Luang Prabang - Vientiane, deux visages du Laos
Des offrandes aux bonzes
Luang Prabang, petit matin. Très petit matin. Vers 5 h, les coqs tonitruent. Et d’étranges silhouettes avancent dans les rues. Des touristes ! On avance de concert, on hésite, « C’est mieux là ou là ? Vous savez, vous, où ça se passe ? ». Des chaises sont installées devant les hôtels chics de la ville pour que leurs clients assistent aux premières loges à cette étrange procession. Le ciel se lève. Ça commence. Les bonzes sortent de leurs temples et viennent faire l’aumône. Des centaines de bonzes en file indienne, longue traîne orange vif, avec leur sébile, tendent la main pour recevoir du riz. Disons-le franchement : cette cérémonie le long de la Sisavang Vong, l’artère principale de Luang Prabang nous donne des frissons. Le silence qui règne surtout. Un silence froid, où l’on entend les pieds nus des bonzes frotter le pavé. À ne pas manquer.
La journée commencée tôt, on peut poursuivre avec le Musée national, l’ancien palais royal. Luang Prabang a été capitale du pays jusqu’en 1563. Deux rangées majestueuses de palmiers se dressent jusqu’à l’entrée du bâtiment. Le bouddha d’émeraude, vénéré au Laos, y est conservé. À moins que ce ne soit une copie, avec l’original en lieu sûr ? Une autre petite expo amusante dans l’enceinte de l’ancien palais : les voitures royales, avec une… DS parmi la collection. À l’intérieur du palais, on s’étonne de la sobriété des chambres du roi et de la reine, toutes dépouillées, en comparaison des salles de réception et de celle du trône, décorées avec des mosaïques en verre coloré. Le clou de la visite cache les cadeaux offerts aux rois, dont un morceau de lune ramené de la mission Apollo 11 et ce mini drapeau du Laos qui a touché le sol lunaire… Chic comme cadeau, n’est-ce pas ?
En fin de journée, il est amusant de regarder les gosses jouer dans l’eau, sur des bouées de fortune, se mesurer à la vitesse du courant. L’écho de leurs rires rompt joliment le silence du petit matin. Escapade jusqu’à la meilleure table de la ville, celle de la résidence Phou Vao, l’un des plus beaux hôtels proposés. Le soir, les lumières et bougies illuminent les arbres, les coins et recoins de cet écrin, la piscine avec ses lucioles éphémères nous subjugue. Au loin le mont Phousi demeure éclairé. La nuit est définitivement tombée.
Texte : Gavin's Clemente-Ruiz
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