Espagne : la Cantabrie, sur les chemins de Compostelle
Comillas : du petit village de pêcheurs au fief de l’aristocratie
De retour sur le Camino del Norte, c’est à présent à Comillas de nous subjuguer. Un coup de cœur ! À l’origine, ce petit village de pêcheurs s’articulait essentiellement autour du port et de la place, où se situe l’ancienne mairie (18e). De style baroque, elle arbore les armoiries de cinq archevêques envoyés dans les colonies en Amérique.
À la fin du 19e siècle, son destin prend une tout autre tournure : le village devient une station balnéaire à la mode, appréciée par la bourgeoisie pour ses bains de mer. Son succès, elle le doit à un certain Antonio Lopez y Lopez (1817-1883). Né ici, puis parti faire fortune à Cuba à 14 ans, il a fondé une compagnie de navigation, de tabac et une banque. Riche et influent, l’entrepreneur est alors proclamé « marquis de Comillas » par Alphonse XII.
À son retour, il compte bien faire connaître son village natal (à sa mort, son fils prendra le relais). Mission accomplie : le roi viendra y passer ses vacances d’été. Grâce à sa première visite, en 1881, Comillas devient la première ville à être équipée de l’éclairage public.
Plusieurs édifices emblématiques témoignent de cette faste époque. Le marquis a notamment financé l’Université Pontificale, édifiée à partir de 1883. Grande, haut perchée, elle arbore une façade rouge au style singulier néogothique et néo-mudéjar. Impossible de ne pas la remarquer ! Une partie des salles, partiellement restaurées, mais originales, se visitent. Elle abrite aujourd’hui l’International Center for Higher Spanish Studies, dédié à l’apprentissage de l’espagnol.
Cet élan modernisateur, encouragé par le marquis, transforme considérablement Comillas. Un nouveau style architectural émerge. Quelques années plus tard, il donnera naissance au modernisme ; la fontaine « de los tres canos » (1889) et le portail du cimetière en sont les parfaits exemples.
Évidemment, le marquis se fait construire un palais : le beau Sobrellano, édifié entre 1881 et 1890 dans un style néo-gothique par Joan Martorell. Et, juste à côté, une chapelle-panthéon, où il repose désormais. Les deux se visitent. Les bancs de la chapelle, en plus d’être fort jolis, se révèlent incroyablement confortables. Logique, ils sont signés Antoni Gaudí…
Comment ça, le maître du modernisme catalan, ici ? Eh oui ! Comillas abrite d’ailleurs l’une de ses toutes premières œuvres architecturales : « El Capricho ». Il fait partie des trois rares édifices à se situer hors Catalogne… ne pas le visiter serait un sacrilège !
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Texte : Aurélie Michel