Un mois au Japon : coups de coeur et bons plan

Forum Japon

Voici un carnet de voyage de notre périple d’un mois au Japon!

3 jours à Tokyo
Tout a commencé au Kimi Ryokan dans le quartier d’Ikebukuro (7 000 yens la chambre double), une pension traditionnelle. Le sol est recouvert de tatamis en paille de riz, la chambre occupée d’une table basse et de deux matelas en futon. On entre par la porte coulissante en paroi treillis de bois et papier de riz en laissant ses chaussure à l’entrée. Nourris de ramen (soupe de nouilles) engloutis à grand coup de “sluuurp”, nous avons fait connaissance avec Tokyo. Ce qui choque le plus ici c’est le calme de la ville. Tout n’est que chuchotement. Même le carrefour de Shibuya où des centaines de passants se croisent est incroyablement zen.

Il serait plus juste de parler de Tokyo comme une ville plurielle, une mosaïque de villes conglomérées. Une multitude de quartiers - du conformisme, du clinquant, du traditionnel, des bizarreries, de l’excentrique. Robots restaurant, café à chats, Love Hotels où les chambres sont louées à l’heure à des jeunes couples. Tout ce qu’on a imaginé de Tokyo et au delà.

Au cœur de la ville, on peut en quelques heures passé du palais impérial aux jardins manucurés, à la frénésie des grandes avenues du quartier de Ginza épicentre du shopping de grandes marques pour finir dans le labyrinthe de ruelles du marché de Tsukiji, plus grand marché de fruits de mer au monde pour finir le soir à Shinjuku, un de ces endroits ou face aux rues éclairés par les néons et les enseignes lumineuses.



Visites que l’on recommande:

  • Quartiers ouest: carrefour de Shibuya, love hotels à Dogenzaka, Shibuya Center. Cat street d’Harajuku et Omotesando. Shinjuku, nightlife (Robot restaurant, cat cafés et Nagi ramen pour un diner) et Tokyo Metropolitan Government Building.
  • Quartiers est: Marunouchi, Jimbocho quartiers des libraires, Tsukiji market, Ginza avec Sony building et Nikon.

Le 3eme jour on a récupéré notre Japan Rail pass, le sésame pour voyager sur le réseau ferroviaire de l’archipel. Nous sommes montés à bord d’un Shinkansen, les bullet trains japonais. Quelques heures plus tard, nous arrivions dans une station dans les Alpes japonaises près de Nagano, ville hôte des JO de nonante huit. Le train vient de s’arrêter, et il y a deux mètres de neige dehors. Et une sérieuse odeur de sulfure…

Nozawa Onsen est l’une des 600 stations de ski du pays situé dans la préfecture de Nagano. Niché à l’est des Alpes japonaises le sommet du domaine culmine modestement à 1 600 mètres d’altitude…mais l’enneigement est 3 fois supérieur aux alpes françaises - loin cependant du record de l’archipel, 15 m sur l’île septentrionale d’Hokkaido!

Difficile de ne pas tomber amoureux de Nozawa Onsen. Le domaine y est agréable, le village a une ambiance particulière, la spécialité de petits beignets fourrés cuits à la vapeur est délicieuse. C’est précisément ici qu’a lieu l’une des meilleures expériences du voyage: les Onsen, ces sources thermales d’eau chaude naturelles présentes partout dans l’archipel. On en dénombre une douzaine dans le village. Si leur accès est pour la plupart gratuit, le protocole très codifié: les bains sont séparés entre hommes et femmes. Une fois rentré à l’intérieur du bâtiment, on se dénude. Puis armé d’un petite tissu multi fonction (cache sexe, torchon, serviette, éponge, cache sexe) on se lave sur le bord du bassin à l’aide d’un petit seau. Une fois lavé et purifié, on peut se plonger dans le grain bain au milieu des autres utilisateurs dans le plus simple appareil, fidèle au concept de hadaka no tsukiai (la camaraderie nue).


Dans une température avoisinant les 40 degrés, après une journée de ski, la fatigue musculaire s’efface, toutes les choses incongrues expérimentés depuis notre arrivée sur le territoire nippon s’estompent. Et dans un soupir, dans la torpeur du Onsen, pour la première fois du voyage, tout apparaît clair et lucide. Même les idéogrammes paraissent lisibles et compréhensibles.

Nos bons plans à Nozawa Onsen:
Eat: Wagyu-tei.
Sleep: Oyadouemasa (13 000 yens la chambre double, chambre simple mais accueil extrêmement chaleureux).
Chill: Onsen de Furusato-no-Yu, O-yu et Shin-yu.

Kyoto
“Je mettrais volontiers Kyoto au nombre des dix villes du monde où il vaille la peine d’y vivre quelque temps” avait déclaré Nicolas Bouvier. Le Genevois y avait vécu dans les années 50 et 60 et aujourd’hui on lui donnerait encore bien raison.

Considérée comme la capitale culturelle, historique et intellectuelle du pays, c’est ici que les Japonais viennent pour en apprendre sur leur propre culture. L’ancienne capitale impériale réunit dans ses murs la quintessence du Japon: l’harmonie par ses temples et jardins, l’élégance par ses geishas, le raffinement par le kaiseki la haute cuisine japonaise. La crème de la crème.

Non loin de là, a l’intérieur de l’île se dresse le mont Aso (Aso-san). À défaut d’être accueillis par une peluche, c’est sous une pluie de cendres que nous feront notre entrée. Aso-San est un ensemble de volcans dont le cratère principale fait plus de 130 kms de circonférence. La dernière éruption du volcan Naka-dake, remonte a l’automne 2014. Le Japon, situé sur la ceinture de feu du pacifique (un immense arc de plus de 450 volcans qui fait tout le tour du Pacifique, de la Patagonie à l’Alaska et de la péninsule russe du Kamtchatka à la Nouvelle-Zélande) et à la frontière de quatre grandes plaques tectoniques (plaque pacifique, nord-américaine, plaque eurasienne et philippine) est soumis à cette triple menace: éruption volcanique, séisme et raz-de-marée. La célèbre estampe de la vague d’Hokusai n’est pas un mythe et les commémorations du tsunami de la catastrophe de Fukushima dans la région du Sendai du 11 mars 2011 sont là pour le rappeler. Le cratère du volcan ce jour la est interdit d’approche: trop d’activités. De loin on entend des grondements et on aperçoit des fumées s’échappant du cratère. Pas de doute: Aso est bel et bien vivant.

Pour dormir, le Aso base backpackers est une excellente auberge avec des onsen et des cafés situés à un jeté de pierre. Autre option, Shukubo aso, ancienne maison de samurai.

Bonjour,
je pense qu’il manque une partie car on saute de Kyôto au mont Aso (dont la dernière éruption remonte à l’automne 2016 en passant :slight_smile: ).

A Kyoto, l’offre culture est large et la ville grouille de musée : musée de l’art floral, musée des caractères japonais “kanji”, musée de l’histoire des armes (intimement lié aux Samurais), musée de la baguette, musée des lampes et musée du bambou pour n’en citer quelques uns. Coté patrimoine, la ville n’est pas en reste: historiquement sur la lignée des capitales de l’empire, Kyoto se situé après Nara et avant Tokyo a une époque les capitales du pays étaient itinérantes (on les déplaçaient à la mort de l’empereur). Kyoto fut choisi pour sa situation protégée des typhons: une plaine étroite bordée par des monts boisés au milieu de laquelle s’écoule la rivière Kamo. Difficile également de faire plus harmonieux! L’expansion s’est arrêtée au pied des collines, espace naturelle considéré comme divin et de fait intouchable. Chaque direction cardinale présente un joyau. À l’est une myriade de temples et jardins, sanctuaires et pagodes. Yasaka surine, Maruyama par, un chemin des philosophes peuplé par une colonie féline. À l’ouest Arashiyama une bambouseraie enchanteresque, tout droit sortie d’un film d’animation du maître du genre Hayao Miyazaki. Au nord, Keruma deux vallées reliées par un chemin de pèlerinage. À chaque temple perché à flanc de montagne, le même rituel : on se purifie les mains et la bouche à la fontaine à l’aide d’une timbale. On écrit une prière sur un parchemin qu’on attachera ensuite à une corde à prières. Au Sud, Fushimi Inari est un mont à gravir en passant à travers une succession de Torii, ces portiques séparant le profané du sacré dans la tradition shinto. Les portes vermillion sont à certains endroits tellement rapprochées qu’on croirait le sentier sans fin, rendant l’expérience hypnotique.

Enfin, au cœur de la ville se situe un concentré de l’histoire du pays. Un ancien château Nijo. Un ancien palais impérial. Nishiki le marché de la ville, véritable fourmilière sous arcades. Une gare ferroviaire futuriste faite de verre et d’acier. De retour au centre, Gion est le quartier à Geishas. L’occasion ici de tordre le cou à un préjugé tenace en Occident : les Geishas sont des artistes excellant dans plusieurs domaines dont l’art de la cérémonie de thé, la harpe japonaise, l’art floral, la danse. Des musées vivants de la culture japonaise, et non des prostituées. On peut en apercevoir dans les rues de ce quartier, vêtue d’un kimono à manche courte et la peau couverte de blanc, couleur de la pureté. L’instant d’après elles ont disparues. Non loin de la, la rue Pontocho éclairée de lampions propose des restaurants pour toute les bourses. Isakaya est certainement l’option la plus abordable, une auberge à saké où l’on pourrait voir survire à tout moment un pirate des mers dépensant son dernier trésor. À l’autre extrémité du spectre, il y a les établissement proposant la haute cuisine japonaise, kaiseki, l’équivalent du gastro. En voici un résumé. Un restaurant à 10 couverts. 3 chefs aux gestes habiles qui ont préparé 7 plats préparés devant nous comme si leur honneur en dépendait, servis dans de la fine porcelaine et poterie apportés par une serveuse en robe traditionnelle. Pas un bruit de casserole, des conversations murmurées. Des mets exquis. Deux heures passées à table. Deux voyageurs heureux.

BONS PLANSCafe bibliotheque Hello, nishiki market (marché sous arcade)Kiyamachi Sakuragawa: kaiseki à 5 000 yens le déjeuner, 10 000 yens le diner. Plus modeste mais valeur sure: Ootoya. Ponto-cho le soir pour ses ruelles éclairées par des lampions. Kansai. Un concentré du Japon : du vieux, du futuriste, du zen. Nara fut la première capitale fixe de l’Empire. Aujourd’hui le pouvoir n’y réside plus et Nara est devenue une ville à taille humaine. Dans le parc Tobohino les cerfs et les daims sont considérés comme messagers des dieux et nourris traités comme tels par les visiteurs. C’est ici que siege la plus grande sculpture de bronze au monde, un Bouddha de 57 mètres, dans une superbe bâtisse de bois, le temple Todai-Ji / Daibutsu-den (la encore la plus grande du monde). Yeux semi Clos, regard serein bienveillant et énigmatique et un message sur chaque main: pardon et bienveillance. Osaka n’a rien d’une capitale impériale mais la vie nocturne de son quartier Dotchori vaut le coup d’œil. Une explosion de néons et d’enseignes lumineuses dans laquelle se mêle un flot de noctambules. On se croirait sur le tournage des scènes de nuit du film Blade Runner.Koyasan est le genre de destination qui se mérite. Depuis Kyoto, il faut 5 trains, un funiculaire et un bus pour l’atteindre. Mais au bout du voyage, quel récompense! Koyasan est complexe monastique perché sur un plateau montagneux entouré de 8 sommets. Cet écrin sacré un village de 3000 âmes dont 700 moines, comptent plus d’une centaine de temples, fut choisi par Kukai (Kobo Daishi) un moine vers 816 Ne trouvant pas de forme de bouddhiste à son pied il décida de créer la branche Shingon, une forme ésotérique du bouddhisme. Sa nouveauté réside dans une approche simplifiée selon laquelle un croyant ayant une bonne pensée et une bonne pratique peut atteindre la révélation au cours de sa vie et non à la fin de celle ci. Kukai repose désormais à l’est du village dans le cimetière d’Okunoin, une incroyable nécropole de 200 000 tombes au milieu d’une forêt de pins, de cèdres et de cryptomerias centenaires. L’ambiance, que ce soit baignée d’une lumière de matin d’hiver ou à la nuit tombée, est surréaliste. Au bout du chemin on trouve le pavilion aux mille lanternes et son mausolée où le fondateur est entré en éternelle méditation.La moitié des temples de Koyasan propose aux voyageurs le Shukubo, l’hébergement au sein d’un monastère qui permet au visiteur de participer à la vie monacale. Voilà à quoi ressemble une journée type:6h: méditation chantante avec les moines7h: petit déjeuner végétarienLa journée c’est quartier libre. Les graviers de l’entrée du temple sont ratissés avec soin, le jardin soigneusement entretenu, on glisse dans les coursives, letemps s’écoule doucement.18h: méditation avec les moines.19h: diner végétarien.20h: bain.21h: extinction des feux.Méditation contemplative, pleine conscience, concentration ou cultivante. Peu importe la destination, c’est le voyage qui importe le plus. Un pas de plus vers l’illumination. BON PLAN :Le Rengejoin Temple (10,000 yens par personne et par nuit en demi pension) avec possibilité de participer aux méditations.Sinon la Koyasan Guest House Kokuu, excellente guest house. chambre double tout contort ou hotel capsule. Quatre heures de Shinkansen et nous voilà sur l’île de Kyushu au sud de l’archipel. Dans une atmosphère plus printanière du fait de la situation méridionale de cette île, Kyushu a des airs de Japon méditerranéen avec ses palmiers et son climat plus doux. Ici vous êtes accueilli par la mascotte à fourrure de la région, Kumamon, un ours noir aux joues rouges, membre du bestiaire Kawaii (mignon) regroupant les Hello Kitty, Chat Racoleur et autres Pikachus. À Kumamoto le vieux château entouré de murs incurvés tombant en ruines rappelle le passé médiéval du pays, une époque où les seigneurs féodaux employaient des Samurais. Un samurai répondait au code d’honneur, le bushido (la voie des guerriers), dont les valeurs comprenaient l’endurance, l’engagement dévouement total et la sincérité. Si un samurai perdait son maître, il devenait un Ronin et bien souvent agissait comme un hors la loi.Cette caste de guerriers fut abolie à la fin du 19ème siècle et fut remplacé par un système de conscription militaire. S’ensuivirent de nombreuses révoltes menées par des Samurais déçus de la décision de l’abolition du système contre la nouvelle armée impériale ainsi formée. Saigo Takaromi fut l’un de ceux la et rassembla une rébellion qui aboutit au siège du château de Kumamoto où plus de 40 000 samurais et guerriers sympathisants retranchés à l’intérieur combattirent férocement les forces impériales. 54 jours de siège plus tard, la défaite parut alors inévitable. Saigo se retira et commit Seppuku, une pratique plus connue sous le nom de Hara-kiri. Nul doute que l’esprit samurai est encore présent dans l’esprit des soldats de l’armée japonaise.

Non loin de là, a l’intérieur de l’île se dresse le mont Aso (Aso-san). À défaut d’être accueillis par une peluche, c’est sous une pluie de cendres que nous feront notre entrée. Aso-San est un ensemble de volcans dont le cratère principale fait plus de 130 kms de circonférence. La dernière éruption du volcan Naka-dake, remonte a l’automne 2014. Le Japon, situé sur la ceinture de feu du pacifique (un immense arc de plus de 450 volcans qui fait tout le tour du Pacifique, de la Patagonie à l’Alaska et de la péninsule russe du Kamtchatka à la Nouvelle-Zélande) et à la frontière de quatre grandes plaques tectoniques (plaque pacifique, nord-américaine, plaque eurasienne et philippine) est soumis à cette triple menace: éruption volcanique, séisme et raz-de-marée. La célèbre estampe de la vague d’Hokusai n’est pas un mythe et les commémorations du tsunami de la catastrophe de Fukushima dans la région du Sendai du 11 mars 2011 sont là pour le rappeler. Le cratère du volcan ce jour la est interdit d’approche: trop d’activités. De loin on entend des grondements et on aperçoit des fumées s’échappant du cratère. Pas de doute: Aso est bel et bien vivant.

Pour dormir, le Aso base backpackers est une excellente auberge avec des onsen et des cafés situés à un jeté de pierre. Autre option, Shukubo aso, ancienne maison de samurai.

Merci pour cette belle contribution guigrou !
Votre carnet de voyage a été sélectionné pour figurer dans la rubrique Carnets de voyage.
Nous y avons rassemblé les meilleurs carnets de voyage postés par les membres de la communauté de Routard.com : une vraie source d’inspiration pour vos futurs voyages !

Sabine de Routard.com

Sujets suggérés

Services voyage