par hasard, j’ai trouve ca dans le courrier du Vietnam. C’est pas ettonant de payer cher du poisson dans ce resto. Ils sont en voie disparition …triste , non?
Arretez d’en manger , tanspis la specialite ou quoi qu’elle soit, si non, vous etes aussi rsponsables de la disparition de ce poisson.
Le silure Bagarius, menacé par les gourmet
Quatre silures d’une bonne cinquantaine de kilos gisent au fond d’un bateau ancré à Bach Hac, ville de Viêt Tri (Nord), sous l’oeil de badauds. Il s’agit de ca chiên ou silure Bagarius, une espèce autrefois abondante dans les rivières de montagne, mais qui fait l’objet depuis quelques années d’une pêche intensive et lucrative.
Autrefois, les Bagarius vivaient tranquillement dans les cours d’eau de montagne de la région Nord-Ouest. Pour les autochtones d’ethnies Thai, Tày, Hà Nhi, H’Mông…, le Bagarius est une sorte de génie protecteur. Leur pêche n’avait lieu que rarement, en liaison avec une cérémonie propitiatoire appelée “Bénéficier du don du ciel”. Tous les villageois se rendaient alors dans le fleuve, posaient de grands filets tout en poussant des acclamations joyeuses. Les poissons pêchés étaient découpés en morceaux puis distribués aux familles qui préparaient des mets traditionnels, dont les célèbres “Bagarius fermenté”, “Bagarius fumé”, qui se conservaient des mois.
Une belle coutume qui ne menaçait pas l’espèce. Désormais, l’espèce fait l’objet d’une pêche intensive…
Un plat de luxe
En effet, la situation a bien changé ces derniers temps, depuis que les “gens de la ville” se sont entichés de la saveur incomparable de la chair de Bagarius. Par simple curiosité, ils sont nombreux en effet ceux prêts à vider leur portefeuille pour goûter, ne serait-ce qu’une fois, ce plat réputé. La chair de Bagarius, d’un jaune foncé semblable au safran, peut être préparée selon divers plats. Ses “tripes” sont qualifiées de “grand plaisir gustatif”.
Cet engouement a entraîné l’apparition de restaurants de ca chiên , notamment dans le chef-lieu de la province de Hoà Binh et la ville de Viêt Tri (province de Phu Tho). Avec plus d’un million de dôngs (environ 50 dollars) le kilo, il vaut mieux avoir les poches bien remplies…
Pour se procurer ce poisson de plus en plus rare, les restaurateurs ne lésinent pas sur les moyens. Ils sont prêts à équiper les pêcheurs de tout le matériel et les provisions nécessaires.
Pêche au filet …
Pêcher le Bagarius, ça ne s’improvise pas. D’ailleurs, les pêcheurs sont pour la plupart des montagnards d’ethnies minoritaires. “C’est vraiment une partie de chasse difficile qui demande à la foi de l’expérience et du courage”, révèle Khoa, d’ethnie Pac Miêu, de la province de Cao Bang (Nord).
Selon lui, si autrefois on pouvait pêcher le Bagarius au confluent de Bach Hac (en banlieue de Viêt Tri), dans les rivières Thao et Dà (deux affluents du fleuve Rouge), aujourd’hui il faut remonter très en amont. “Une partie de chasse dure plusieurs jours. Souvent, on part à trois ou quatre. Mais il n’est pas rare de rentrer bredouille”, confie Khoa. Qu’importe, puisque un poisson de 50-60 kilos peut rapporter des dizaines de millions de dôngs ! Une petite fortune pour ces montagnards.
De Cao Bang, à bord d’un radeau en bambou chargé de matériel de pêche et de provisions, Khoa et ses deux compagnons remontent la rivière Gâm, traversant des forêts denses pour rejoindre la rivière Nho Quê, à Hà Giang (à la frontière avec la Chine). Puis ils s’arrêtent dans un ravin cerné de parois rocheuses. “C’est un bon coin à silures”, dit Khoa.
Les chasseurs s’enfoncent dans l’eau, tendent un filet lesté de boules de plomb de la taille de bols. Commence alors un ratissage en règle qui ne laisse passer que les êtres aquatiques plus petits qu’une… cuisse. Les coups de filet se succèdent… Quelques Bagarius sont capturés. Les chasseurs les placent dans des cages en bambou tressé confectionnées sur place, puis louent une camionnette pour ramener leurs prises à Viêt Tri.
… ou à l’arbalète
A Vang, d’ethnie H’Mông, de la commune de Thuy Loa, district de Na Hang, province de Tuyên Quang, est aussi un pêcheur aguerri. Lui, il a opté pour une arbalète sous-marine de fabrication chinoise. Elle est équipée de flèches en acier reliées à une cordelette dont un bout est attaché à l’arme ou au poignet du chasseur.
Le tronçon de la rivière Gâm à Na Hang est dominé par des montagnes karstiques. Les torrents ne tarissent jamais, même au coeur de la saison sèche. C’est là l’habitat de prédilection des Bagarius. Une partie de chasse d’A Vang dure normalement une bonne journée. Équipé d’une bouteille d’oxygène sur le dos, il se laisse couler au fond de la cascade Dô, avec son arbalète en main. Un silure, de la taille d’un homme, se tient au-dessus des galets, immobile, agitant ses longs barbillons. A Vang tire et la flèche s’enfonce dans la peau noire et épaisse du poisson. Le chasseur remonte sur la rive et attache la corde à de grands bidons en plastique. Le poisson blessé se laisse dériver, entraînant les bidons et laissant une traînée rouge. A Vang suit les bidons jusqu’à ce que ces derniers s’arrêtent et que le courant redevienne paisible. Il tire la corde et achève le poisson sur la rive.
Il existe encore d’autres technique de pêche pratiquées sur les rivières Lô (province de Tuyên Quang, Nord) ou Nang (province de Bac Kan, Nord). Parfois, l’histoire se termine mal et un pêcheur y perd la vie. Mais l’appât du gain est trop fort.
À noter que certains biologistes s’inquiètent de cette pression de pêche qui pourrait entraîner la disparition des Bagarius.
Le “seigneur du fleuve”
Caractérisé par sa grande taille, le ca chiên est une espèce de silure vivant au fond des cours d’eau de montagne, à fort débit. Au Vietnam, on le trouve dans les régions montagneuses du Nord-Ouest. Surnommé le “seigneur du fleuve”, il se distingue par son poids de 50 kilos et plus, parfois 70-80 kilos, ses deux superbes barbillons et ses nageoires en forme d’éventail. Quand il demeure immobile, ce poisson colossal à la peau noire et lisse fait penser à une… bombe.