Équateur : l'avenue des volcans, de Quito à Cuenca
Quito, la capitale cernée
La pente est raide, le souffle court. Le premier coup d'œil sur Quito (photo) n’est pas de tout repos. À 2 800 m d’altitude, bientôt 3 000 m, l’air manque et le Panecillo se fait désirer. Elle semblait pourtant toute proche, cette Vierge de Quito ailée, au doux visage contrastant avec le serpent qu’elle écrase, dressée sur sa colline juste au sud du centre historique.
Vue d’en haut, la capitale équatorienne s’étale à perte de vue, colonisant collines et basses pentes d’une longue vallée (50 km) dominée par un trio de volcans : le Pululahua (3 340 m) au nord, dont l’immense caldeira (12 km) est l’une des rares au monde à être habitée, l’Atacazo (4 463 m) au sud et, surtout, le massif Pichincha bicéphale à l’ouest (4 794 m), sur les pentes duquel s’élève une télécabine.
Ne le croyez pas éteint, il ne dort que d’un œil. Ou, plutôt, d’une bouche. Là où le Rucu (« vieux ») Pichincha se tait, le Guagua (« jeune ») Pichincha a encore méchamment explosé en 1998-99, crachant lave, bombes, pierres ponces et vapeur. Une haute colonne de cendres s’éleva alors jusqu’à 19,5 km d’altitude, avant de retomber en une pluie fine qui donna à la ville de faux airs de station de ski…
Coup de chance : protégée par une muraille naturelle, Quito ne craint guère les coulées du Guagua. Mais qu’adviendrait-il si une coulée de boue venait à franchir le barrage ? On n’ose imaginer la catastrophe pour les 3 millions de citadins pris au piège de la vallée.
Texte : Claude Hervé-Bazin
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