A la recherche du Wouaouh paysage
C’est dimanche et notre réveil se fait sous quelques notes légères et entraînantes de piano accompagnées de douces voix. Il fait 17°6 dans la chambre, presque bon grâce au petit radiateur !
En table vers un healthy petit déjeuner et un sympathique complément concert familial. La famille est toute investie dans la gestion de ce B&B et y met cœur énergie et grande sympathie.
Vers 9 heures, Monstrounette entame sa plus longue journée de route du voyage mais s’arrête une quinzaine de minutes plus tard aux portes de la ville abandonnée de Kolmanskop ou Kolmannskuppe. L’entrée est à 80 dollarsN par personne. Nous sommes dimanche, donc une visite guidée est proposée à 10h mais nous sommes peu visite guidée, donc nous ferons sans.
Ce fut une riche ville diamantaire bâtie entre la fin du XIXème siècle et les années 20. En 1954, elle fut abandonnée, comme bien de ses semblables, car les filons se tarissaient. Cependant, il y a toujours de l’exploirtation dans le secteur. Très moderne pour l’époque, l’eau courante coulait aux robinets des maisons cossues, son hôpital fut le premier d’Afrique à bénéficier d’un appareil radio à rayon X, les commodités étaient en pointe…
Aujourd’hui, elle offre des tableaux vivants aux photographes amateurs ou professionnels car entre deux visiteurs les tas de sable, remplaçant meubles et tapis, évoluent… Et une baignoire traînante sur le sable puis une autre, y-a-t-il eu des tentatives de vol ou une révolte des baignoires tentant de fuir le désert et de rejoindre l’océan, cela reste énigmatique ???
En effet, petit à petit le sable envahit les bâtisses car il est très très soufflant dans le coin. D’ailleurs, il nous a presque empêché de rejoindre certaines maisons tant il se manifestait. Certaines salles sont encore fonctionnelles comme le théâtre et celle de jeu de quilles. Un restaurant et une boutique sont également installés dans le grand bâtiment des loisirs.
J’ai particulièrement apprécié l’ensemble des frises décorant les murs. Il y avait une vraie créativité chez les artistes chargés d’égayer les pièces.
Il y a toujours une part de mystère émanant de ces villes laissées à l’abandon, même si la proximité de la route et de Lüderitz en annule, ici, une partie. Il n’y a pas cette touche de mystère que nous avions ressentie en visitant Bodie aux Etats-Unis, après avoir parcouru une longue route semblant mener nulle part. Touche particulièrement puissante quand nous découvrions des intérieurs où tout avait été laissé à l’abandon.
Venir jusque-là rien que pour cette abandonnée, nous disons non, s’y arrêter lors d’un passage à Lüderitz, bien sûr, et comme nous avons apprécié cette petite bourgade en eaux sauvages…
A 10h40, la route enventosablée est reprise en direction de l’est et d’un espéré grandiose paysage. Vers midi, un stop à Aus, nous montre à quel point cette bourgade vaut peu la peine d’un arrêt, même si cela peut être une option en route vers ailleurs. Un gâteau, une boisson, une visite des commodités de la station-service et c’est reparti…
L’asphalte nous supporte un moment puis c’est route de terre à droite par la D462 puis la 463. Ahhh, cela commence bien ce coin ! Il y a des montagnes piquounantes et plateauantes comme on les aime. Les 19 derniers kilomètres se font sur une pistounette comme je les aime moins. Etroite, cahotante, secouante, bien adaptée au 4*4… Certaines, certains viennent surtout rechercher ce genre de voie, pas moi ! Quelques kilomètres avant d’arriver au lodge le comité d’accueil animalesque secoue les oreilles pour nous dire bienvenue et cela continue en entrant dans le gigantesque hall, salon, salle à manger du lodge, avec un jus de litchi. Il est 16 heures.
Nous nous avançons vers la terrasse en bordure de piscine et là c’est enfin ce grand Wouaouhhh paysagesque que nous attendons depuis le début du voyage. Que c’est vaste, que c’est beau, que c’est “on aime admirer tout plein, tout plein”. Nous étions en train de craindre de partir de Namibie sans avoir béer d’admiration mais savions que là serait notre dernière chance et ce fut bonne pioche ! A nos pieds s’étale le canyon de la Fish river, ses 160 kilomètres de longueur en font le deuxième du monde (après le grand du Colorado). Sa largeur maximale est de 27 kilomètres et ses berges les plus hautes montent à 550 mètres.
Direction la vaste chambre toute en vitres. C’est chic, c’est beau, c’est adapté à la contemplation du site mais pas du tout, du tout à l’hiver. Il fait déjà un brin frisquet dans la pièce. Ce luxueux hébergement aurait pu être top du top si une petite cheminée avait été prévue dans chaque chambre. Le soir aurait permis un instant magnifié de détente et d’observation: une bûche dans l’âtre, un verre dans la main, le canyon pour témoin et les étoiles pour chandelles…
Tea time, coucher de soleil, coucou animalier… occupent notre fin d’après-midi. Le dîner est servi à partir de 18h30 dans une grande salle froide malgré les deux cheminées. Il est correct sans plus. Un anniversaire anime un peu la soirée…
Les points chauds sont aimants et tout le monde s’y regroupe. Et un Zebra (brun, vert, beige) se sirote en regardant les flammes. Puis je discute avec deux employées qui m’expliquent que les cases du personnel sont ouvertes et nettement plus venteuses que nos luxueuses chambres donc elles cherchent à traîner au maximum en ce lieu pour bien se réchauffer. En plus le bus pour y aller est celui des excursions, donc est ouvert… Intérieurement je me rouspète car je râle après le froid mais elles/eux vont dormir dans nettement plus froid et je sais que ce sera sans bouillote !!! Toujours complexe et remuant la rencontre entre les argentés que nous sommes (et là nous le sommes même si chez nous ce n’est point le cas) et les personnes travaillant à nous rendre ce type de séjour le plus agréable possible car leurs vies et celles de leurs proches en dépendent… Une de deux regardent l’autre avec un œil réprobateur car elle en dit trop et doit être en train de désobéir aux consignes de base en ce type de lieu: surtout ne pas incommoder le client…
Allez, dodo au fond du chaud lit avec les pensées flottant à l’infini sur ce vaste canyon…
Les compléments détails, photos et petits films,
sont par là…
Madikéra