NAMIBIE, petite boucle Nord-Ouest en décembre

Forum Namibie

Bonjour à tous,

Trop impatiente!
Impatiente d’ouvrir ce carnet et de partager avec vous notre dernier voyage (notre 4e en Namibie!), tout le bonheur et le plaisir que nous avons vécus en retrouvant pour 2 semaines ce pays que nous aimons tant!

Rentrés depuis 8 jours, nous avons encore des étoiles plein les yeux.

Si je devais retenir une seule image, ça serait peut-être celle-ci :

Pourquoi décembre? Pour y fêter mon anniversaire!
Suspense sur la météo : va-t-il pleuvoir?
La seule certitude était la chaleur.

A notre programme cette fois :
Erongo, Damaraland, et Kaokoland.
Et pour la fin, il était impensable de ne pas terminer par un saut à Okaukuejo et un clin d’oeil aux guépards du CCF (non, non, on ne les caresse pas)!

Notre itinéraire définitif s’articule autour des découvertes que nous avions envie de faire :

Pour vivre notre aventure, nous avons délaissé notre cher Hilux habituel, et loué cette fois une “bête”, alias un Toyota Landcruiser Bushcamper, équipé d’une tente Pop’up (pour la facilité de manip).
Nous l’avons surnommée “le camion”.
On a adoré!

Il nous fallait une voiture solidement équipée de pneus “Off roads”, qui nous permette une traversée de contrées désertiques dans de bonnes conditions ( le loueur nous avait équipés d’un téléphone satellite, au cas où…).
Nous disposions d’un réservoir de 200L de carburant, d’une réserve de 45 L d’eau (non potable), d’un double frigo (90L au total sur batterie propre) et d’un réchaud alimenté par 2 bouteilles de gaz. Energie solaire pour frigos et éclairage intérieur.

Et oui! Contrairement à nos autres voyages, nous avons décidé de camper sur une grande partie de nos étapes.
Il fallait bien trouver une solution pour parcourir le Kaokoland en autonomie et être capables de bivouaquer si besoin.
Et du coup, Tanit nous a traités de fous! (Bises, Tanit!)

Nous avions confié à Tawana self drive (agence francophone basée à Maun, au Botswana) la réservation du Toyota chez Savanna, ainsi que d’une partie de nos hébergements. Ce fut parfait, tant pour la qualité de la voiture (loueur à recommander) que pour les conseils et le Road book très complet de Tawana.

Je dois avouer ici que cette expérience était un brouillon/test pour notre voyage au Botswana (avec petite incursion en Namibie) prévu autour de l’Okavango en octobre 2023!
“Yes, we can!”

« Si vous n’essayez jamais, vous ne réussirez jamais, mais si vous essayez, vous risquez de vous étonner vous-même. » (Sainte-Beuve)

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Départ le 4 décembre.

Nous volons avec Air France pour les segments Toulouse-Paris puis Paris-Johannesburg, puis Airlink pour arriver à Windhoek (AF et Airlink ayant un accord, les bagages suivent).
Longue attente (6h) à Paris CDG en raison d’un changement d’horaire, longue attente aussi à Johannesburg aggravée par un méchant épisode orageux en début d’après-midi, qui retarda les vols et provoqua quelques inondations…

Oups!
“Pourvu qu’on n’ait pas cet temps-là en Namibie! Tu te vois camper, là?”

Bon. On s’est faufilés entre 2 orages, et on a pu décoller.
Ouf. Soleil à 18h, à l’arrivée à Windhoek.

Formalités étonnamment rapides (peu de passagers)!
Passage à l’ATM situé dans l’aéroport, à droite juste avant la sortie : on peut retirer jusqu’à 5000 N$, ce qui n’est pas le cas partout!
Pour info, il y a 35 N$ de frais fixes, c’est à dire 2€.
(1€ = 17 N$ environ)

Un chauffeur nous attend pour nous conduire à Etango Guest Farm, à 5 minutes à peine de l’aéroport.
Quelques autruches nous regardent passer depuis leur enclos.

Hébergement très confortable, au calme, avec en plus un très bon dîner ( nous partageons la table avec un touriste Sud-Af).

Il va sans dire que nous avons apprécié notre nuit!

Mardi 6 décembre.

Après un copieux breakfast en terrasse, une voiture vient nous chercher à 8h30 pour nous conduire chez Savanna Car Hire, où nous allons récupérer notre “camion”. Et faire connaissance…
Les formalités sont détaillées, précises et rigoureuses, et l’employé qui nous montre le Landcruiser n’omet aucun détail pratique.
Il vérifie même que j’ai assez de force pour fermer la porte arrière, effectivement très lourde!
La procédure est bien rodée, nous sommes en confiance.

Nous avons pris l’assurance complémentaire pneus et vitres, notre carte Visa assurant le rachat de franchise pour le reste.
De toutes façons, l’assurance la plus complète proposée par les loueurs n’est pas une vraie “Tous risques”, puisqu’elle ne couvre pas le cas où vous vous plantez tout seuls!
:woozy_face:
Nous quittons Savanna à 10h30 et partons au SuperSpar du Muarea Mall, pas très loin de là. Grosses courses en perspective (j’ai peaufiné ma liste depuis longtemps!).
Grand supermarché bien approvisionné.
Nous pourrons compléter nos courses à Khorixas et à Kamanjab avant de partir vers Purros.
Heureusement que le parking est à l’air libre, car le camion ne rentre pas dans un parking souterrain. Trop haut!
Comme d’habitude, sur le parking, nous donnons petit billet à un jeune qui surveillera la voiture (avec tous nos bagages…).
Nous complétons ensuite le plein à proximité (les voitures sont livrées avec 1/2 réservoir). Le diesel est à 23,30 N$/L (soit environ 1,37 €/L).

12h30 : Go!
Nous sommes sur la B1, direction Okahandja, où nous bifurquerons vers l’ouest, sur la B2, en direction d’Usakos (route de Swakopmund).
Le 1er picnic se fera au bord de la route, tant pis!

Après Karibib, nous tournons sur la D1935, belle gravel qui nous conduit à AMEIB Ranch.

Nous arrivons devant le portail à 16h, mais il reste encore 10 km jusqu’à la ferme. Ouf!

Nous avions entendu parler de cette belle propriété qui s’étend au pied de montagnes aux rochers magnifiques, nous allons découvrir le site!

A suivre…

A AMEIB Ranch, nous sommes les seuls clients.
Les 2 chiens nous accueillent aimablement, la propriétaire est un peu plus froide.
Nous lui achetons du bois pour le braai (BBQ), puis elle nous explique le chemin jusqu’à notre campsite.

J’ai réservé un emplacement unique nommé “Leadwood Umbretta Camp”!
Nommé ainsi car le site est un lieu de nidification de l’'ombrette africaine - vous savez, cet oiseau couleur chocolat dont la tête a un profil d’enclume-? (ici photographiées en Tanzanie)

Notre “exclusive campsite” se trouve à 1 ou 2 km de la réception : au bout d’une piste TRÈS chaotique qui nécessite un 4x4, on arrive dans une petite “clairière” blottie au creux d’énormes rochers ocre. Y manoeuvrer avec le camion sera… artistique!

Nous y sommes absolument seuls, au bout du monde, avec pour seuls compagnons les oiseaux. Fantastique!

Il y a un évier, et un emplacement pour le braai.

Ah! Nous avons aussi des sanitaires exclusifs, d’une propreté nickel, bien cachés au creux des rochers, avec même de l’eau chaude (à condition d’allumer le donkey - du bois a été déposé à côté de l’engin-)


(la douche est juste à côté)

Nous n’avons pas le courage de repartir explorer la propriété, alors nous prenons du temps pour ranger, nous approprier les recoins du camion et organiser notre espace.
Après une bonne douche, apéro bien mérité et braai (côtes d’agneau et maïs grillé), puis dodo.
Nous sommes émerveillés par la beauté du cadre!

Bonjour Patou,

Whaou !! Très beau début de carnet, histoire de nous mettre l’eau à la bouche !!
Le camp au milieu de ses rochers est spectaculaire !!
Hâte de voir la suite…
Bonne fin d’année et réussite dans tes projets de 2023 !!
Bises.
Michèle.

Merci Michèle!

Tous mes vœux à toi aussi ( avec de beaux voyages bien sûr),
et une Bonne Année à tous les Routards,
Patou

Bonsoir Patou,

Je ne connais que très imparfaitement la Namibie, nous n’avons fait qu’un seul safari de 2 semaines dans ce superbe pays et nous avons un certain goût de revenez-y, pour ne pas dire un goût certain.
Je vais donc suivre avec le plus grand intérêt ton carnet de connaisseurs Connaisseurs bien plus aventuriers que nous, ce qui n’est pas difficile (nous avons fait notre safari namibien « bourgeoisement » avec chauffeur-guide et hébergement en lodges).

Tous mes vœux pour 2023 ! De beaux voyages !

BL

Bonjour blesl et merci,

La Namibie est effectivement addictive!
Nous avons attrapé le virus en 2015, en ressentant un besoin viscéral d’y revenir.
La Namibie, c’est immense, c’est plusieurs pays en un seul. D’où plusieurs épisodes « Namibie, le retour! »
C’est un pays safe et bien structuré, on s’y sent bien.
Ce voyage-ci ne concerne qu’une petite partie du pays, et c’est aussi le plus « aventurier », mais à risques limités quand même! Dans le cadre d’une préparation minutieuse.

On y ressent à merveille le sentiment d’immensité et de liberté.
Intimiste aussi!
Plusieurs fois seuls au monde…
Un chauffeur aurait été un intrus. Mais nous n’hésitons pas à faire un drive avec certains lodges dans des réserves réputées.

Nos 3 autres voyages sont racontés sur mes autres carnets : boucle classique ( avec Epupa quand même!); bande de Caprivi avec en prime le Zambeze puis Chobe NP ( en mode semi-bourgeois) et Victoria Falls; puis le Sud et le KTP. Émerveillement chaque fois!

Bonne journée et à +,
Patou

La nuit fut fraîche! Nous avons sorti les duvets de leur sac.
Tout de même, en décembre…!
Réveillés en douceur par les chants d’oiseaux, nous savourons notre premier breakfast dans le Wild.

Il nous faudra 1h30 pour démarrer : il est déjà 9h30!
Nous aimerions découvrir la propriété, qui possède quelques sites remarquables. D’ailleurs, on peut y randonner, et les visites à la journée sont acceptées.

La propriétaire nous a remis un petit plan (que j’avais déjà trouvé sur le net) :

Nous roulons jusqu’aux points les plus éloignés, Bull’s Party et Elephant’s Head. Pas un animal en vue.
Le site est vraiment superbe, et on se sent minuscules au pied des gros éboulis et des énormes rochers ocre.

L’éléphant :wink: :wink:


Avec un peu d’imagination…

Nous crapahutons un peu sur le site, et nous réalisons qu’il commence à faire un peu chaud pour envisager la Phillip’s Cave, qui demande environ 45 minutes (avec grimpette) pour l’atteindre. Il aurait été mieux d’y aller tôt le matin, ou bien en fin d’après-midi.
De plus, nous allons manquer de temps pour rejoindre assez tôt notre étape suivante.
Nous renonçons donc à aller voir les peintures rupestres de la grotte, avec un gros regret pour l’éléphant blanc…

Et nous prenons la route de Spitzkoppe, via Usakos.

Nous en avons rêvé, de Spitzkoppe, que nous avions “raté” lors de notre premier voyage!

Nous approchons…
Une heure plus tard, nous arrivons en vue de la légendaire montagne.

Aaaah… Spitzkoppe!
Ton nom est bien plus joli que sa traduction “tête pointue”.
Par contre, ton surnom de “Matterhorn namibien” me laisse perplexe, car malgré ta silhouette vaguement pyramidale et tes 1728m, nous sommes quand même dans un registre plus modeste!

Moi, je t’appellerai “ma montagne en chocolat”!

Nous avions prévu initialement de camper dans le parc, sur l’emplacement n°6 ou 7, au pied de l’arche.

Mais finalement, apprenant qu’il y avait de la place, nous avons décidé de tester le Spitzkoppe Tented Camp, assez méconnu et souvent décrié!
Il est situé à environ 1 km de l’entrée du parc.
A 12h, nous héritons du chalet n°1, bien placé, en bordure, au calme.
Rustique mais tout à fait à notre goût!
Le tented camp possède un bar (avec free wifi!!!)et un restau.
Dans les chalets, literie très correcte, salle de bains en plein air avec eau chaude (chauffe-eau au gaz!), terrasse et équipement évier/braai face à “ma” montagne.

Nous avons tout l’après-midi par découvrir le site!
Nous roulons vers l’entrée en longeant tous les petits “stands” d’où les enfants sortent comme des pantins en se précipitant au-devant des voitures pour tenter de vendre quelques souvenirs…

Accueil tout sourire à l’entrée du site (120 N$ pp).
Pas beaucoup de touristes en ce moment!

Nous commençons par rouler vers la droite, vers les anciennes tombes et le vieux fort (campsites 17 et 18).
Les montagnes sont magnifiques.

Nous découvrons le coin des anciennes tombes.

Nous roulons ensuite vers le Nord, en admirant les couleurs des rochers.
Au niveau de Small Bushmen’s Paradise, vous pouvez poursuivre à pied, accompagnés d’un guide, pour une balade vers des peintures rupestres. Là, j’avoue que la chaleur est dissuasive!

Nous revenons sur nos pas, puis abandonnons le camion pour monter et marcher un peu sur un énorme rocher jusqu’à la “Rock Pool”. Plus beaucoup d’eau dans cette flaque!

Pas beaucoup d’animaux non plus, à part un ou deux “lézards spiderman” (ou agame des colons)- Même pas de damans!-

Et puis, il nous faut trouver la star des lieux, c’est à dire le “Rock Bridge”- l’Arche, quoi!-
Pas facile à trouver du premier coup!
Du coup, nous explorons les campsites où nous avions failli atterrir…

C’est à partir du n°6 que nous allons finalement grimper…

Ouf!

Encore un petit tour, puis nous rentrons tranquillement pour souffler un peu, profiter d’une bonne douche, préparer l’apéro et le braai…

Et juste en face, les derniers rayons de soleil sur “ma montagne en chocolat”!

Après l’intense chaleur de la journée, nous aurons 8° en fin de nuit!!!
Brrr…!

Et nous sommes en été! Ou presque…
Du coup, cela se perçoit surtout dans la journée, avec des températures qui oscillent entre 32 et 38 degrés… à l’ombre! Ou peut-être plus?

À Michèle et à ceux qui se demandaient à quoi ressemblait l’intérieur du camion, je réponds en images :wink:
(là, on voit la cuisine)

A l’arrière
(non rangé, mais il y a eu pire!)

(rangé… ou à peu près! Il y a beaucoup d’espaces de rangement)

J’apprécie beaucoup le fait d’atteindre le lit par l’intérieur, c’est sécurisant et beaucoup plus confortable pour moi qui suis sujette au vertige!

Départ vers 9h. Aujourd’hui c’est une longue journée de route en direction du Nord, de Kamanjab : Uis, puis Khorixas, où nous referons le plein et complèterons nos provisions.

On arrive dans le Damaraland.

On aperçoit au loin les montagnes du Brandberg. Très belle palette de couleurs!

On aperçoit quelques villages Himba au bord de la route.

Parfois ce sont des femmes Herero qui font voler leurs grandes robes à notre passage!

Nous allons faire une étape à côté de Kamanjab.
Ce n’était pas le plus naturel pour continuer ensuite vers Palmwag, mais l’hébergement dont je rêvais depuis plusieurs années était complet sur nos autres dates possibles en décembre!

Un grand merci pour ce récit qui nous replonge dans notre voyage de fin octobre ! Trop chouette de retrouver sur vos photos l’emplacement de notre petite troupe (nous étions trois familles) à Spitzkoppe. Nous avons aussi vu le lézard rouge et bleu. Les damans étaient là, pas farouches !
Sabine



Merci Sabine!

Pour nous, il n’y avait ni campeurs, ni damans.
Nous avons croisé un seul touriste sur le site dans tout l’après-midi!

A+,
Patou

Je vais vous raconter maintenant cette étape très atypique dont nous rêvions tant, à 20km à l’Est de Kamanjab.

On arrive!

Il s’agit du Lodge ONJOWEWE, autrement appelé “House in the Rocks” , ou, pour les locaux, “Film House” :
Cette maison a été construite pour le tournage du film d’Eric Valli, “La Piste”, en 2006 (sorti en 2008 en France, je crois).

Un film d’aventures façon Disney (qui finit bien) qui raconte l’histoire d’une adolescente partie à la recherche de son père, accompagnée d’un guide Himba, à travers “le” désert namibien.
Pas un grand succès mondial, des incohérences géographiques, mais des images tellement belles qu’elles nous ont immédiatement fait rêver de Namibie!

La maison fut par la suite adaptée pour recevoir des touristes, et elle est gérée par une communauté locale. Il n’y a que 3 chambres (et un gardien), mais 4 tentes ont été installées par la suite sur le terrain.
Il y a aussi un camping avant l’entrée, mais fort peu engageant.

Elle est telle qu’on se l’imaginait!


Nous sommes sur un nuage…

Nous sommes les seuls touristes aujourd’hui, donc VIP!
J’ai demandé la chambre tout en haut.

Un charme fou!

Vaste salle de bains attenante, bien aérée mais avec eau chaude, vue imprenable.

Au 1er étage, la salle à manger (le bar est en libre-service!) :

Zoom sur l’arbre de Noël! :wink:

Au même étage, la terrasse, avec vue sur la petite piscine.

Et la table où nous dînerons, puisque j’ai réservé une formule DBB, avec dîner à base de produits locaux :

La cuisine est au rez-de-chaussée, nous y jetterons juste un coup d’oeil pour aller remercier la cuisinière : celle-ci arrivera du village et finira de cuire notre dîner sur un large braai au coin de la terrasse.
Nous nous régalerons d’une jolie salade variée ( légumes frais du village), suivie d’un succulent ragoût d’oryx servi avec une mijotée de butternut aux oignons et aux épices (et riz aux épices), et d’un petit pudding finement rôti.


Nous en salivons encore!

La nuit fut très silencieuse, douillette sous nos grosses couettes (avec un petit vent frais, c’était bien!).

Quant au breakfast, il est à classer dans la catégorie “royal”!
En voici une partie (la dame est revenue du village pour le préparer):

C’est notre plus bel hébergement de tout le voyage!

Merci, Patou, pour ce carnet « καλός καγάθος », beau et bon. Il est aussi instructif qu’incitatif et vice versa !
Cette année, ce devrait être Asie, Inch Allah!, mais j’en connais un qui va pousser pour plutôt (re)visiterla Namibie, un pays qui en recèle plusieurs autres comme tu l’as dit.

BL

Aaaahhh…! Blesl, tu me fais plaisir!
:grin:

Comme j’avance à partir de mes rêves ( et de la liste de mes envies … :wink:), je vais donc poursuivre mes découvertes et mes partages!

Nous avons beaucoup « écumé » l’Asie (aussi!) dans les nombreuses années qui ont précédé la pandémie. Mais nos tentations asiatiques se heurtent à un contexte très défavorable actuellement.

Et puis, nous sommes amoureux de cette partie d’Afrique!

Bonne soirée,
Patou

Bonjour Patou,

Merci pour votre récit, je suis très heureuse de le lire et cela me donne un avant goût de notre voyage en 2023.

Merci pour vos partages fantastiques.

Bien cordialement,

Olivia

Merci Olivia!

J’ai beaucoup de plaisir moi aussi à partager, je revis mon voyage en rédigeant mon carnet… et ça me donne envie de repartir!

A suivre, donc!

Patou

Trajet Ontjowewe-Palmwag.

Partis à 8h30, nous faisons un stop à Kamanjab, pour refaire le plein de notre (double) réservoir à la station Shell.

Il y a même un “mécanicien- réparateur de pneus”, juste en face.

Le paiement du carburant ne peut s’effectuer qu’en liquide (pas de CB ici), mais il y a un ATM au Spar juste à côté. Et tout le monde est adorable.
Nous en profitons pour compléter notre approvisionnement en produits frais (viande, fruits et légumes) et en eau.
Nous avons compté 1 bidon d’eau de 5L par jour, mais finalement nous ferons environ 2 bidons pour 3 jours, avec d’autres boissons en plus!
Nous achetons du bois pour le braai (bien qu’on en trouve à peu près partout), et puis quelques souvenirs aux petits vendeurs qui gravitent autour des pompes à essence : bracelets Himba, et “porte-clés” boules en “ivoire végétal”, gravés en 30 secondes aux prénoms que vous voulez.

“Y s’appellent comment, tes enfants? … Connais pas! Tiens, un stylo, tu me l’écris sur le bras!”
Ces boules d’'ivoire végétal" (Tagua en espagnol), plus petites qu’une balle de ping-pong, viennent de l’albumen (solidifié) des fruits du palmier à ivoire.
Capture d’écran 2023-01-05 à 09.56.05
(photo empruntée à Wikipédia)

Ces palmiers peuvent produire environ 20 kg de fruits par an, pratiquement autant, paraît-il, que le poids des défenses d’un éléphant!

Reprenons la route sur la C40.


Les paysages sont magnifiques.

On trouve au coin à l’ombre pour s’arrêter boire un jus de mangue?
Heu…

20km après le village de Grootberg et après la bifurcation vers Hoada Campsite (le camping de Grootberg), nous arrivons en vue du col, d’où monte le chemin d’accès à Grootberg Lodge.

Ah, que d’excellents souvenirs qui remontent! C’était en 2015!
Certains touristes ont laissé leur voiture en bas sur le parking (il y a un gardien).

Nous redescendons.

Après la barrière sanitaire (OK pour nous qui roulons dans la direction Sud-Nord) et les pompes à essence , nous arrivons à midi au “Camping2go” de Palmwag, attenant au Lodge, dont on pourra aussi utiliser les équipements et prestations.

Accueil très sympa.
Nous héritons de l’emplacement n°5, vaste et sans vis-à-vis, magnifique! Je vous le conseille!

Nous allons beaucoup nous plaire ici!

Nous aussi (je ne pense pas me tromper en employant la première personne du pluriel) nous plaisons beaucoup ici, sur ce fil !

Merci blesl!

Donc, si vous êtes tous d’accord, nous allons rester 2 nuits ici?

Nous allons mettre le camion en vacances (et le chauffeur aussi).


Parfois les éléphants traversent le camping, mais ce ne sera pas le cas lors de notre séjour, car ils sont partis à la recherche de la pluie.

Après-midi zen.
On commence par tester les 2 piscines… Celle du camping (en forme de clé USB), et celle du lodge (un poil plus grande).
Nous allons buller/siester sur le rivage de la plus silencieuse(c’est fou ce que les étrangers sont bavards, hein!), qui a aussi des matelas plus épais.

Au choix :

Il y a également 2 restaurants (camping et lodge).
Piscines et restaurants sont à proximité immédiate du camping, facilement atteignables à pied.

Nous allons retenir un “nature drive” pour demain matin (1034 NAD pp) avec le guide Nelson, alias “I’m the best!”.
Et aussi un dîner (buffet) au restau du Lodge, pour fêter (discrètement) mon anniversaire.

Tchin!

Tout était délicieux, y compris le coucher de soleil.

Le lendemain, nous nous levons à 6h (quel froid- ça va mieux quand le soleil se lève, mais en attendant on ne se croirait pas en été!-).
Pour partir à 7h, avec Nelson et un autre couple de touristes, nos voisins autrichiens, pour une longue promenade en landcruiser.

Voici un plan de la concession (nous découvrirons la partie Est).

Nous quittons le lodge par la C43 (que nous prendrons le jour suivant).

Puis nous bifurquons sur la gauche pour entrer dans la concession de Palmwag (entrée 2 sur le plan).
Un gardien veille au grain.

Il nous a bien été précisé que nous n’avons aucune garantie de voir des animaux, qui se baladent là où ils en ont envie. La concession étant immense (env 500 000ha!)…

On peut visiter la concession en self-drive, mais nous nous rendrons vite compte que certaines pistes sont assez difficiles, et qu’en self-drive le conducteur ne doit pas bien profiter du site!
Nous n’avons pas choisi la sortie Rhino car elle dure la journée entière, sans garantie d’apercevoir des rhinos bien sûr!
Nous apercevrons au passage une empreinte de rhinocéros sur une de nos pistes (gros pied avec 3 orteils, alors que celui de l’éléphant en possède 4).

Nous longeons des champs de cailloux, animés par quelques gracieux springboks…
Leur nom évocateur vient de l’allemand (springen = sauter)

Côté végétation, Nelson nous présente quelques spécimens particuliers, notamment :

  • le “bottle tree”, ou “poison tree”, dont la sève peut servir à empoisonner des flèches.

  • l’euphorbe damarana (endémique), dont les touffes ponctuent de vert le paysage couleur rouille : le latex laiteux contenu dans ses tiges vertes est un poison extrêmement violent qui était utilisé par les San pour empoisonner des flèches (ou des points d’eau).
    Ne surtout pas toucher, ne même pas imaginer l’utiliser en bois mort pour allumer le braai, sous peine de mort violente!
    Mais de nombreux animaux n’y sont pas sensibles et s’en nourrissent, comme les oryx ou les rhinocéros!

  • beaucoup plus sympathique, le mopane, chouchou des éléphants, aux multiples propriétés :

  • une curieuse plante toujours verte surnommée “salade des autruches”, qui constitue une réserve d’eau pour les animaux (Nelson écrase une touffe dans ses mains, et effectivement, ça coule!)

Mais ce n’est pas tout!

Nous rencontrons des zèbres des montagnes (ou zèbres de Hartmann, plus petits que les autres et avec des rayures différemment réparties), qui sont chez eux ici.

Les oryx sont toujours aussi majestueux.
L’oryx est l’animal emblématique de la Namibie.

Ici, ils copinent avec des springboks…

Mais l’éléphant n’est pas loin! Au creux de la rivière, il cherche la dernière flaque d’eau.

Au-dessus, une hyène en maraude, loin, très loin.

C’est le seul éléphant que nous verrons!

Petite pause sur une colline “Point de vue à 360°”. Les paysages de Palmwag sont somptueux.

Dans un autre secteur, autruches et girafes.

Une pause boissons/grignotage est prévue près d’un joli canyon qui abrite un point d’eau confidentiel.

Il est vrai que le breakfast fut très matinal!

Encore un beau panorama sur le chemin du retour…

Mais une surprise nous attend un peu plus loin : des welwitschias mirabilis!
Cette plante, que nous avions déjà vue dans la région de Swakopmund et aussi vers Twyfelfontein, peut vivre 2000ans (ou plus?). Ses racines peuvent atteindre 30m et pompent l’eau de tout le sous-sol environnant, réduisant à néant les efforts des autres plantes pour survivre. Les welwitschias sont donc les seules à occuper le terrain sur une zone donnée!
Nous apprenons que ce sont des plantes “dioïques”, c’est à dire qu’il y a des mâles et des femelles (la pollinisation étant effectuée par des insectes)
Voici les mâles

et voici les femelles :


(la différence est visible au niveau des fleurs en forme de cônes)

Voilà! Les welwitschias clôturent en beauté notre matinée.

Nous arrivons au lodge vers midi, après 5h de ce très beau drive. Nelson a été un super guide, plein d’enthousiasme, avec une grande culture et beaucoup d’humour, nous livrant des souvenirs d’enfance en langue des clics, des traditions familiales aussi.
Nous avons eu beaucoup de chance avec les animaux

Au fait! Ce nom… Palmwag?
Bien évidemment les palmiers ne sont pas endémiques de la région! Les graines de palmiers ont été apportées de régions plus à l’est (Etosha) ou au nord (Epupa) par … les éléphants (ou éléphants + oiseaux?), lorsque ceux-ci se sont déplacés en fonction des pluies et des ressources en nourriture!

Quant à nous, nous allons nous déplacer vers un après-midi de farniente, et préparer la suite du périple…

Farniente et préparation …
avec la fameuse Savanna dry!

Le dîner (saucisses, courgettes et bananes en papillotes) :wink:

Nous allons quitter Palmwag et le Damaraland pour découvrir le Kaokoland, et nous avons peaufiné certains choix avec l’aide de notre carte toute neuve, qui vient seconder et compléter notre chère Tracks4Africa.

Au matin, nous sommes très excités en quittant Palmwag vers un monde inconnu de nous : le Kaokoland, pays des Himba, qui ne réintégra la Namibie qu’en 1989.

Nous quittons la C43 pour la D3707 et rejoignons Sesfontein, où nous étions censés refaire le plein, mais la petite station indique sur un panneau que ses cuves sont vides. On le savait, c’est très aléatoire ici. Mais notre réservoir est presque plein, ça ira.

Il y a même une école ici! Déserte aujourd’hui, c’est dimanche.


Et une guest house, une mini épicerie, et un bar.

L’aventure commence ici.
Nous avons décidé d’aller dormir au camping d’Elephant Song, dans la vallée de l’Hoanib.
Cela ne pouvait se faire qu’à la condition qu’il n’ait pas plu récemment et qu’il n’y ait pas de menace d’orage, car nous devons rouler dans le lit de la rivière Hoanib. :wink:
Il faudra gérer le sable parfois profond et d’éventuelles rencontres avec les éléphants du désert…

Peu après Sesfontein (6 ou 7 km?) nous bifurquons à gauche vers la vallée de l’Hoanib.
On nous avait dit : "dans le sable, tu suis les traces"!


Le ton est donné : y’a du sable, et y’a des traces, on a même beaucoup de choix!
Trop.
Les débuts sont un peu stressants sur les premiers km, le choix des traces est un coup de poker chaque fois, on franchit plusieurs fois la rivière (à sec!), on navigue un peu au feeling. Mais on s’en sort.

On en oublierait presque que le paysage est très beau!

A mi-parcours, ou croise un véhicule de service (d’un lodge?) qui retourne au village. Chouette, on va suivre leurs traces toutes fraîches!
La piste devient plus facile.


On croise quelques autruches, une girafe.
Pas d’éléphants.

Et puis on arrive.
Nous avons mis 1h25 depuis la bifurcation.

Il faut acquitter les “Hoanib Conservation fees” (100 NAD/pers + 100 NAD/voiture), car le camping se trouve juste après l’entrée de cette partie de la concession de Palmwag.

Pour info, prix du camping : 175 NAD/pers + 230 NAD/ emplacement (maxi 6 pers).

Si on continue sur cette piste, plus loin, c’est Amspoort Gorge, et plus loin encore, le Skeleton Coast NP (accès interdit).

Elephant Camp est posé sur un plateau, au pied d’un énorme bloc montagneux.
C’est un camping aux installations toutes neuves, emplacements avec sanitaires individuels (eau chaude avec donkey et électricité solaire).
Il faut, bien sûr, remporter ses déchets (“Vous avez su les apporter jusqu’ici, sachez les remporter avec vous!”).

Sur les photos, il semblait être situé beaucoup plus haut, mais finalement, vu l’état de la piste, c’est bien comme ça.
Pas de réservation possible, mais il n’y a pas foule!
Il y aura tout de même une 2e voiture ce soir.

On peut se promener à pied à proximité mais pas loin à cause de la faune sauvage, dixit le gardien.

Voici notre espace cuisson :

Heu-reux!

La seule ombre au tableau, c’est un vent assez fort qui se lève depuis plusieurs jours en milieu d’après-midi… pour retomber la nuit venue.

Mais qu’est-ce que c’est beau!

Seuls au bout du monde!

Nous quittons Elephant Camp pour PURROS.

7h45 : Il paraît que les pistes sont plus faciles quand le sable est froid!

Jogging du matin pour l’autruche, bien solitaire :

Qu’est-ce qu’elle mange? N’importe quoi, mais en particulier des cailloux, qu’elle stocke dans son 2e estomac (ils vont servir à broyer les aliments du 1er estomac).
C’est d’ailleurs sur cet attrait pour les cailloux que repose la stratégie des San pour capturer des autruches…
Mais ceci est une autre histoire!

Cette fois nous ne mettons que 45 minutes pour rejoindre la D3707, en passant plus à l’Est et en arrivant plus près du village.

Juste quelques mètres de sable très profond sur la D3707 après 2 ou 3 km (on feinte sur la gauche), et puis c’est très roulant, on alterne les champs de cailloux et les immensités sableuses.
Les paysages sont magnifiques, avec une belle palette de couleurs!

Être attentifs aux caprices des chèvres, qui traversent sans regarder, de préférence au moment où on arrive!

Parfois la piste est monotone…

Parfois non!

“I’m a poor lonesome oryx…”

Rarissimes villages (ici, ce sont des villages Herero)!

Attention, on arrive!
Y’a même des panneaux!!!

Nous voici à PURROS!


Nous n’avons rencontré aucun véhicule depuis notre départ.

On tâtonne un peu…
On explore un peu…

La ligne verte, c’est le long du lit de l’Hoarusib, le royaume des éléphants du désert.

Vallée complètement à sec!

Une seconde d’inattention, et … Plouf!

Et ben oui! On s’est plantés dans le sable!
On était trop décontractés, un peu fatigués…
Trop confiants? On n’avait pas mis le mode 4x4…
Une seconde d’inattention pour regarder le GPS, et puis la roue arrière gauche prend des libertés, et plouf!

Même le mode 4x4 après coup ne changera rien (au contraire!).
Pousser? :joy: Tu rêves! Le camion fait 3 tonnes.

Alors, on sort la pelle, je me mets à 4 pattes, et on dégage le sable autour des roues arrière. C’est midi et il fait chaud!
Heureusement, il n’y a pas de lions dans les parages. :wink:

Pas de photo, c’était pas vraiment l’ambiance! :sweat_smile:

Et là, on voit débouler un groupe de jeunes, une jeune fille, 3 ados et des enfants, qui nous avaient vus (et entendus) passer : ils se mettent à 4 pattes autour de la voiture, et creusent à coté de nous. Ils rigolent… On ne doit pas être les premiers!
J’ai un petit gamin de 4/5 ans, très actif, à côté de moi!

Au bout d’un moment, les roues étant bien dégagées, nouvelle tentative en mode 4x4 (et on pousse… quand même!) : YES! La bête bouge!

Nous remercions chaleureusement nos petits copains en leur offrant des biscuits (très appréciés) à se partager, et un lot de stylos bille pour l’école. Nous leur faisons visiblement très plaisir!

Retour sur le lieu du crime :

C’était la traversée de la rivière Hoarusib!

IL N’Y A PLUS D’ÉLÉPHANTS À PURROS!!!
:scream:
:disappointed_relieved:

…Pour le moment du moins…!

Ils ont fui l’intense sécheresse persistante, ils n’ont plus eu la patience d’attendre.
“Ils sont tous partis vers le Nord, à la rencontre des premières pluies”, nous dit-on.

Il en reste un seul dans le coin, qui erre aux abords du village.
Quelques forages fournissent un peu l’eau pour les chèvres, il peut donc s’abreuver.

Nous n’allons pas faire la sortie avec guide dans le lit de la rivière Hoarusib pour trouver l’unique pachyderme des lieux.
D’autant que notre camion, tout énorme qu’il soit, ne permet pas d’embarquer un guide : en effet, le double frigo occupe tout l’espace arrière du double cabine, il 'y a donc pas de place assise pour une autre personne. En bref, c’est le guide ou moi!

Si vous louez un truc similaire, pensez à vérifier avant (tous ne sont pas configurés de la même façon), au cas où vous auriez l’intention de prendre un guide avec vous.

On fait quand même quelques balades autour du village et de la rivière…, en voiture et à pied, sans s’ensabler (c’était quand même la 1e fois de notre vie!).

À suivre…

Assis près du feu, quand dehors soufflent vent et pluies, quel plaisir de vous accompagner sous le ciel bleu namibien. Et dans les sables blonds. Et à propos de sables, à te lire, Patou, j’ai compris pourquoi le selfdraillve n’était pas pour moi…

Merci du partage

BL

Hello blesl,

Mais tu peux très bien faire du “self draillve” sur des pistes plus faciles, sans aucun problème! C’est vrai que le sable (surtout le blond) demande davantage d’attention et de concentration.
Surtout vers midi…

Nous avions déjà roulé dans le sable en Australie, dans certains coins de Namibie ainsi qu’au KTP (notamment en allant dormir à Bitterpan), mais c’était plus “cadré” et moins long!
Mais comme nous partons au Botswana en octobre (toujours avec Tawana, -recommandation de notre amie Laetitia alias LLCE-), ceci est un “brouillon”…

Tu as vu sur ma dernière image que le vent et les nuages sont arrivés jusqu’à nous?
Pourvu qu’il ne pleuve pas!”
Enfin, pas tout de suite, quoi! Pas avant 4 ou 5 jours si possible! Parce que nous n’avons pas le droit de rouler dans l’eau si elle est trop haute.
Suspense!

Scoop : Je viens de finir mon carnet de Tanzanie, je l’avais un peu laissé tomber (je brodais la page finale dans ma tête)…

Bonne soirée et à +,
Patou

Puisque le drive éléphants du désert n’est plus d’actualité, nous avons décidé d’aller visiter un “Village Culturel Himba”, accompagnés d’un guide local/traducteur qui permettra des échanges plus riches. Le bénéfice de notre visite (250 NAD pp) profitera directement à la communauté.

Nous acceptons le côté convenu et artificiel de ce musée vivant, qui évite quand même d’aller déranger les gens chez eux, dans leur vie quotidienne et de jouer les voyeurs.

Que diriez-vous si des étrangers débarquaient chez vous en poussant les portes (bon, OK, ici y’en a pas), en regardant la couleur des couvertures dans votre chambre à coucher et en vous prenant en photos sous vos différents profils?

Il y a 2 villages culturels Himba, nous nous rendons dans le plus récent, un peu à l’écart du village. Je suis assise sur les frigos à l’arrière du camion, et heureusement que le trajet est court!

Le village est, comme il se doit, entouré d’une clôture de grosse branches destinée à le protéger contre les bêtes sauvages.

Nous y sommes accueillis par 4 jeunes femmes très belles, avec lesquelles le contact s’établit très vite!
Une certaine réserve au début, puis quelques moments de franche rigolade, notamment quand nous comparons nos bijoux (j’ai une bague d’Afrique du Sud, une montre en “caoutchouc” et des bracelets Himba), puis quand je leur montre les photos qu’elles m’ont autorisée à prendre.

Ce n’est pas notre première rencontre avec les Himba, puisque nous avions visité 2 villages (habités, eux!) avec Marius, en séjournant à Camp Aussicht en 2015.
Et puis nous avons dévoré les livres de Solenn Bardet, “Pieds nus sur la terre rouge”, et “Rouge Himba”. Nous avons aussi participé au financement d’un puits à travers l’association Kovahimba…

Nous observons avec intérêt l’architecture de ces huttes bâties avec des branches et enduites d’un mélange de bouse de vaches et de terre. Non, non, je vous entends d’ici, ça ne sent pas mauvais, ça ne sent RIEN.

On nous montre le broyage de la pierre ocre dont la poudre sera utilisée, mélangée à de la graisse, pour enduire la peau et la protéger.

On nous montre les fumigations, à base de plantes du désert, utilisées pour se parfumer.
Les vêtements en peau de chèvre, les coiffures, les bijoux…

Et comment on place le bébé dans un porte bébé dorsal en peau de chèvre, comme chez nous, quoi! A part le matériau…

Avec le bébé qui mâche consciencieusement la lanière en cuir…

Nous avons bien sûr droit à une petite danse ponctuée de leurs chants. On y tape beaucoup des pieds!

Et nous passons par la “boutique” où nous achetons quelques souvenirs, petits bijoux authentiques, histoire de contribuer un peu à la vie du village.

Nous avons aussi apporté quelques cadeaux, riz, pâtes, rusks (ah, l’enthousiasme!) et aussi des stylos et des cahiers pour l’école du village. Nouvelles danses endiablées.
Nous leur offrons aussi un bidon de 5L d’eau potable. Danses…!

Très beau souvenir que cette visite au bout du monde!

Quand nous quittons Purros pour rejoindre notre prochaine étape Etaambura via Orupembe, les nuages ont envahi le ciel.
Nous décidons de prendre la D3707 en insérant un bout de chemin des écoliers (itinéraire mûrement réfléchi et balisé sur le GPS).
Roulant seuls, nous n’osons pas prendre la vallée de l’Hoarusib, le guide de la veille nous ayant dit que les conditions étaient plus “difficiles”- Nous n’avons pas creusé!-

8h. Bye, Purros!

Tentés par une suggestion de Tawana, nous allons pendre un chemin de traverse vers l’ouest, après une vingtaine de km de corrugations dans un désert de cailloux .

Nous bifurquons vers l’ouest. Nous frôlerons la limite du Skeleton Coast NP (interdit d’accès) en flânant au milieu de magnifiques paysages. C’est somptueux! Une fois encore, nous sommes seuls au monde, et nous savourons chaque instant.

Quand on descend se dégourdir les jambes, la température a chuté, il ferait presque froid! On sent l’air de l’Océan!
Reste -t-il des lions du désert encore vivants?
On ne s’éloigne quand même pas trop du camion…

Seule présence visible, un oryx solitaire.

Nous empruntons la vallée de la Khumib asséchée pour rejoindre la D3707.

Arrivés à Orupembe, nous passons le Poste de police vers 11h30, les policiers nous font un petit signe au passage.
Juste après, un carrefour près d’un point d’eau, du bétail, et quelques personnes assises à l’ombre.

Et là, on a un doute sur la direction à prendre.
Tout droit? Non. On fait demi-tour et on prend à gauche en obéissant au GPS.
Gros doute quand on a l’impression de l’éloigner de la “zone” où on l’impression qu’il faudrait aller!
Etaambura n’est pas sur nos cartes.
On sait juste que c’est près de “House on the Hill”.
Nous avons des copies d’écran tirées d’agrandissements de Tracks’Africa, l’emplacement du Camp est approximatif.

Nous avons 2 GPS :
Garmin (avec Tracks4…) et Maps.me .
L’un (Garmin) indique qu’il n’y a aucune piste là où nous roulons (génial!), et l’autre nous répète de “faire demi-tour immédiatement!”. Avant-hier il voulait nous faire passer par Windhoek.
Gag!

Bon, on a du temps, on continue, et on verra…
Le picnic est le bienvenu pour se décrisper.

Je crois qu’on aurait dû aller tout droit! On a vraiment fait un grand détour…

Bon. On finit par arriver à Etaambura Camp!
La grimpette jusqu’en haut de la colline nous rappelle à la fois Grootberg et Camp Aussicht, mais en pire (2 km quand même)!

Et non, on ne vient pas ici par hasard!

L’arrivée (ouf!):

Le panorama est aussi somptueux que dans nos rêves, la vue depuis les chalets est époustouflante!

Au bord de notre terrasse, des perruches de Lilian (“inséparables rose-gorges”) aux charmants gazouillis…

Etaambura. Comment a -t- on l’idée de venir à Etaambura?
Et bien : où aller au Nord de Purros, sur la route vers Marienfluss?

Coup de baguette magique d’ANNICK : “il faut ab-so-lu-ment loger à Etaambura, un BIJOU!”
OK. Vendu.

Je confirme!
J’ai bien sûr flashé sur cette image :

Ce mini camp (5 chalets seulement) posé au sommet de la plus haute colline dominant la vallée d’Onjuva, propriété (partielle) de la communauté Himba, est géré par un couple adorable qui vit ici depuis 11 ans. Accueil familial et chaleureux.


Architecture à la fois très simple et très ingénieuse, matériaux locaux ou de récupération, belle harmonie des formes et des couleurs.

Notre terrasse ouvre vers l’Est (Très loin devant, c’est Opuwo!), parfait pour un réveil romantique au lever de soleil!

Chambre très confortable et esthétique, vaste salle de bains attenante avec vue panoramique (eau chaude à la demande, par donkey).


Déco unique!

La créativité est omniprésente!
Dans les lampes de chevet (les abat-jour en plastique de tuyaux, génial recyclage - comme certains bracelets Himba-):

Dans le miroir de salle de bains (à partir d’un couvercle de bidon métallique) :wink:


On peut même parler d’Art!

Tout suscite notre admiration.
L’architecture très harmonieuse de la grande “salle à manger”/salon, parfaitement intégrée dans le paysage :

L’intérieur, avec sa superbe toiture aux courbes élégantes :

La terrasse Ouest, bien sûr, pour l’apéro et le coucher de soleil (en bas, c’est Onjuva) :

Il n’y a pas de restaurant ici, mais on peut avoir un dépannage en nourriture et boissons (la gardienne - parfaitement anglophone- nous montre les 2 grands frigos), de la vaisselle est mise à notre disposition (d’ailleurs la table est mise! et nous sommes priés de ne pas laver la vaisselle!!), et nous pouvons avoir de l’aide pour la cuisson de nos repas sur le braai si besoin.
Fabuleux!

Là, c’est à l’heure du breakfast.

Nous irons explorer les alentours à pied, mais ne croiserons que des chèvres!
L’environnement caillouteux est quand même très inhospitalier, même si les rochers sont magnifiques.

Et bien sûr, nous descendrons de notre nid d’aigle, pour aller explorer la plaine et plus loin encore…
Nous aurions aimé pousser jusqu’à Marienfluss, mais nous n’osons pas nous y lancer à une seule voiture, d’autant que nous allons nous rendre compte que, vu l’état de la piste, il nous faudrait beaucoup plus de temps pour cela.
Impensable de faire l’aller-retour dans la journée, ce n’est pas un rallye!
Nous nous contentons donc d’aller “flâner” en direction de Marble Site.

Même la descente est impressionnante!
Quand on réalise que les enfants des gardiens font chaque jour ce trajet à pied, dans les cailloux, pour aller à l’école et revenir…

La suite n’est guère un tapis de velours.

Nous dépassons le “village” , doté d’une boutique (si, si!), d’une école (si, si!) et … d’une clinique, apparemment fermée mais potentiellement opérationnelle en cas d’urgence.

En poursuivant notre exploration, nous découvrons les 3 chalets de “House on the Hill”, puis franchissons (mode 4x4 impératif!) la rivière (asséchée)…

Nous continuons encore sur quelques km, mais sans être époustouflés. Et une fois encore, le GPS nous insulte…

Bon. On reviendra…
Demi-tour. On va chiller sur la terrasse!

Mais que dire du coucher de soleil, sinon qu’il est magique!

Bonjour Patou,

Je suis avec un grand plaisir et beaucoup d’admiration ton carnet namibien ! Admiration car je serais bien incapable de me lancer en self-drive dans un tel circuit, grand plaisir car c’est bien écrit et superbement illustré !

BL

Bonjour blesl,

Un chaleureux merci pour ta présence et ta complicité!

Il est vrai que ce voyage était un peu plus “aventure” que les précédents. Il a demandé une plus grande préparation, et nous ne l’aurions pas fait en 1er voyage namibien.
Mais j’imagine sans peine les superbes photos que tu pourrais faire ici…

A suivre!
Patou

Connaissez-vous les “Hommes de Pierres”?
Alias “Lone stone Men”?

Un certain mystère entoure ces étranges créatures qui ponctuent les paysages du Kaokoland - principalement près de la Skeleton Coast!- de leur étrange présence solitaire.
Elles seraient apparues il y a une quarantaine d’années…

Nous avions été alertés par Julie (de Tawana) : nous risquions de rencontrer ces personnages (à nous d’en repérer un maximum!), qui nous regarderont passer, cachés sur les collines…
???

Ce sont des sculptures faites de pierres et de métal, représentant des hommes, debout, en marche, ou assis, en méditation ou en contemplation.
Nous en avons trouvé 2.
Nous étions tout fiers, mais hier j’ai lu quelque part qu’il y en aurait plus de vingt!

L’artiste (à moins qu’ils ne soient plusieurs?) a désiré rester anonyme : “Art before Artist”!
On lui a attribué un pseudo : RENN.

La légende dit que les Hommes de Pierres se déplacent parfois…
Certains d’entre eux se sont d’ailleurs rendus à Venise en novembre dernier, pour la 59e édition de l’Exposition d’Art de la Biennale, où la Namibie était sélectionnée par la 1ère fois!

S’il y a parmi vous quelques curieux :wink:

https://www.onart.media/fr/actualites/la-namibie-annonce-son-premier-pavillon-pour-la-59e-exposition-internationale-dart-de-la-biennale-de-venise/

et :
https://biennalenamibia.art/padiglione

Dans le document ci-dessus, n’hésitez pas à visionner la vidéo cachée sous cette belle image!

Bonnes rêveries!

Ces sculptures réalisent un lien entre les humains et la nature, représentée ici par l’un des plus anciens déserts au monde, celui du district de Kunene, l’un des coins les plus reculés de Namibie.
Le message délivré étant l’espoir que l’Humain retrouve sa place dans la nature.

A l’inverse, on ne peut s’empêcher d’effectuer un rapprochement avec différents projets de type “conservancy” présents en Namibie, qui oeuvrent pour la sauvetage et la protection d’espèces sauvages en danger, menacés par une ô combien fragile cohabitation avec les hommes : tels les rhinocéros, les guépards, les éléphants du Désert, les grands carnivores et, en particulier, les lions du désert.

Pour un peu de lecture, parce que je sais que de nombreux voyageurs rêvent de les rencontrer en traversant le Damaraland ou le Kaokoland :


(photo d’une rencontre en 2015 dans le Brandberg)
Il en resterait moins d’une centaine en Namibie.

https://desertelephantconservation.org/about-desert-elephants

Quant aux lions du Désert…
si, si, il y en a encore dans cette région!
Certes en très petit nombre, mais bien présents dans le Skeleton Coast NP, dans la vallée de l’Hoanib, de l’Hoarusib, de l’Uniab (Torra Bay…).
Ceci m’a été confirmé par Julie (Tawana) que je remercie chaleureusement pour m’avoir indiqué ce lien vers un site peu connu mais hyper intéressant :

https://www.desertlion.info


(image du site)

Bonne journée!

Quand nous quittons Etaambura, nous sommes un peu stressés car nous avons une longue route jusqu’à Opuwo, et le ciel est très chargé par moments.
Nous allons suivre la D3707 en empruntant à mi-chemin le lit de la rivière Hoarusib sur quelques km, puis nous rejoindrons la C43 à la fin.


La piste est belle, bien tracée (mais nous n’aimons pas beaucoup les corrugations!).
Les paysages sont magnifiques.

Au fait! Nous avons croisé un “Homme de pierres” (notre 2e), et puis aussi le carrefour du “Witdrom”, par lequel nous aurions peut-être pu arriver…
Il indique “House on the Hill”!

Deux heures plus tard, c’est carrément montagneux et caillouteux.

C’est beau, non?

Sauf que …
C’est quoi, là?
Y’a la piste qui s’arrête?

Ben non, y’a des traces de pneus à travers les rochers…
OK! Faut y aller!
Ça grimpe fort, ça secoue, ça saute…

Mais la bête réussit l’épreuve ( je parle du camion, bien sûr!).
Ouf.
Sacrée bagnole!
Le chauffeur n’est pas mal non plus. :wink:

La suite sera tellement plus cool…

Et une rivière, une!


On comprend la présence de petits campings improbables annoncés dans les alentours, on suppose qu’en cas de “flash flood” on s’arrête et on bivouaque!

Etonnant! :wink:

On a cherché un coin à l’ombre pour le picnic!

Il n’aurait pas plu un peu, par icic?

Enfin, on approche d’Opuwo. Nous avons mis plus de 6 heures.

Le paysage est moins beau…
Retour à la civilisation.
Maintenant va falloir refaire du carburant!

Vous savez quoi?
J’ai parcouru tout le Kaokoland en tongs!:joy:

C’est trés beau!
Et meme poétique, parfois.
Pas évident , quand meme, à faire avec un seul “camion”.
J’aurai eu peur de la solitude .
Bravo !
Bises
Tanit

Chère Patou
Je viens de reparcourir ton carnet,
Vraiment splendide!
c’est un énorme boulot que tu fais là.
et il peut donner des idées à des gens sur le forum.
Il faut lui donner plus de visibilité.
Rebises
Tanit

1 « J'aime »

Mon cher Tanit,

Merci pour ton adorable message et tes encouragements!

Je sais que tu étais un peu inquiet pour nous et que tu nous as gentiment traités de fous, mais tu vois, nous avons été très sages, nous ne sommes pas partis seuls vers le Nord sur des pistes plus hasardeuses. Et notre périple était bien préparé!

Je dois à mon tour te remercier pour toutes les infos que tu m’envoies régulièrement sur l’actualité en Namibie, grâce à ta fille.

Et oui, je comprends qu’elle rêve de fromage français…
Et nous, nous sommes accros au billtong pour l’apéro!
Nous en avons acheté de l’excellent (saucisses sèches d’oryx :yum:) au Spar Maerua en arrivant, puis refait le plein à Outjo pour en rapporter une tonne à la maison!


(A ceux qui ne connaissent pas encore : essayez!)

Bises,
Patou

Mon cher Tanit,

J’ai envie de te raconter ici une petite anecdote :
Un jour, il y a déjà un certain temps, quelqu’un que nous connaissons tous les deux m’a demandé fort aimablement si ce serait possible un jour (pour lui et sa femme) de partir avec nous en Namibie , sachant qu’ils ne conduiraient pas, mais qu’il avait déjà choisi la région à visiter. :smirk: :smirk:
Bien entendu, j’ai poliment décliné l’offre.

La Namibie est un bijou qu’on découvre à son rythme, une friandise qui se déguste égoïstement. :wink:
(ou avec des super complices)…
N’est-ce pas?

Mais depuis, on me bat froid…
:joy: :joy:

Rebises
Patou

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