Maurice, l’île aux trésors
Au jardin de Pamplemousses
« Une île paresseuse où la nature donne des arbres singuliers et des fruits savoureux », écrivait Baudelaire dans Les Fleurs du Mal. Ces lignes pourraient fort bien avoir éclos à Pamplemousses.
En 1735, l’incontournable gouverneur Mahé de La Bourdonnais y installe sa résidence et entreprend de faire du parc un jardin — le Jardin du Roy, puisque tout, en ce temps-là, appartient au roi… Une génération plus tard, l’intendant général Pierre Poivre y fait ajouter bassins, arbres fruitiers, essences rares, puis cannes à sucre: plus de 500 espèces en tout, dont 85 de palmiers, formant une véritable banque végétale.
Homme au nom prédestiné, Poivre, naturaliste et philosophe à ses heures, a une obsession : introduire dans les îles françaises de l’océan Indien ces épices qui font la fortune des Hollandais aux Indes Orientales. Les Bataves défendent leur monopole avec acharnement, jusqu’à menacer de mort tout contrebandier… Le Français parvient néanmoins à ses fins dans les années 1770.
S’il n'occupe plus que 37 des 100 ha d’origine, le jardin de Pamplemousses n’a rien perdu de sa superbe. Passé le majestueux portail d'entrée en fer forgé, sentiers et passages se divisent en cent bras, petits et grands.
Entre rigueur britannique et exubérance tropicale foisonnent baobabs, banians, figuiers de Ceylan, camphriers, poivriers, palmiers à foison — dont l'étonnant tallipot, qui ne fleurit pas avant 60 ans et meurt juste après.
La star des lieux est un nénuphar géant, le Victoria Amazonica, dont les feuilles en forme de moule à tarte atteignent 1,50 m de diamètre !
Préparez votre voyage avec nos partenaires- Intro
- Une île plurielle
- Port-Louis, côté nostalgie
- Quel bazar !
- Au jardin de Pamplemousses
- De plage en plage
- L’île aux Cerfs : séquence carte postale
- À l’ombre des montagnes Bambous
- Le pays de la canne à sucre
- Temples hindous et plantations de thé
- Les couleurs, de Chamarel au Morne-Brabant
- Fiche pratique
Texte : Claude Hervé-Bazin
Mise en ligne :