Voyage en Birmanie, entre rêve et réalité
« Tu reviendras à Mandalay... »
Son nom fait rêver. Malgré la misère que l’on sent prégnante, Mandalay, au centre de la Birmanie, enchante par son atmosphère à la fois envoûtante et provinciale. Avec 150 monastères et 70 000 moines, la « Cité d’Or » reste surtout la capitale religieuse du pays, un lieu profondément marqué par la foi bouddhique.
Si l’influence bamar est très sensible, on rencontre également des Shan, des Chinois, des Hindous ou des Sikhs dans ses rues bariolées. Au détour d’une maison de thé, en sirotant le lapeyé traditionnel, ou en s’imprégnant de l’ambiance enfiévrée du marché de nuit, on surprend des sourires nimbés d’étoiles.
De la colline de Mandalay, on jouit d’une vue grandiose sur la ville, lovée dans un coude du fleuve Irrawaddy. À partir de là, vous pouvez éviter de payer le billet de 10$ exigé par le gouvernement pour visiter les autres sites. Pour entrer dans la Paya Kuthodaw, privilégiez l’entrée ouest, où les billets ne sont pas contrôlés. Elle est surnommée « le plus grand livre du monde », avec ses 729 stupas blancs aux 1460 pages, sur lesquelles sont gravés des textes sacrés.
Plus au sud de la ville, la Paya Mahamuni est l’un des lieux les plus importants pour les bouddhistes de l’Asie entière, car elle abrite la très ancienne statue du Bouddha Mahamuni, rapportée du royaume d’Arakan. A quelques kilomètres, à Amarāpura, le célèbre Pont U Bein (photo), construit en teck et long de 1,2 km, est l’un des sites emblématiques du pays.
Chaque soir, les Moustache Brothers se donnent en spectacle dans leur maison de la 39e Rue. Arrêtés en 1996 pour avoir critiqué le gouvernement, ils ont été libérés en 2001 (puis arrêtés à de nombreuses reprises). Depuis, ils donnent une version allégée de leur spectacle en anglais, destinée aux touristes. Au cours de cet opéra populaire, imprégné des arts de la scène traditionnels, les critiques du régime affleurent tout de même.
Texte : Marina Skalova
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