Espagne : dans les sierras du Cid
Gourmandises locales
Il ne faut pas attendre de ce périple des exploits culinaires, en-dehors des produits locaux et frais d’une civilisation agricole et pastorale. La cuisine est peu épicée, l’aïoli sur la table.
L’agneau cordero est excellent. On ne trouve qu’ici ces petites côtelettes fines grillées en costillada, toute graisse fondue, accompagnée de saucisses ou de rognons. Le lapin à l’ail est rôti au four. Au bœuf-semelle Guardia Civil, préférez le chevreau en ragoût ou la truite en montagne. Hélas le jambon, malgré les innombrables élevages autour de Teruel et d’Ejulve, n’est plus ce qu’il était ! À discuter…
Le Maestrazgo se vante de posséder d’excellentes pommes de terre, c’est vrai. Les patatas fritas ou les courgettes grillées accompagnent bien les plats. Les nombreux noyers ont donné l’idée d’un mélange pommes de terre nouvelles et noix, la nogada, qui tient au corps.
Si vous ne craignez rien, lancez-vous dans les gibiers en saison, voire les haricots aux oreilles de cochons, muy tipicos. Les champignons, dont la truffe noire, sont rois : normal, avec toutes ces forêts.
Le fromage de brebis est délicieux, notamment à Tronchon. Les gourmands apprécieront les pâtisseries aux allures orientales avec l’empanadon dominical au potiron et à la cannelle. Les almohabanas de ben Razin d’Albarracin, la torta fullera de Canada-de-Benatanduz aux amandes, les flaons de Morella au fromage blanc ou les glaces aux amandes (photo) sont « très riches », un compliment en espagnol.
Le vino tinto de la casa coule à flot, comme le veut l’accueil local. Le verre supplémentaire est rarement compté et le genièvre de la région se distille en eau-de-vie.
Texte : Anne-Marie Minvielle
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