Bonjour,
Faisant des recherches sur le secteur Glenelg Arnisdale, coastal path Corran , Loch Hourn, Barrisdale je viens de découvrir sur internet une mise en ligne du “Voyage dans les montagne de l’Ecosse et des Isles Hébrides de John Knox”. Une lecture à n’en pas douter intéressante pour ceux qui se rendent dans ce magnifique secteur.Calamity Jane
Bonjour à nouveau,
Contrairement à ma première supposition, il ne s’agit pas de John Knox le Réformateur ,mais d’un homme du même nom qui, après avoir parcouru les Highlands et constaté leur misère, a reçu mandat de la Société Highlandaise de Londres, a entrepris en 1786 le tour de l’Ecosse à partir d’Oban en passant par le cap Wrath sans oublier les Îles. Convaincu que le développement de la pêche et la création de ports pouvait seule tirer les Highlands et les Hébrides de leur misère ,il cherche donc les lieux qui lui paraissent les plus propices à la mise en oeuvre de ses mesures.
Ce récit est intéressant à plus d’un titre.
Le ton est celui de son époque: des accents rousseauistes pour évoquer la simplicité des moeurs des montagnard, un grand intérêt pour les oeuvres d’Ossian, dont il ne met pas en doute l’authenticité.
Ses préoccupations sont autant sociales qu’économiques. Il désapprouve le désintérêt des grands propriétaires pour le sort des paysans misérables qui cultivent leurs terres, il réprouve leur expulsion et le remplacement des cultures par l’élevage de grands troupeaux de moutons jugé plus rentable. C’est donc un adversaire des clearances.
La solution est pour lui d’implanter sur les côtes villages portuaires et même villes, à des fins à la fois économiques et militaires, des pêcheurs capables de vraiment naviguer étant susceptibles de fournir à la marine de guerre la main d’oeuvre nécessaire en cas de conflit avec la France. Il imagine ainsi le développement d’Oban comme port militaire, l’installation d’un port dans la toute petite île de Canna (200 habitants en 1786, une dizaine aujourd’hui, je crois), la création d’un port dans le loch Duich. Sa foi dans la prospérité qui peut advenir des mesures qu’il préconise peut parfois faire sourire.
Cependant , le tableau qu’il fait des Highlands et des ïles est encore très parlant pour qui traverse les Highlands à pied et visite les petites îles aujourd’hui :
terres stériles, marécageuses ,absence de chemins ou même de sentiers, absence de ponts torrents innombrables et difficiles à franchir, absence d’abris, souvent absence d’arbres, tout ce que peuvent constater ceux qui se lancent aujourd’hui sur des itinéraires tels que le cap Wrath Trail .
La population des zones montagneuses a beaucoup diminué depuis cette époque ,ainsi que celle des Small Isles, qui ne donnent pas de nos jours au premier abord l’image d’une grande prospérité . Les clearances se sont poursuivies bien après 1786 .Qu’en est-il exactement aujourd’hui du système de la propriété, du régime quasi féodal qui apparaissait à ce John Knox comme en partie responsable de la pauvreté des Highlands et des ïles?
Calamity Jane