Culture Belgique
Archéologie industrielle
Il y a quelques décennies, on s'empressait de faire disparaître les vestiges des sites datant du début de la révolution industrielle. Puits de mine, manufactures, entrepôts, cheminées étaient rasés pour faire place à des réalisations à peine plus esthétiques.
Quelques pionniers (architectes, historiens) se sont toutefois passionnés pour le pouvoir d'évocation de ces lieux chargés de la mémoire collective des populations qui y avaient vécu.
À présent, on se donne la peine de restituer le cadre de vie d'aïeux somme toute pas si éloignés dans le temps. Certains sites sont nés de la volonté d'industriels « éclairés », concepteurs d'univers utopistes où travail, habitat, hygiène et rapports sociaux devaient fonctionner au sein d'un ensemble harmonieux. Le génie industriel se manifeste aussi dans les technologies utilisant des moyens rudimentaires (vapeur, force hydraulique) et dans l'utilisation de matériaux sobres (fer, fonte, brique).
Ces témoignages d'un proche passé sont nombreux et méritent autant d'intérêt que les prestigieux édifices civils ou religieux. Consécration : plusieurs de ces sites (voir plus loin) ont été classés en 1998 au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Arts
S'il est un domaine où la Belgique regorge de richesses, c'est bien dans celui de l'activité artistique. À plusieurs époques, tous les facteurs ont été réunis pour que les régions belges apportent leur contribution aux grands courants artistiques en Europe.
Toutes les écoles ont été présentes en Belgique au cours des siècles, carrefour de rencontres de plusieurs cultures. Celtes, Romains, Français, Bourguignons, Espagnols, Autrichiens, Hollandais y ont laissé des traces de leur génie propre, mais c'est dans les cités flamandes et wallonnes que des courants comme l'art mosan, la peinture flamande, le gothique flamboyant, le symbolisme, l'Art nouveau et, dans une moindre mesure, le surréalisme ont donné naissance à certains de leurs chefs-d'œuvre les plus marquants.
Littérature
Point de rencontre des mondes latin et germanique, la Belgique possède deux domaines linguistiques et, a fortiori, deux littératures bien distinctes. C’est vrai de nos jours, mais cela n’a pas toujours été aussi simple !
S’il est certain qu’aucun Wallon n’a écrit en flamand, de nombreux Flamands ont utilisé le français. Cela tient aux fluctuations de l’Histoire, quand le français était la langue de la bourgeoisie dominante et de l’enseignement, et le flamand un langage patoisant utilisé dans les rapports domestiques.
Pourtant, la langue flamande a connu à des époques anciennes un usage qu’on peut qualifier de littéraire.
Il a fallu attendre la fin du XIXe siècle, avec l’émergence du nationalisme flamand, puis la flamandisation de l’université de Gand, en 1930, pour que la langue de Vondel accède à la reconnaissance.
Littérature flamande
Si c’est à Louvain, Bruges, Anvers et Bruxelles que l’imprimerie se développe à la Renaissance, la langue de l’érudition utilisée par les savants est le... latin, et le flamand est relégué aux milieux populaires.
Jusqu’au XIXe siècle, éclaté en plusieurs dialectes, il va végéter dans une utilisation patoisante, séparé par l’histoire de son tronc néerlandais.
À la suite de l'indépendance belge en 1830, un courant intellectuel et national va amener de jeunes bourgeois à puiser dans le riche passé de la Flandre les raisons de revendiquer pour leur langue un statut culturel équivalent à celui du français.
Lettres belges d'expresion française
Du Moyen Âge à 1830, la littérature francophone se confond avec sa grande voisine du Sud.
Au XIXe siècle, le paradoxe veut que ce soient des Flamands de souche qui firent la gloire des lettres belges naissantes.
Accèdent au rayon des best-sellers en français (sous le label : « La Jeune Belgique ») : Georges Eeckhoud, Émile Verhaeren, Maurice Maeterlinck (Prix Nobel), Camille Lemonnier, Georges Rodenbach, tous ardents symbolistes et naturalistes qui donnent un élan à l'essor des lettres en Belgique.
Les tenants d'une littérature que l'on dit populaire ne sont pas les moins gâtés en tirages : le champion toutes catégories est Georges Simenon, suivi d'Henri Vernes (le père de Bob Morane) et de Thomas Owen.
Musique
Musique classique
Au rayon classique, la Renaissance vit quelques Belges se distinguer dans la composition, comme le Montois Roland de Lassus. Peu de choses à dire avant la fin du XVIIe siècle, où André-Modeste Grétry commet quelques opéras-comiques à succès.
À l'indépendance, Fétis fait œuvre de théoricien et de musicologue, et l'organisation de l'enseignement musical permet la formation et l'émergence de grandes figures comme César Franck, Guillaume Lekeu et, plus tard, Paul Gilson et Jean Absil.
C'est du côté des interprètes que l'on peut distinguer des musiciens de qualité : Eugène Ysaye et Arthur Grumiaux, violonistes, Henri Pousseur et Pierre Bartholomée en musique contemporaine, et Philippe Herreweghe et Sigiswald Kuijken en musique baroque. Le baryton-basse José Van Dam a porté à l’opéra et au cinéma les couleurs de l’art lyrique belge.
Variétés
Ils sont légion, les chansonniers, compositeurs et interprètes à avoir vendu du vinyle puis des CD : le grand Jacques Brel au 1er rang des gloires de la scène, suivi d’Adamo, Annie Cordy, de Julos Beaucarne, Frédéric François, Plastic Bertrand, Pierre Rapsat, Philippe Lafontaine, Lio, débarquée de son Portugal natal, Viktor Lazlo, le groupe Zap Mama, Maurane (disparue en 2018), Lara Fabian, Axelle Red, Arno (disparu en 2022), Johan Verminnen, Clouseau, Wilt Tura, Helmut Lotti et Selah Sue, la star de la scène pop chez les Flamands. Depuis 2013, Stromae distille sa musique hip-hop électronique sur la planète entière et Angèle devient l’idole des ados. Et dans la toute nouvelle génération, en 2022, Pierre de Maere se fait remarquer avec son single Un Jour je marierai un ange.
En jazz, de grands noms aussi : Toots Thielemans, Philip Catherine, Charles Loos, Sadi, Steve Houben, Jacques Strozen...
La scène rock et électronique
La Belgique a, dès 1978 et avec Télex, innové dans le mélange rock et électronique. Autres groupes emblématiques de cette mouvance, les toujours actifs Front 242, les 2 Many DJ’s ou les belgo-américains Lords of Acid de Praga Khan (qui a, par ailleurs, dans les années 1980, consacré un label à un genre typiquement belge, le new beat).
Plusieurs groupes de rock nés dans les années 1980-1990 enflamment toujours les planches du monde entier, comme dEUS, Hooverphonic, Ghinzu, K’s Choice, ou le chanteur Ozark Henry.
Et parmi la nouvelle scène, ils sont nombreux aussi à s’être fait connaître hors des frontières : Zita Swoon, Soldout, Soulwax, Sharko, Dead Man Ray, Kiss My Jazz, Evil Superstars, Gore Slut, Show Star, Ghinzu, Girls in Hawaï, Venus, Hollywood Porn Star...
Stromae (anagramme de maestro), est un OVNI artistico-médiatique. L’interprétation de ses chansons est comparée par certains à celle de Jacques Brel pour son phrasé et sa gestuelle.
Les grandes villes belges accueillent également une tripotée de groupes internationaux ou belges qui se retrouvent dans les excellents studios d’enregistrement et s’y produisent régulièrement. Soyez donc attentif à la programmation de lieux emblématiques, comme l’Ancienne Belgique (AB), le Bota (pour Botanique), le Cirque royal, les Halles de Schaerbeek, le Beursschouwburg ou la mégasalle de Forest-National à Bruxelles, ou l’Arena de Deurne près d’Anvers.
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