Le Nord de Madagascar, de Tananarive à Diego-Suarez
L'île aux flibustiers
Une chose est certaine : au 18e siècle, bien avant que les puissances coloniales n’étendent leurs tentacules vers Madagascar, les côtes nord et est de l’île accueillaient déjà des pirates – idéalement positionnés sur la route maritime des Indes.
C’est même ici qu’ils auraient bâti la mythique Libertalia, patrie rêvée des hommes de peu de foi, bien avant la Révolution française et ses idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité.
Au cœur de la baie, l’île aux Forbans, ceinte de mangrove et recolonisée par une végétation dense, n’a conservé de cette époque qu’un quai délabré, un puits et des fondations. Reste qu’une quinzaine d’épaves ont été découvertes aux abords, sans doute sabordées pour empêcher une opération punitive anglaise.
En vis-à-vis, sur un promontoire dominant avec superbe la rade, le cimetière des pirates invite à se pencher sur des épitaphes témoignant de vies au long cours. Il y a là, à vrai dire, plus de coloniaux que d’authentiques forbans, mais quelques tombes abimées laissent tout de même divaguer l’imagination. Ainsi, celle d’un certain Joseph Pierre Le Chartier, mort en 1836, ornée de l’emblématique tête de mort aux os croisés.
Au large, une autre épave, découverte en 1999, attire les plongeurs : celle du HMS Sérapis, un navire anglais capturé par les Américains durant la Guerre d’indépendance, passé aux Français, qui en firent un navire corsaire. Il prit feu et coula peu après. Ses canons gisent encore par 25 m de fond, incrustés de corail.
Préparez votre voyage avec nos partenaires- Intro
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- L'île aux flibustiers
- Diego-Suarez, l’ombre de la colonie
- Des Tsingy rouges aux Tsingy gris de l’Ankàrana
- La beauté infinie de la mer d’Émeraude
- En taxi-brousse
- Nosy Be, porte de l’Orient
- Autour de l’île de Nosy Be
- Au large, l’archipel
- Fiche pratique
Texte : Claude Hervé-Bazin
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