Équateur : l'avenue des volcans, de Quito à Cuenca
Sur le chemin des Incas
Il ne faut pas rater les marchés de Cajabamba et de Guamote. Des marchés, il y en a d’innombrables en Équateur. Ils sont l’âme du pays, le lieu où l’on croise sa population indígena, comme on dit ici. Les plus attachants sont ces marchés aux bestiaux, comme à Otavalo et Zumbahua, et ces merveilleux marchés aux fruits et légumes.
On y trouve de tout. Des patates par sacs de 50 kilos. Des carottes aussi. Des céréales en pagaille : lentilles, fèves, orge, blé… À chacun sa petite récolte, présentée à même le sol. Des herbes médicinales et d’autres pour confectionner le te qui réchauffe. De la viande sous une halle, de la laine aux teintures naturelles, rose indien et violet accra, qui nimbent les épaules des femmes d’ici.
Serrée au creux d’un cirque montagneux, Alausí est une autre escale incontournable. C’est d’ici que part le train de la Nariz del Diablo (« nez du diable »), dont la voie se faufile entre gorge et front des falaises. Il était célèbre, jadis, ce petit train sinueux et tortueux, du toit duquel on respirait l’air des Andes comme jamais. Mais El Niño a emporté la voie et seuls quelques fragments ont été reconstruits, pour des trains touristiques aseptisés.
Heureusement, à deux pas, part un itinéraire autrement plus évocateur : le Capac Ñan, le vieux Chemin de l’Inca, qui reliait Cuzco à Quito. Il en reste quelques volées de marches et des ruines de tambos (relais incas), entre le bourg d’Achupallas et le site archéologique d’Ingapirca.
Trois jours d’un cheminement au pas des mules et du guide, à fleur de páramo et les pieds dans l’humidité des vallées. Au terme de la randonnée, le « fort » ovale d’Ingapirca (photo) était probablement un temple édifié à la gloire du dieu solaire. Son appareillage de pierres vertes (diorites), parfaitement ajustées, est impressionnant.
Texte : Claude Hervé-Bazin
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