Trek chez les Zafimaniry
On dit que…
On les dit passés maîtres dans l'art de la sculpture sur bois. On dit qu'ils reproduisent sur leurs maisons et dans leur artisanat des motifs géométriques hérités de missionnaires scandinaves. On dit qu'ils sont 25 000 et constituent un sous-groupe des Betsileo ayant fui dans la forêt Tanala de l'Est la conscription militaire de la reine Ranavalona I au XIXe siècle. Mais aussi qu'ils se considèrent désormais comme Zafimaniry (prononcer « zaf'manir »), soit « ceux qui désirent », à part entière. Mais on ne dit pas grand-chose d'autre sur cette peuplade isolée dont la seule vitrine visible, dans la Grande Île et au-delà, reste ces chaises et ces pots à miel finement sculptés.
Il faut dire que l'on n'accède à leurs villages qu'à pied et que la bonne saison (entendez celle où il ne pleut pas) va de septembre à novembre seulement. Pourtant, les Zafimaniry ne redescendent nullement se mettre au chaud en ville le reste de l'année. Ils restent là-haut pendant tout l'hiver austral, sous la pluie, dans le froid et la boue, et même parfois dans le brouillard des jours entiers. Un brouillard qui symbolise assez bien la méconnaissance que l'on a d'eux et décourage souvent ceux qui ne cherchent que le soleil des tropiques.
- Introduction
- On dit que…
- Le pays zafimaniry commence derrière les boutiques
- C'est jour de marché à Antoetra
- Les fameuses chaises en palissandre
- Accroche-toi, vazaha !
- L'école, seule construction en dur de Sakaivo Nord
- La cosmogonie malgache
- Plaisirs terrestres et attaque de Cobra
- Gaston, porteur royal
- Des fenêtres pleines d'enfants
- Faliarivo, bientôt classé par l'Unesco
- Be, Pinocchio zafimaniry
- M. Ralaibia, le tangalamena du village
Texte : Fabrice de Lestang
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