Géographie et environnement Roumanie
Environnement
La Roumanie a la réputation, souvent imméritée, d'être un pays pollué, aux villes repoussantes, une image héritée du passé.
C'est vrai qu'il existe, çà et là, les vestiges de quelques catastrophes écologiques (Copşa-Mică, Zlatna, Galaţi, Tulcea, Suceava, Baia Mare, Târgu Mureş...). Sans oublier les radiations tchernobyliennes, qui n’ont pas eu la décence de s’arrêter à la frontière...
Le régime de Cauşescu a laissé à la postérité des villes défigurées, comme Suceava, Bacău, Oneşti ou Buzău. Les véhicules gris (camions et certains bus notamment) polluent énormément.
Bien que Bucarest se soit dotée en 2011 d'une nouvelle station d'épuration, il reste énormément à faire pour le traitement des déchets et des eaux usées.
Le delta du Danube voit passer les effluves de la moitié de l'Europe. Le paradoxe est que la pollution n'y est pourtant pas directement sensible : lorsqu'on s'y promène, on ne s'aperçoit de rien. Les oiseaux sont là, les poissons abondent, même s'il paraît qu'ils sont moins nombreux qu'avant. On prétend que les roseaux qui couvrent d'immenses étendues dans le delta seraient d'excellents filtres et épurateurs.
Le littoral de la mer Noire est exposé aux graves pollutions d'origine russe et danubienne, et en même temps à un désastre paysager.
L’ouverture à l’Europe : un effet dévastateur sur le paysage
Les Roumains émigrés en Europe occidentale investissent souvent dans des constructions qui défigurent des villages entiers : voir par exemple l’incroyable alignement de palais délirants à Negreşti (Oaş) et Certeze (Satu Mare), où l’on peut imaginer que les sommes dépassent les salaires d’un maçon d’un de chauffeur... Le Maramureş et la Bucovine souffrent aussi considérablement de cette évolution, les habitants remplaçant leurs ancestrales maisons en bois par des pavillons, certes plus confortables, mais ô combien vilains.
Depuis 1990, les « élites » politiques se servent de la forêt pour construire des fortunes. La corruption et l’impunité règnent dans les sous-bois. Du trucage de l’attribution des surfaces à exploiter à la gestion mafieuse, toutes les facettes de la corruption et de l’avidité sont à l’œuvre. Ce pillage généralisé a enrichi des souverains locaux au service de partis politiques. Et appauvri l’immense patrimoine forestier de ce pays.
L'énergie verte est-elle une menace pour la biodiversité ?
C’est la question posée par les défenseurs de la nature. En Roumanie, la frénésie de construction de microcentrales hydroélectriques menacerait les rivières, refuges de la biodiversité. Près de 300 projets de construction de microcentrales ont été autorisés par l'administration des Eaux, y compris dans des zones classées Natura 2000. Dans les monts Făgăraş, un investisseur a obtenu les autorisations pour construire sa microcentrale sur les torrents Capra, Buda et Otic. Des excavateurs ont même travaillé en période de reproduction des truites...
En 2011, près de 69 organisations de défense de l'environnement ont manifesté leur inquiétude auprès du ministère roumain de l'Environnement. Dans le même temps, la centrale nucléaire de Cernavodă (à l’ouest de Constanţa) s’agrandit avec la construction de deux nouveaux réacteurs.
Un projet de mine d'or contesté
L’exploitation d’une mine d’or à Roşia Montana, dans les monts Apuseni (près d’Albac), provoque un vif débat à la fois en Roumanie et sur le plan international. Ce gisement à ciel ouvert serait le plus grand d’Europe, avec des réserves d’environ 300 t d’or et 1 600 t d’argent.
Or, les techniques d’extraction prévoient l’utilisation massive de cyanure, un poison extrêmement dangereux pour l’environnement comme pour les hommes. Les collines et forêts alentour seraient rasées sur plus de 40 km² et les rejets de cyanure stockés dans un vaste lac artificiel : colère des écologistes !
De plus, ce projet suppose la destruction d’anciennes mines de l’époque romaine : de quoi mettre cette fois les archéologues en rogne !
Ce n’est pas tout : près de 1 000 familles doivent être expropriées, d’où la colère cette fois des libéraux, pour qui c’est une atteinte à la propriété privée !
Et comme l’exploitation a été confiée à 80 % à une compagnie canadienne, les nationalistes rejoignent le train de la contestation et accusent le gouvernement de brader les ressources du pays.
Les recours juridiques se multiplient, entraînant l’annulation des permis d’exploitation, et la loi spéciale visant à faciliter le développement des activités minières a été rejetée par le Parlement. Tant d’actions qui ralentissent le projet sans pour autant l’annuler définitivement. En somme, une bataille loin d’être gagnée.
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