. En outre, la profession souffre également d’une grande précarité et du manque de ressources matérielles et financières ; la plupart des journalistes dominicains ne parviennent pas à vivre de leur travail, et n’ont d’autre choix que de cumuler les petits emplois.

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