Luang Prabang - Vientiane, deux visages du Laos
Luang Prabang, patrimoine mondial de l’Unesco
Luang Prabang, la capitale « culturelle » du pays s’atteint facilement depuis Vientiane, mais aussi depuis d’autres capitales régionales d’Asie du Sud-Est, en avion ou en bus. Par contre, il n’y a pas encore de vol direct depuis la France. Le visa est disponible à l’arrivée à l’aéroport, moins cher qu’à l’ambassade à Paris (bien vérifier quand même avant son départ, ça peut changer).
Comment ne pas être frappé par la magnificence des temples dans cette ancienne capitale qui abrita le grand (luang) Bouddha d’Or (prabang, statue d’or sacrée) ? La pointe du centre-ville, baigné par la Nam Kane et le Mékong, a été classée en 1995 au Patrimoine de l’Unesco. Charmantes maisons de bois, à peine surélevées d’un étage. Deux, trois « grandes » artères à peine, avec des commerces de bouche, des agences de voyages (trekking, balades dans les environs sont proposés, comparer les prix) et des restos où il fait bon lézarder en terrasse. On se déplace à pied ou à vélo. Sur les perpendiculaires, des guesthouses poussant comme des champignons, à prix plus que démocratiques pour certaines (moins d’une dizaine d’euros en double pour la nuit), avec des cloisons en bambou (intimité… non garantie !) et des salles de bains à partager. D’autres demeures anciennes ont été transformées en chambres d’hôtes de charme.
Les constructions modernes et les bâtiments réhabilités (l’ancien hôpital est en passe de devenir un hôtel de luxe) se multiplient à vitesse grand V. Les habitués parlent d’une évolution rapide de la ville. Reste qu’il règne toujours une sorte de calme olympien au pied de ces temples dévorés par les bougainvillées. Leurs portes sont bien gardées par les nâgas, serpents mythiques de l’hindouisme, passeurs entre ciel et terre, aux têtes multiformes. Les toits des temples sont coiffés de multiples toitures et de parasols dorés. Nombreux sont ceux dont les piliers sont décorés au pochoir.
Si le temple de Luang Prabang le plus « consacré » reste le Wat Xieng Thong, avec sa chapelle du Bouddha couché, j’avoue un faible pour le Wat Maï, ne serait-ce que pour cette curiosité : à l’arrière est remisée une pirogue en bois de plus de 25 mètres de longueur, où peuvent se tenir cinquante rameurs, notamment pour la fête des pirogues, à l’époque de la pleine lune d'août-septembre, sur la rivière Nam Kane. Chaque pirogue « court » alors pour un temple. Une femme est agenouillée de trois-quart, en biais dans l’un des multiples lieux de culte de la ville, face à Bouddha, onctueusement couvert d’or. On ne pointe pas ne serait-ce qu’un pied face à Bouddha !
Le silence est d’or, véritablement. Les premières scènes de prière au Laos ont toujours de quoi surprendre, la force de la prière surtout, le silence, le respect, la tradition perpétuée, les odeurs d’encens et des offrandes se mêlent avec magie. Bon à savoir : on salue Bouddha en levant les mains jointes au-dessus de la tête : il vous est supérieur ; on salue son égal en joignant les mains au niveau de la poitrine ; quant aux êtres sous vos ordres, il faut juste joindre les mains sous la poitrine. Le soir, couvre-feu, vers minuit, tout le monde regagne ses pénates. Certains filent boire un dernier verre dans la boîte mythique, un peu à l’écart de la ville, le Dao Fa, près du marché chinois.
Texte : Gavin's Clemente-Ruiz
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