Équateur : l'avenue des volcans, de Quito à Cuenca
Cuenca, au bout de la route
Encore deux heures trente de bus, entre sambas et tecnocumbia tonitruantes, avant de rejoindre la vieille cité coloniale de Cuenca. Troisième ville du pays, celle-ci s’enorgueillit, à l’instar de Quito, d’un centre historique classé par l’Unesco.
Au cœur de toutes choses, veillé par de hauts araucarias, le Parque Calderón s’épanche entre deux cathédrales — l’une ancienne, désacralisée, l’autre plus récente, tendance néo-romane. La première est attachante comme un théâtre sicilien, avec sa cène grandeur nature et ses décors pastel à l’italienne.
Le long du río Tomebamba, où dorment les vestiges d’une cité précolombienne, une promenade chemine aux pieds d’une enfilade de hautes maisons coloniales. Au-dessus, dans les rues quadrillées, la foule se presse sur le pavé.
Plaza de las Flores, les glaïeuls s’échangent par bouquets entiers avant d’aller fleurir l’autel de La Merced. Au Mercado Sangurima, c’est une chaise ou une corde que l’on vient chercher. Et, au 9 de Octubre, une bonne part de hornado, un cochon que l’on grille entier.
Calle Tarqui, une boutique attire l’œil. Fondée il y a des lustres, la Casa del Sombrero est la référence en matière de finition de panamas. Ce célèbre chapeau de paille, qui est 100 % équatorien, doit son nom aux employés du canal de Panama qui l’utilisaient pour se protéger du soleil… Roosevelt le popularisa en allant leur rendre visite.
Si le tissage est reconnu pour sa finesse, c’est tout un art, aussi, que de savoir couper les pailles, laver, blanchir au souffre, presser et repasser. Reste à faire son choix, parmi les centaines de chapeaux pendus en grappes ou les nobles super finos, bien cachés, dont les prix peuvent franchir les 1 000 US$... Un souvenir vraiment inestimable.
Texte : Claude Hervé-Bazin
Mise en ligne :