Le Nord de Madagascar, de Tananarive à Diego-Suarez
Diego-Suarez, l’ombre de la colonie
Deux vols et deux jours plus tard, Diego-Suarez et sa baie mythique, plantée de son propre pain de sucre, sont en vue. Le mercure grimpe encore et, dans les rues tannées de soleil, la sueur coule au bas du dos.
Rue Colbert, les vazaha (étrangers) résidents butinent de terrasse en terrasse, de Pastis en Pastis, de fille en fille… Diego a gardé de son histoire portuaire, plus que millénaire, un héritage culturel métissé et une atmosphère un peu interlope, qui n’est pas pour déplaire aux amateurs de bouts du monde.
À la pointe de la péninsule, les nostalgies resurgissent. Rue Richelieu, le vieux tribunal français (1909) fait face à la Résidence (1892), où demeurait le gouverneur. À deux pas, les ruines fantomatiques de l’hôtel de la Marine, enfant chéri d’un colon enrichi par des mines d’or, rappellent les années fastes de Diego Suarez.
À cette époque, désormais révolue, les bateaux des Messageries Maritimes jetaient l’ancre dans le port voisin – au terme de leur odyssée depuis Marseille, via Suez et la Côte des Somalis. Ils ont cédé la place aux porte-conteneurs, que veille toujours, impassible, le buste en bronze du maréchal Joffre depuis son promontoire.
Au-delà, le quartier militaire, envahi par la végétation, révèle un ensemble de bâtiments austères et fatigués – casernes, logements pour les officiers, magasins, bureaux, ateliers et même tennis – qu’occupaient les quelque 5 000 hommes de la marine française stationnés dans ce « Point d’Appui de la flotte ».
Un tuk-tuk, attrapé au vol, ramène au point de départ. Tarif local : 500 Ar. Tarif vazaha : 1 000 Ar.
Préparez votre voyage avec nos partenaires- Intro
- Tananarive : la théorie du chaos
- Dans les pas des reines Ranavalona
- Sainte-Marie, pleine de grâce
- L'île aux flibustiers
- Diego-Suarez, l’ombre de la colonie
- Des Tsingy rouges aux Tsingy gris de l’Ankàrana
- La beauté infinie de la mer d’Émeraude
- En taxi-brousse
- Nosy Be, porte de l’Orient
- Autour de l’île de Nosy Be
- Au large, l’archipel
- Fiche pratique
Texte : Claude Hervé-Bazin
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