En Sicile africaine, de Palerme à Agrigente
Pantelleria, fille du vent
Pantelleria (photo) se situe à une heure de vol de Trapani ou deux heures d’hydroglisseur de Mazara del Vallo. Une île volcanique et venteuse, posée sur le bleu métallique d’une mer en lambeaux. Une terre âpre, à parcourir à pied tant est accidenté son relief. Oliviers, câpriers et ceps de vigne y poussent à grand peine. À chaque détour, les points de vue sont plus saisissants les uns que les autres.
Ici, le vent déchire tout. La campagne est raturée de murets anthracite, comme pour souligner la détermination des hommes à vivre ici, entre ciel et eau. On ne pêche pas, la mer est trop profonde pour ça ; alors on cultive, on irrigue, on cimente.
Pantelleria est une île possessive. Elle n’a pas eu de mal à retenir les stars : Sting, Madonna et notre vigneronne Carole Bouquet, qui produit ici, parmi les damusi (maisons traditionnelles) et les carcasses de bagnoles rouillées, un excellent passito, le vin local. Un vin d’or, un nectar de lumière et de douceur, fruit d’une terre rugueuse vampirisée par le vert, dont la fertilité n’a d’égale que la pugnacité des hommes qui sont parvenus à la domestiquer.
Pantelleria, isolée dans le royaume de Neptune, est avant tout terre de Déméter, déesse de l’agriculture et du renouvellement des saisons. Ses câpres et son vin sont aujourd’hui exportés dans le monde entier.
- Intro
- Palerme, porte d'entrée de la Sicile africaine
- Dans le ventre de Palerme
- Ségeste ou le temps suspendu
- Trapani, port de toutes les îles
- Le charme discret des Égades
- En route vers Marzara del Vallo
- Pantelleria, fille du vent
- Sélinonte, pierres de lumière
- De Sciacca à Agrigente, patrie d’Empédocle
- Fiche pratique
Texte : Eric Milet
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