Le Nord de Madagascar, de Tananarive à Diego-Suarez
Dans les pas des reines Ranavalona
Si les sanctuaires demeurent, intouchables dans ce pays où le sacré pèse tant, les monuments incarnant le pouvoir ont largement pâti des événements politiques qui déstabilisent épisodiquement le pays.
Le palais d’Andafiaravatra, érigé en 1872 pour un Premier ministre qui survécut à trois reines – en les épousant à tour de rôle ! – est en restauration depuis des lustres. À quelques pas, le palais de justice d’Ambatondrafandrana prend des airs de temple grec, ouvert aux quatre vents. Les sentences y étaient proférées au vu et au su de tous. Un progrès notable dans la procédure… Jusqu’en 1863, les accusés, tenus de boire un breuvage hautement toxique, étaient déclarés innocents s’ils survivaient !
Enfin, se détache le saint des saints malgaches : le palais de la Reine. Les Malgaches, plus proches de la réalité, parlent de rova, la « place fortifiée ». Ce site hautement révéré a donné son nom à la ville : Antananarivo, la « colline des mille » (soldats).
Tous les monarques merinas se sont succédés ici à partir du 18e s. Chacun a voulu y laisser sa marque, bâtissant qui un « palais » en bois, qui une église. Des monuments bien modestes à vrai dire, dont certains évoquaient plus une cabane qu’un château…
L’essentiel a brûlé fin 1995 : accident ou attentat, le mystère demeure. Restent les murs de pierre du grand palais de Ranavalona II, quelques canons et le vieil aigle de bronze offert par Napoléon III, qui côtoie un symbole phallique au sommet du portail…
Préparez votre voyage avec nos partenaires- Intro
- Tananarive : la théorie du chaos
- Dans les pas des reines Ranavalona
- Sainte-Marie, pleine de grâce
- L'île aux flibustiers
- Diego-Suarez, l’ombre de la colonie
- Des Tsingy rouges aux Tsingy gris de l’Ankàrana
- La beauté infinie de la mer d’Émeraude
- En taxi-brousse
- Nosy Be, porte de l’Orient
- Autour de l’île de Nosy Be
- Au large, l’archipel
- Fiche pratique
Texte : Claude Hervé-Bazin
Mise en ligne :