Bonjour,
Il y en a qui prennent leurs rêves pour des réalités !
Un secrétaire d’Etat français n’a pas le pouvoir de modifier le règlement 261/2004 du Parlement Européen et du Conseil ! Pas plus d’ailleurs que le gouvernement de quelque Etat membre que ce soit, fût il français !
Il peut juste exprimer ses souhaits sur le sujet. Mais ainsi que l’a rappelé Adina Valean, commissaire européen aux transports, il y a 27 Etats membres à mettre d’accord au niveau du Conseil, et celà nécessiterait, en outre, un vote favorable du Parlement Européen. Qu’une majorité se dégage en ce sens au Parlement Européen … hummm, disons que rien n’est moins sûr ! En tout état de cause, aucun acteur politique européen ne se hasarde à un pronostic sur le résultat d’un tel vote au Parlement Européen.
Voir à ce sujet le compte rendu des déclarations récentes d’Adinaa Valean là :
https://www.air-journal.fr/2020-04-11-remboursement-lunion-europeenne-dit-non-aux-bons-a-valoir-5219407.html
Ces déclarations du commissaire Européen aaux Transports, ne font que confirmer les déclarations de l’Union Européenne du mois dernier : les compagnies aériennes ne PEUVENT PAS imposer un avoir au lieu d’un remboursement. Elles ne peuvent que le proposer, le choix appartenant au passager en vertu de l’article 7 du règlement 261/2004 !
Et nonobstant l’avis du gouvernement de quelque Etat membre que ce soit, tout Juge exerçant en Union Européenne ne peut, en l’état actuel des choses, qu’appliquer les articles 5, 8, et 7 du règlement 261/2004 sous l’unique condition qu’une des parties les lui cite.
En tout état de cause, la demande de IATA (association internationale du transport aérien, qui regroupe la plupart des compagnies aériennes de transport de passagers) de pouvoir imposer un avoir au lieu d’un remboursement a été fermement refusée par l’Union Européenne. Et il paraît clair que la demande de IATA n’a aucune chance de passer si elle n’est pas sérieusement modifiée pour y ajouter la conversion automatique en remboursement passé un certain délai raisonnable. Et encore, ce n’est même pas sûr que ça passerait ainsi.
Par contre, une telle modification de la position de iATA (et donc des compagnies aériennes, que l’Union Européenne suive ou pas, serait efficace car elle découragerait les procédures judiciaires, lesquelles, en l’occurrence, sont terriblement simples, à la portée de tout le monde, et entièrement gratuites, du moins, en France. Il suffit de suivre les indications qui sont données ici :
http://retardimportantavion.unblog.fr/vols-annules-pour-coronavirus-remboursement-et-non-bon-dachat/
D’ailleurs, tout le monde pourra lire dans ce lien, qu’il y est donné le conseil de ne pas engager de procédure, et de plutôt d’accepter le bon d’achat, s’il est assorti d’un engagement ferme de remboursement passé un délai raisonnable, si le bon n’est pas utilisé dans ce délai.
Parmi les Etats membres qui soutiennent l’idée d’un avoir (dont la France), il y en a qui assortissent la conversion automatique en remboursement, passé un délai raisonnable, si l’avoir n’est pas utilisé, à la condition d’une garantie, par les Etats membres, du remboursement de l’avoir en cas de faillite de la compagnie aérienne. Et là, tous les Etats membres risquent de ne pas être d’accord !
Or, pour pouvoir modifier le règlement 261/2004, il faut un large accord, non seulement des 27 Etats membres au niveau du Conseil, mais aussi un vote favorable au niveau du Parlement Européen, puisque, rappelons le, un règlement européen doit s’appliquer de façon uniforme dans l’ensemble de l’Union Européenne…
Alors, même si rien n’est exclu, nous n’y sommes pas encore, et vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué n’a jamais été raisonnable
Courtoisement