Mais que vient faire Louis Armstrong dans l’histoire de mes pérégrinations new-yorkaise ?
Alors que je n’ai aucune appétence pour le jazz sous toutes ses formes, vouant même une certaine répulsion pour le free jazz qui me vrille les oreilles, j’avais décidé de faire de Louis Armstrong, cet immense artiste, trompettiste auquel je reconnais un indéniable génie, le fil rouge de ma journée.
La finissant par un verre, ou plutôt davantage, je saluais ainsi, à distance, sa mémoire.
Commençons par sa fin et plutôt mon début de journée.
Je n’avais aucune certitude quant à l’évolution de la météo, annoncée comme perturbée dans l’après-midi.
Ayant prévu initialement une expédition au long court dans une zone déserte où trouver un abri aurait relevé du challenge, je me suis rabattue sur l’organisation d’autres visites que j’avais elles aussi préparées mais pour un autre jour.
L’avantage d’un planning dont chaque journée a sa propre identité, c’est qu’il est facile de les permuter entre elles en fonction des aléas.
Même si je prétends commencer à bien connaître la ville de New-York, ne rien préparer poserait problème.
Gérer les durées et les espaces ne s’improvise pas vraiment quand le temps sur place est limité.
Donc, j’encourage chacun, quel que soit son niveau de connaissance des lieux, à réfléchir en amont à son projet de séjour.
On y gagne en efficacité et en décontraction.
Même seul (e).
Revenons donc à l’organisation de cette journée construite en deux parties.
Je suis partie sur les traces de Louis Armstrong commençant par sa sépulture au Flushing Cemetery pour terminer à son domicile de Corona.
Ensuite, je me suis rendue à Williamsburg où, reprenant un secteur que j’avais un peu négligé ces dernières années, j’ai fait quelques repérages en street art pour finir par la visite de la brasserie de Brooklyn.
Se rendre sur le tombe de Louis Armstrong est un jeu d’enfant.
Il suffit de prendre la ligne 7 jusqu’à son terminus de Flushing.
De là, emprunter le bus Q27 qui en quelques minutes dépose à l’entrée du Flushing Cemetery .
Une fois sur place, un bureau d’accueil offre gracieusement le plan du site où on vous localise à la demande l’emplacement de la sépulture .
J’ai pris la précaution de m’assurer que prendre des photos était possible, un peu échaudée par mes dernières expériences qui m’avaient valu quelques complications.
Voici donc le monument très sobre de “Satchmo”.
A ses pieds deux plaques gravées de son nom et de celui de son épouse plus tardivement décédée.
Elle a donc rejoint son légendaire époux pour leur éternité.
La stèle est surmontée d’une trompette (sa trompette ?) au creux de la quelle les visiteurs déposent de la menue monnaie
Il n’y avait aucune autre raison pour que je m’éternise sur place, et je m’en suis donc repartie en direction du Kissena Park situé non loin.
Jusqu’à Corona, je ferai tout à pied, la météo le permettant.
Kissena Park qui se trouve être un vrai poumon de verdure, une belle oasis au coeur de Flushing, accueille ses résidents qui, au moment où je le traversais pratiquaient toutes sortes de disciplines sportives dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles ne sont pas violentes.
Entre tai chi, exercices au bâton très loin des entrainements de twirling, les pratiquants étant très loin de pouvoir porétendre au rôle de majorettes, ou de la gymanastique douce qui renvoie Véronique et Davina dans une geôle pour tortionnaires, tant les mouvements pratiqués au soin d’une musique chinoise diablement agréable, sont lents et grâcieux.
Je n’apprécie guère les mélodies chinoises et leurs scies un peu aiguës, mais là, je suis restée un bon moment à me réjouir de cette ambiance musicale et de ces enchaînements harmonieux réalisés par les pratiquants toutes générations confondues.
Voici donc groupées les photos sélectionnées pour vous donner un aperçu de ce que j’ai découvert.
Kissena Park
Tai chi en couple
Bâton
Gymnastique rythmique douce.
Poursuivant ma route par la Booth Memorial Avenue,
je me suis rendue tranquillement au Flushing Corona Park.
En chemin, j’ai pu apprécier le caractère calme des rues où les maisons individuelles supplantent largement les immeubles.
La population y est essentiellement asiatique.
Il faut rappeler que Flushing rassemble la plus grande communauté asiatique de New-York et que c’est considéré comme le seul authentique Chinatown moderne.
Me voici rendue dans un parc que je connais bien et dont j’ai plusieurs fois vanté les centres d’intérêt.
On peut y voir l’Unisphère, les vestiges de l’exposition universelle de 1964 dont le cinquantenaire a été fêté l’an passé et dont j’avais relaté l’organisation.
On y trouve, en sus d’espaces nombreux pour se détendre et pratiquer du sport, le Queens Museum avec son panorama, cette maquette à l’échelle du tout New-York.
Un peu plus loin se trouve le NY Hall of Science.
Cette fois-ci, je voulais photographier les médaillons contemporains de l’exposition universelle.
En voici un exemplaire :
A cette hauteur, il devient aisé de s’engager dans Corona, quartier de Queens où a résidé Louis Armstrong.
En passant, on peut se confronter à l’insolite.
Je connaissais l’installation des bicyclettes sur les balcons, mais hors balcon, pas vraiment!
Corona est un quartier très populaire où résident essentiellement une communauté latina.des latinos.
On n’entend que très peu l’anglais dans les rues.
Les commerçants interpellent les chalands en espagnol.
La maison de Louis Armstrong, transformée en musée, se trouve au 34-56 107th St à Corona.
On y accède par la ligne 7 arrêt 111th ou 103rd St.
La voici de l’extérieur, sa visite n’étant pas possible le jour de mon passage.
Vous pourrez la faire avec “Curiosités” grâce à son blog.
Le deuxième cliché rend compte des habitations qui se trouvent en face de cette rue.
Le contraste est saisissant entre les deux architectures.
Louis Armstrong Museum
En face
A ce moment là, je décidais de prendre le métro pour faire un passage rapide à mon hôtel pour repartir en bus à Brooklyn.
C’était sans compter sur les fantaisies de la ligne 7 qui, déjà à l’aller nous avait obligé à changer de train, celui dans lequel je me trouvais n’allant pas au terme de la ligne.
Cette fois-ci, il m’a fallu prendre la direction inverse pendant deux stations pour repartir dans le bon sens, le quai de la gare d’où je partais étant inaccessible et les métros ne s’y arrâtant pas.
Pourquoi?
Mystère?
De bonnes raisons, certainement.
En prenant le bus 62, je savais que je serais rapidement rendue à Williamsburg.
Résider à LIC a vraiment beaucoup d’avantages quand on considère les secteurs que je visite.
Il devient plus facile de les atteindre par des biais différents que si je me trouvais à Manhattan.
Donc, choisir son adresse de résidence, indépendamment du budget qui est un critère de sélection contraint, il est intéressant de réfléchir à l’organisation des visites et de leur localisation pour sa sélection.
Me voici donc à Williamsburg, à hauteur du pont pour une promenade impromptue dans la partie ouest du quartier, louvoyant entre l’East River, Kent, Whyte et Berry Street.
Cela faisait quelques années que je n’avais pas repris contact avec ce secteur, en privilégiant d’autres.
Quelle surprise.
A l’instar de Queens et LIC / Hunters, les rives de Williamsburg s’urbanisent très vite avec des buildings qui, faisant face à la skyline de Manhattan, en feront bientôt l’écho.
J’avais suivi les projets urbanistiques et architecturaux du site de feu l’usine sucrière de Domino.
Je suis, d’une manière générale ce qui se projette dans les nouveaux quartiers de New-York mais, à voir sur place, tous ces chantiers en cours, toutes ces zones industrielles rasées, tous ces espaces libérés qui modifient la perspective, m’ont vraiment surprise.
Face à cette vue imprenable
Impossible de ne pas faire le plein de clichés en treet art avec plus ou moins de succès.
Située à lintersection de Broadway et de la S5th St, non loin de Peter Luger au pied du pont de Williamsburg, se trouve une façade dont les artistes renouvellent les oeuvres.
Voici l’actuelle.
Tranquillement, ayant fait une réservation préalable via le net pour visiter la Brooklyn Brewery (Brasserie) à 17 h, je me suis délectée de la tranquillité du quartier si animé le week-end.
Là, tout semblait presque endormi.
Parlons bière, à la santé de Louis Armstrong !
La visite de cette brasserie qui produit des bières d’excellence réputées dans tout le pays et même hors frontières depuis peu puisqu’on peut en trouver en France, est un peu particulière.
Vous pouvez y aller le WE sans réservation en prenant le risque de faire la queue ou opter, comme moi, pour une visite payante, à l’heure et au jour choisis par avance.
Une fois votre inscription validée grâce au voucher, vous êtes accueillis par un duo de “comiques” qui vont tout faire pour vous expliquer les processus de fabrication de quatre crûs de choix, dont l’un est fermenté selon les méthodes champenoises.
C’est le fleuron de la maison.
On commence donc par une Brooklyn Lager et on finit quatre verres plus tard par ???
Je vous assure qu’au quatrième verre, je comprenais de mieux en mieux l’anglais mais je n’étais plus sûre de ce que j’aurais pu répondre si on m’avait interrogée!!!
Cette visite interdite aux mojns de 21 ans du fait de la consommation d’alcool est un pousse au crime.
Sous prétexte “légitime” de vous faire découvrir toutes les subtilités desproduits brassés, on vous ennivre un peu espérant qu’à la fin vous consommerez encore davantage et achèterez à la boutique de l’entrée quelques souvenirs indispensables à votre collection.
Vous êtes reçus dans le bar de l’établissement pendant à peu près une heure où vous sont données toutes les explications sur les verres que vous descendez allègrement.
Ensuite, on vous conduit rapidement dans la salle de fermentation où se trouvent les cuves puis dans celle du conditionnement dont on ne voit pas grand chose, à dire vrai.
Ensuite, retour au bar, pour consommer à vos frais.
Personnellement, je me suis contentée d’utiliser les toilettes pour repartir à peu près tranquille et acheter trois cartes souvenirs.
Deux verres de bière plus tard
Il était temps de reprendre mon bus 62 pour un retour dans mon hôtel studio.
Bien que réalisant qu’il me fallait manger, l’alcool le ventre vide n’étant pas conseillé, j’ai acheté de quoi me préparer un petit diner, mais une fois sur place, je n’ai guère eu l’énergie de le consommer en entier.
J’ai pris cet ultime cliché et m’en suis allée retrouver Morphée.
Résultat : couchée tôt mais réveillée à 3 h 30.
Heureusement!
Ce temps me permet de formaliser ce récit qui, entre réduction du poids des photos , narration et mise en page, me prend du temps.
J’espère que vous appréciez un peu…ou…
N’hésitez pas à me le faire savoir dans les commentaires.