Voyage en Birmanie, entre rêve et réalité
Sur les berges du lac Inle
Vaste étendue bleu ciel aux reflets cristallins, le lac Inle, à 400 km environ au nord de Yangon, trône fièrement sur un splendide écrin de montagnes embrassées par la brume. C’est sur ce lac de 20 km de long sur 10 km de large que vivent les Inthas, une minorité ethnique dont on sait peu de choses. Leurs villages sur pilotis et jardins flottants surplombent les magnifiques eaux limpides, laissant éclore un paysage de féerie.
En canoë à moteur, on progresse à travers de hautes herbes verdoyantes, au coeur desquelles sommeillent de sporadiques huttes en bois campées sur de hauts piquets. Sur le rivage, pagodes resplendissantes et monastères se succèdent.
Au gré des escapades sur les canaux moussus, des histoires minuscules s’offrent au regard. Elles se tissent au fil de l’eau, comme autant de scènes de vie qui s’effilochent. Les barques des villageois des environs cheminent à travers la végétation indolente, chargées de bottes de paille ou de cargaisons de tomates. Les croassements récurrents des grenouilles orchestrent un véritable concerto végétal.
Les pêcheurs enroulent leur jambe autour d’une rame pour avancer, selon une technique unique au monde. Les enfants se rendent à l’école en canoë, vêtus de leurs uniformes blancs et verts. La beauté délicate de ces mondes flottants semble être l’oeuvre d’un peintre. Tout en douceur et en subtilité, elle ne semble tenir que sur un fil, évoquant la danse fragile du funambule.
Mais pour combien de temps encore ? Cette sérénité est aujourd’hui sérieusement menacée. La surface du lac s’est réduite de plus de 50% au cours des dernières années, notamment suite aux conséquences de la déforestation et de l’érosion des sols.
Avec le développement du tourisme, le démon de la pollution s’est emparé d’Inle. L’eau douce, dont dépendent les habitants, n’est aujourd’hui plus potable, plusieurs espèces de poissons sont en voie d’extinction... Soyez-en conscients afin de faire de votre mieux pour préserver ce site magique !
Texte : Marina Skalova
Mise en ligne :