Maurice, l’île aux trésors
À l’ombre des montagnes Bambous
À l’est de l’île, les alizés déversent continuellement des pluies abondantes. Les sommets littoraux des montagnes Bambous, à la roche volcanique d’au moins 5 millions d’années, se sont peu à peu érodés en crêtes et arêtes acérées.
Au-dessus des basses pentes, colonisées par la canne à sucre, s'étale une végétation profuse. Dans les étroites vallées, on cultive l’odorant ylang-ylang — et aussi un peu géraniums, orangers, citronniers, camphriers, vétiver et citronnelle. À Vieux-Grand-Port, le Domaine de l’Ylang-Ylang donne une rare occasion de découvrir une distillerie en activité.
Au-delà, Mahébourg, première capitale de l'île tombée en désuétude, vibre du mouvement incessant des femmes en saris, des hommes en vélos, des bus pétaradant, des vendeurs du vieux marché. Pas de coups de klaxon pourtant, juste une grande effervescence, qui s'éteint chaque jour avec le zénith du soleil.
À deux pas, à Ville Noire, entre champs de canne et de manioc, une usine centenaire réserve une étonnante surprise : chez la famille Rault-Sénèque, des Franco-mauriciens fort accueillants, on fabrique depuis 1870 les mêmes biscuits de manioc — une recette adaptée des sablés au beurre par un ancêtre breton !
Rien n'a vraiment changé depuis l’époque : malaxée dans des seaux, la pâte est étalée sur une immense plaque de cuisson noircie par le temps. Autour s'affairent des ouvrières, créoles pour la plupart, coiffées de leur charlotte rose (non, ce n’est pas un biscuit !).
Préparez votre voyage avec nos partenaires- Intro
- Une île plurielle
- Port-Louis, côté nostalgie
- Quel bazar !
- Au jardin de Pamplemousses
- De plage en plage
- L’île aux Cerfs : séquence carte postale
- À l’ombre des montagnes Bambous
- Le pays de la canne à sucre
- Temples hindous et plantations de thé
- Les couleurs, de Chamarel au Morne-Brabant
- Fiche pratique
Texte : Claude Hervé-Bazin
Mise en ligne :