Le château d’Himeji est considéré à juste titre comme le plus beau du Japon. La ville en elle-même, rasée par les bombardements américains, n’a rien d’extraordinaire. Pour y aller, Les TGV japonais Sinkansen Tokyo-Kyoto-Osaka-Hiroshima s’arrêtent à Himeji et partent tous les quarts d’heures : 55 mn de Kyoto, 35 mn d’Osaka (de Kyoto, de 6h à 23h30). Environ 3200 yens d’Osaka et 5300 de Kyoto. Même chose au retour. En transport Budget, prendre les trains réguliers de Japan Rail (95 mn de trajet – environ 1500 yens d’Osaka et 2300 de Kyoto).
On se déplace dans Himeji en vélo. Chose remarquable, le très efficace Office du Tourisme les fournit gratuitement, ainsi que des cartes et tout autre renseignement. L’Office se trouve à gauche juste avant la sortie Sud de la gare.
Le seul site vraiment intéressant à voir est le château et ses dépendances, donc passer une nuit à Himeji n’est pas nécessaire. En fait, beaucoup de touristes, par exemple, séjournent à Osaka, puis s’arrêtent à Himeji pour visiter le château (ils laissent leurs bagages à la consigne de la gare) et continuent ensuite sur Kyoto (ou le contraire Kyoto-Osaka). Il y a deux hôtels Budget derrière la gare, sortie Sud : le Dormy Inn (160-2 Toyozawa-cho 9000-17 000 yens) et le Toyoko Inn (97 Minmieki-mae-cho).
Nombreux petits restaurants le long de la grande avenue allant de la gare au château. Sushi-bar roulant à gauche de la gare sortie Nord. Restaurant dans une maison japonaise du village Koko-en, qui fait partie du complexe du château (cher !)
Le château est un des sites historiques les plus époustouflants du Japon. Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1993, son authenticité et sa magnificence sont telles qu’il a servi de cadre à de nombreux tournages de films de samouraïs, dont les célèbres Kagemusha et Ran d’Akira Kurosawa et Le dernier samouraï (ainsi qu’une scène du film 007 On ne vit que deux fois). Imaginez sur le sommet d’un mont escarpé et isolé dominant la ville du même nom, de formidables fondations d’énormes pierres, similaires à celles de la citadelle de Cuzco. Au-dessus, un château d’une blancheur immaculé avec un gigantesque donjon de 5 étages.
La première structure, une petite forteresse en bois, construite par un seigneur samouraï, Akamatsu Motimura, date de 1333. Elle est démolie en 1346, année de la construction d’un vrai château, le château Himeyana, du nom de la colline sur lequel il est perché. En 1581 est ajouté un grand donjon (tenshu) de trois étages et, de 1601 à 1609, le seigneur samouraï Ikeda Terumasa, un général du grand clan de shogun Tokugawa, le reconstruit complètement, en beaucoup plus grand, y ajoutant 3 douves ceinturées de murailles en grosses pierres et portant le donjon à sa taille actuelle de 5 étages. De nouvelles structures sont ajoutées au cours des siècles. Les chiffres de l’actuel complexe sont impressionnants : 4,2 km de circonférence extérieure, 223 ha, et 74 bâtiments ; toute la structure du donjon est basée sur deux piliers, un pilier Est en sapin de 97 cm de coté et un Ouest en cyprès de 85 x 95 cm.
Incroyable mais vrai, lors de l’éradication de la caste des samouraïs en 18781, le château a été mis en vente aux enchères et acheté pour 2300 dollars, le propriétaire voulant le démolir pour construire des immeubles de rapport ; il a abandonné quand il a appris le coût de la démolition d’un tel monument. Chose encore plus étonnante, il n’a subi aucun dommage lors des bombardements américains qui ont pratiquement rasé la ville, ni par le terrible tremblement de terre de 1995. Il a été entièrement restauré de 2010 à mai 2015.
On commence par montée une large allée en multiples zigzags, bordée tout le long de meurtrières et fermée au bout de chaque tournant par une porte fortifiée, (les zigzags et les portes, typiques des châteaux japonais, permettaient aux défenseurs de n’avoir en face d’eux et sur le coté extérieur qu’un petit groupe d’assaillants sur lesquels pleuvaient les flèches). On arrive sur une cour intérieure au pied du donjon, et c’est ensuite une grimpette de raides escaliers jusqu’à son 5e étage. C’est en pénétrant à l’intérieur du donjon que l’on découvre une chose étonnante : toute la structure est en bois (une maquette est exposée dans une des salles, faite lors de la restauration pour comprendre la complexité du lacis de poutres et piliers) ; les murs sont faits d’une sorte de pisé blanchi à la chaux. Le 1er étage du donjon a une surface de 554 m² et le cinquième 115 m². Grandes salles sans aucun meuble, juste quelques panneaux peints en bois et quelques armes.
La visite dure environ 2 heures ; ouvert de 9h à 17h de septembre à mai et à 18h de juin à fin aout ; dernière entrée une heure avant la fermeture.
Au pied du mont, un village de samouraïs a été construit, le Koko-en, dans un ensemble de neuf très beaux jardins japonais, avec maisons en bois au bord d’étangs et ruisseaux, petits ponts, maisons de thé, (on vous fait une petite « cérémonie du thé » pour 500 yens), et la grande diversité de flore dont les Japonais sont si friands, etc.
Acheter un billet combiné château et village (1040 yens), et commencer par le château, car la montée de l’allée et du donjon est rude, et on marche ensuite beaucoup dans les jardins. Vous n’y serez pas seuls : 3 millions de visiteurs en 2015 !