Le Nord de Madagascar, de Tananarive à Diego-Suarez
Sainte-Marie, pleine de grâce
Avec Air Madagascar (Air Mad, la bien-nommée par les intimes), rien n’est jamais gagné. Un vol à l’heure ? Improbable. Repoussé ? Plus que probable. Des bagages qui arrivent avec 48 h de retard ? Mettez de côté culotte et brosse à dents.
Une heure trente (et 7 heures de retard) plus tard, l’ATR 72 survole un décor de carte postale : des eaux turquoise et l’écume blanchâtre d’une barrière de corail ceignent une belle envolée de verdure exubérante. Voilà l’île Sainte-Marie, ancrée dans toute sa longueur gracile au large des côtes orientales de la Grande Île.
Sa renommée, elle la doit au trésor de ses plages, sur lesquelles se penchent abondamment les frondes des cocotiers. On y oublie avec volupté le monde rapide pour sombrer dans la nonchalance douillette et lascive des tropiques.
Tout au bout, comme un point d’exclamation, surgit l’île aux Nattes : le nec plus ultra de cette cure de déconnexion. Sept kilomètres de pourtour, huit peut-être, un radeau sans route ni moteurs, où le mot « normalement » est banni – payez votre amende au bar du Maningory.
Au large, de juillet jusqu’en octobre, de longs ailerons fendent l’eau. Ceux des baleines à bosse qui, parvenues au terme de leur grande migration depuis l’Antarctique, viennent mettre bas et se reproduire à l’abri du chenal peu profond séparant Sainte-Marie de la Grande Terre. Il n’est pas rare, alors, de voir les mâles faire montre de leur puissance, fusant hors de l’eau avant de retomber en un fracas d’embruns.
Préparez votre voyage avec nos partenaires- Intro
- Tananarive : la théorie du chaos
- Dans les pas des reines Ranavalona
- Sainte-Marie, pleine de grâce
- L'île aux flibustiers
- Diego-Suarez, l’ombre de la colonie
- Des Tsingy rouges aux Tsingy gris de l’Ankàrana
- La beauté infinie de la mer d’Émeraude
- En taxi-brousse
- Nosy Be, porte de l’Orient
- Autour de l’île de Nosy Be
- Au large, l’archipel
- Fiche pratique
Texte : Claude Hervé-Bazin
Mise en ligne :