Trek chez les Zafimaniry
M. Ralaibia, le tangalamena du village
Ici, le mariage est catholique, mais on a rarement l'argent pour offrir un bon repas à la belle-famille. Alors, on se contente d'une cérémonie discrète et rapide orchestrée par le tangalamena (ou « bâton rouge »), le chef spirituel du village. À Antoetra, où nous sommes rentrés, Gaston et Fifi me présentent d'ailleurs le tangalamena local, M. Ralaibia, 81 ans, muni de sa précieuse tige de bois sacré qu'il emportera jusque dans la tombe. Élu par le village il y a plus de vingt ans, c'est lui qui règle la date de toutes les cérémonies, que ce soit une circoncision, la construction d'une maison, celle d'un tombeau ou encore l'érection d'une pierre levée, tout cela en fonction des jours fastes et néfastes distillés par l'astrologie malgache.
Curieusement, les jours les plus utilisés, et sans doute les plus « pratiques », semblent être les vendredi, samedi, dimanche et lundi. Y aurait-il donc également un « week-end » chez les Zafimaniry ? Après un bon repas, le tangalamena a disparu comme il est arrivé. La bruine tombe toujours et je me réfugie au coin du feu avec les porteurs à l'extérieur du gîte. Il y a trois jours, je serais sans doute resté à l'intérieur, les laissant dehors en ignorant la chaleur du foyer. J'aurais au moins appris cela. Et quelques petites choses encore.
- Introduction
- On dit que…
- Le pays zafimaniry commence derrière les boutiques
- C'est jour de marché à Antoetra
- Les fameuses chaises en palissandre
- Accroche-toi, vazaha !
- L'école, seule construction en dur de Sakaivo Nord
- La cosmogonie malgache
- Plaisirs terrestres et attaque de Cobra
- Gaston, porteur royal
- Des fenêtres pleines d'enfants
- Faliarivo, bientôt classé par l'Unesco
- Be, Pinocchio zafimaniry
- M. Ralaibia, le tangalamena du village
Texte : Fabrice de Lestang
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