Espagne : dans les sierras du Cid
Albarracin, rupestre et mauresque
Le plus beau village d’Espagne ? À vous d’en juger…
Évitez les périodes touristiques et partez le matin pour arpenter Albarracin (photo), accroché dans un méandre du Guadalaviar et encadré de murailles ocre. On n’y monte qu’à pied, cheminant à la découverte de chaque heurtoir, chaque grille, chaque façade aux porches arrondis surmontés d’un blason, typiques de l’Aragon.
La dynastie berbère des Banou Razin donna son nom à Albarracin. Ses toits en tuile vernissée évoquent l’art mudéjar de la proche Teruel. Le Cid faillit y perdre la vie en recevant, en 1093, une lance dans le cou. Mais on n’est pas héros pour rien… La légende raconte que l’on y croise à l’aube l’esprit d’une belle veuve morte enfermée, son mari étant parti à la guerre avec la clef. Sacré macho !
Passant devant les dragons forgés de la Casa de Los Monterde, la plaza Mayor, et enfin la cathédrale, vous arrivez au musée Diocésain. Il vaut la visite pour ses tapisseries de Bruxelles et un étonnant poisson de cristal serti (XVI s), digne d’un trésor royal. Au son de la vielle, trompe-l’œil et vierges dorées se révèlent dans la pénombre des couloirs.
Le parc culturel de la pinède du Rodeno, où les abris sous roches sont peints d’exemples d’art rupestre levantin (6 000 à 1 500 ans av. J.-C.), longe une route panoramique. Les monts Universels, très boisés, culminent à 2 000 m, creusés par les eaux du Tage, Guadalaviar, Jucar, Cabriel et Jiloca et sillonné de sentiers.
Texte : Anne-Marie Minvielle
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