1<sup>er</sup> aout 2017, Zaventem, Belgique. J’attends sereinement mon vol de 21h10 qui me conduira directement à Tokyo Narita. Cette fois, pour mon 3<sup>ème</sup> voyage en solo, j’ai choisi de voler avec ANA, j’ai acheté mon billet sur leur site pour 800 euros (aller-retour sans escale) en septembre 2016. Arrivé à 15h 30 à Narita après un vol calme et plaisant, je retire mon rail pass 3 semaines, réserve un billet pour aller à Tokyo ainsi que mes billets de train pour le lendemain. Je me rends à Kanda, proche de la gare de Tokyo et accessible par la Yamanote (inclus dans le rail pass). Je ne la ferai pas longue ce soir car je me lève tôt demain matin : je me rends en Shinkansen de Tokyo à la gare JR Hakata à Fukuoka (compter plus ou moins 6 à 7h de voyage), début de mon périple de 15 jours dans le Kyushu, la 2ème plus grande île du Japon. Dernier coup d’œil sur mon road book, révision de kanji et soirée tokyoïte en compagnie de compatriotes qui achèvent ce soir leur voyage, et hop dans les bras de Morphée.
Fukuoka
Mon premier constat en arrivant à Fukuoka vers 15h30 le 3 août concerne le climat : il fait beau, chaud, humide certes mais supportable quand même. Moi qui avais peur des intempéries en ce mois d’août, je n’aurai eu que … 2 courtes averses en 15 jours!
Fukuoka est une ville plaisante, cosmopolite, avec ses centres commerciaux à couper le souffle autour de Tenjin et la gare JR. Canal city est incontournable avec ses fontaines illuminées, c’est dans ce centre je déguste les “tonkutsu” ramen.
Le lendemain matin, je quitte mon auberge de jeunesse (Backpackers Hostel, vieillot mais propre, accueil sympa), pour une bonne randonnée pédestre à travers la ville dont l’issue est la tour de Fukuoka situé à l’Ouest de la cité : Hakata, Canal City, Tenjin, l’impressionnant dome et puis enfin la tour. Là-haut, je profite d’une superbe vue à 360 degrés et me laisse tenter par un lunch en hauteur. En rentrant, petit détour par Robosquare (robotique et Hi-tech) avant de me trouver un yatai (petit stand resto en rue) sympa. Tiens, le soir tombe toujours aussi tôt au Japon
Nagasaki
5 août. Dans le train vers Nagasaki, je repense à mon émotion lorsque j’ai visité le mémorial d’Hiroshima l’année précédente. Après une installation rapide à mon hôtel, visite de Dejima soit des bâtiments reconstruits à l’ancienne à l’endroit même où les voyageurs étrangers étaient tolérés au 17ème siècle lorsqu’ils débarquaient à Nagasaki. Très intéressant, compter 2h pour profiter de tout.
Puis, je me rends à pied à Urakami (2.5 km de la gare JR), hypocentre de l’explosion atomique du 9 août 1945. Je suis d’abord frappé par le peu de touristes sur le site (et ce sera une constante pendant cette quinzaine, peu ou pas de touristes “non asiatiques” du tout, je ne pouvais espérer meilleure immersion). Ensuite, ce qui ressort de ces 2 heures de visite, c’est cette forme de sobriété qui engage le respect et la compassion pour les événements douloureux du passé. J’en profite pour acheter du beau papier origami pour mes élèves de CM2, nous apprendrons à fabriquer des grues de la paix, en hommage à Sadako Sasaki.
De retour vers Nagasaki, je fais une pause en cours de trajet pour emprunter le téléphérique d’Inasa-yamaqui qui me permet d’avoir une superbe vue sur la ville. J’ai un peur, la cabine tangue très fort car le vent est soutenu suite à l’arrivée d’un typhon prévu pour le lendemain. Celui-ci finira par dévier de son trajet initial.
Le lendemain est consacré à la visite du sud de la ville : Jardin Glover, pentes hollandaises, église catholique d’Oura. Pause à midi pour déguster au resto chinois Shikario situé dans le coin le “champon”, version locale de ramen où produits de la mer et de la terre se côtoient: un délice (penser à réserver, c’est très fréquenté).
7 août. Premier (et dernier :-)) couac de mon voyage : ma journée à Unzen. Arrivé à Unzen par le bus vers 10h30, je ne comprends qu’après une semi-dicussion nippo anglaise que le seul taxi qui pourra me conduire à l’Unzen-dake (1359m) ne pourra venir qu’à 14h et je n’aurai qu’une heure sur place, durée de la course. Moi qui voulais en faire l’ascension pédestre, c’est raté…. Bon, je meuble en me promenant dans ce village reposant, me balade dans les “enfers” (sources chaudes), déguste un œuf cuit dur, sirote une Asahi…
Zut, plus le temps pour un onsen improvisé, mon taxi va arriver. En arrivant sur place, je constate que le téléphérique ne fonctionne pas et que c’est uniquement d’en bas que je pourrai apprécier le volcan. Grrrrrrr!!! Je me console en prenant des photos du site.
Je rentre à Nagasaki un peu dépité. Allez, ça ne dure pas longtemps, dégustation de Castella, sortes de génoises de haute facture. J’en achète pour les déguster avec les miens quand je serai rentré.
Kumamoto
8 août. Simple et rapide de voyager en train en Kyushu, vraiment. Arrivé à Kumamoto, je vois mon hôtel depuis la gare JR. J’y arriverai détrempé. Et j’y serai secoué aussi car un tremblement de terre me réveillera en début de nuit. Personne ne panique dans l’hôtel, c’est un petit séisme, ici on est habitués…L’hôtel est également situé à 5 minutes de l’agence de location où je prendrai possession de ma voiture dès le lendemain matin. En attendant, je prends un tram qui me conduit dans le centre-ville. Le château de Kumamoto étant toujours fermé pour rénovation, je me “perds” un peu dans cette très chouette ville avant de me rendre au très beau Suizenji-koen, jardin reproduisant les étapes de la route du Tokaido. Je vous le recommande chaudement (c’est le cas de le dire J).
9 août. Je me rends chez “Nissan rent a car”. J’ai loué, quelques mois auparavant sur leur site, un petit véhicule pour me rendre dans la région d’Aso et Takachiho. J’ai aussi, dans les temps, commandé une version japonaise de mon permis de conduire auquel cas je n’aurais pas pu avoir accès à la Nissan. C’est ma première expérience de conduite au Japon, les débuts sont un peu laborieux : conduire à gauche, se familiariser avec le GPS en anglais. Après être sorti de Kumamoto, tout va déjà bien et à une vitesse de 50 km/h sur la Route 57, je me rends dans l’Aso-san, région volcanique particulièrement belle, c’est aussi un grand « classique » du Kyushu. Je m’arrête régulièrement pour prendre des photos. Arrivé à l’auberge de jeunesse Aso Base Backpackers, situé au pied de la route menant au Naka-Dake, je me rends d’abord au marché local près de la gare pour m’approvisionner un peu.
Quel spectacle en haut : difficile de rendre compte avec des mots…
A nouveau, pratiquement aucun touriste et mes deux heures de rando (fléchage correct) se font en solitaire. Au pied du Naka-Dake, je suis à nouveau refoulé pour cause de… téléphérique (ben décidément :-). Impossible de voir le cratère…
Après un onsen bien mérité situé en face de la gare, soirée à l’auberge où je partage mes vivres avec une famille française et un routard japonais… Un chouette moment, ensemble, en français et en japonais que j’étudie depuis 2 ans… Equipement cuisine et chambres au top, hygiène impeccable, je vous conseille vivement cette auberge!
Le lendemain, cap sur la petite ville de montagne Takachiho et ses gorges mythiques. Que c’est beau de suivre la rivière en s’y promenant à pied, les barques ne sont pas à flot, tant pis.
Seconde promenade vers la grotte Ama-no-Yasukawara dans le sanctuaire shintoïste qui jouxte la rivière. En soirée, à 20h, spectacle d’1h de danse et musique traditionnelles “yokagura”. A voir pour s’immerger dans la tradition nippone.
En quittant Takachiho le lendemain matin 11 août, je prends de la hauteur vers Kunimigaoka pour voir la région depuis un très joli point de vue (bien fléché). Je ferai de même en repassant sur Aso en observant la région depuis les sommets de la Milk Road avant de reprendre la route vers Kumamoto. Voiture rentrée à bon port et dans les temps, je n’ai pas oublié de faire le plein. Vite, un p’tit bento et go dans le Shinkansen pour Kagoshima…
Kagoshima
Après m’être installé en début de soirée, je me rends dans le quartier animé de Kagoshima pour un moment de détente. Et bien, c’est festif! Que de bars, restos, rue piétonnes bondées de monde tous les soirs. Pas facile de dénicher une petite enseigne conseillée par les guides. Mais qui cherche trouve, c’est aussi la règle au Japon…
Le 12 août, excursion sur le volcan Sakurajima qui fait face à la ville dont il est le symbole. Après avoir pris le bac, je cours et j’attrape in extremis le bus qui fait le tour de l’ile en 2h30 (2 bus par jour, il vaut mieux réserver ou alors louer une voiture), ouf!
C’est qu’il était de mauvaise humeur ce matin !
Après-midi, promenade à pied à proximité du port avec arrêt au Visitor Center.
Retour à l’hôtel et soirée où vous savez J !
Le lendemain, direction Ibusuki : on approche de la pointe sud du Kyushu (péninsule de Satsuma) et je désire vivre 2 choses.
Primo, voyager en train “ibusuki no tamatebako”, un train à l’ancienne avec ses boiseries et son profil noir et blanc : génial!
Secundo, expérimenter les bains de sable chaud : on enfile un yukata et sous un auvent à la plage, on est enterré dans du sable volcanique chaud pour 10 minutes ou plus. Après, direction l’onsen pour se laver. Qu’on se sent bien après,… si bien que j’en oublierais le bus qui me conduit au Flower Park Kagoshima où j’ai pu bénéficier d’une partie de la visite en mini bus , pratique pour se protéger du soleil. Que le site est beau et bien entretenu, que d’espèces de fleurs, chacune a son histoire…
Et enfin direction le cap Nagasaki-bana, tout proche, le point le plus au sud de la péninsule de Satsuma. Face au phare, le Kaimon-dake, majestueux.
Le lendemain 14 août, informations prises, je ne me rends finalement pas au parc national de Kirishima-Yaku pour une rando d’un jour La météo n’est pas géniale, les horaires de bus boiteux, et à vrai dire, je commence à être un peu fatigué de toutes ces belles découvertes. Je me rends donc en bus à Chiran, une bonne heure de bus (si vous vous trompez de bus comme moi, comptez alors le double : visite de maisons de samouraï de l’ère Edo.
Puis, resto traditionnel pour déguster des soba et achat de thé, il est très réputé dans la région.
Je n’aurai hélas pas le temps de visiter le musée de la Paix des kamikazes, tout proche. Je retourne à Kagoshima sans me tromper de bus cette fois. Avant de rentrer, je m’offre la grande roue pour avoir une chouette vue sur la ville et la région.
Miyazaki
Le 15 août, direction Miyazaki, dernière étape de mon aventure en Kyushu.
On dit qu’au Japon, on ne perd jamais rien, c’est vrai. Alors que nous arrivons à Miyazaki (avec plus d’une heure 15 de retard dû à des ralentissements du côté de Kirishima (raison de plus pour ne pas y être allé), on nous fait savoir que nous devons descendre une gare avant le terminus et qu’une navette de train nous attend. Dans la précipitation, je me rends compte, mais trop tard, que j’ai oublié ma sacoche contenant, GSM, portefeuille, passeport, rail pass… dans le train de départ .Arrivé au terminus, je demande en « japonanglais » qu’on signale la perte de mon sac. Je fais demi-tour, j’ai peur, panique même bien que j’aie confiance mais l’émotion est très forte. Mon sac sera finalement retrouvé dans la demi-heure, ouf!!! Il fallait les voir, ces employés, passant coups de fils et s’affairant. Recevez Messieurs et Madame, un profond « arigato gozaimasu ».
Pour me remettre de mes émotions, je m’offre une dégustation de bœuf, très réputé dans la région : c’est le cas, la pièce de viande cuite sur pierre était excellente. Puis, visite du musée des Sciences de Miyazaki, disons que c’est ma casquette d’instit primaire qui me pousse à y aller, il s’agit essentiellement d’un musée pour enfants, suffisamment interactif pour que ces derniers puissent aborder les sciences par les sens et non par la théorie: agréable et instructif.
Et enfin, le 16 août, je termine en beauté en louant une voiture pour la journée afin d’ explorer le littoral et la côte Nichinan-kaigan, de l’île d’Aoshima au Cap Toi (ah, ses chevaux sauvages c’est de la magie!!!) en passant par le sanctuaire Udo-Jingu. avec des vues extraordinaires sur les falaises et les îles avoisinantes.
Le lendemain, 17 août, je retourne à Tokyo en faisant le chemin inverse de mon voyage. Suite à des travaux entre Myiazaki et Kagoshima (les mêmes qu’à l’aller), je raterai ma correspondance pour Osaka. L’employé qui s’occupe de moi règle ça en 5 minutes : c’est à Kobe que je changerai de train pour Tokyo. Perte de temps : 50 minutes. Insignifiant, non ?
J’arrive au ryokan Kamogawa (très chouette !!!) situé dans Asakusa vers 19h. Je suis à la fois très fatigué et heureux d’avoir vécu mon aventure en Kyushu. Les jours suivants, je profiterai encore un peu de Tokyo (l’expo Hokusai notamment) et de Yokohama (quel quartier chinois !) avant de rentrer en Belgique le 22 août.
Un grand merci à tous les routards qui ont permis la réalisation de ce voyage, mention spéciale à Bene_no Fukuoka et Fuchan. Kanpai !!!