Hong Kong, côté nature
Aux confins de la Chine
Parmi les différentes zones protégées par le géo-parc, figure une petite île solitaire, amarrée tout à l’est du territoire, face à la Chine : Tung Ping Chau. Impossible d’y aller en semaine, il faut attendre le week-end ou un jour férié, lorsque l’unique ferry s’y rend. Départ à 9h tapantes du quai de Ma Liu Shiu, à 10 min à pied de la station University. Aucun étranger à bord : juste des Chinois qui regagnent l’île de leur jeunesse, ou d’autres, curieux, qui n’y ont encore jamais mis les pieds. Le tourisme « vert » prend son essor à Hong Kong.
Le bateau remonte le détroit de Tolo, délimité au Nord par l’échine cabossée des Nouveaux Territoires, et au Sud par la péninsule de Sai Kung. Un barrage flottant de la police, dressé pour empêcher la contrebande avec la Chine, signale le passage le plus étroit et l’entrée dans la baie de Mirs. Quelques îles apparaissent et s’évanouissent rapidement. Après 1h30 de traversée, enfin, voici Tung Ping Chau.
Les passagers se dispersent. Très vite, le sentier littoral retrouve son calme. Il glisse sous les arbres, traverse des hameaux abandonnés. Un temple dédié à Tin Hau, où se consume un bâtonnet d’encens solitaire, se serre près de la côte.
Tout à l’Est, à la pointe de Kang Lau Shek (photo), les promeneurs se regroupent près de rochers sculptés par l’érosion. Les pandanus colonisent la côte – malheureusement souillée par les détritus ramenés par les marées de tempête. Une pluie fine s’abat, exhalant l’odeur de la végétation et de la terre.
Peu après avoir doublé la pointe nord, une plage immense, au sable clair, se déroule. Quelques baigneurs pataugent, laissant émerger leur tuba. À l’abri du limon charrié par le delta de la Rivière des Perles, des fonds coralliens se sont développé. Sommes-nous vraiment à Hong Kong ? Difficile de le croire.
Texte : Claude Hervé-Bazin
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