Culture Andalousie

Expression pure et puissante de ce que l'âme andalouse possède de noble et de tragique, voici le flamenco, cet art bouleversant. Cette énergie toute particulière qui passe de l'artiste au public, et du public à l'artiste, dans une communion pleine d'extase, s'appelle le duende. Or, il est bien rare que le duende naisse dans les tablaos, ces salles de spectacle où les artistes donnent un flamenco trop souvent folklorisé.
Les tablaos sont très bien pour une première approche, et le silence des étrangers, finalement assez gênant devant la passion des danseurs, vous donnera certainement envie d'aller creuser un peu plus loin.
Jetez un coup d'œil aux programmes culturels des revues et journaux locaux, qui répertorient les soirées flamenco ayant lieu dans les tavernas, les bars et les peñas flamencas (sous réserve que cela soit ouvert aux non-membres), ou parfois même dans les tablaos. Renseignez-vous également sur les multiples festivals et cycles de flamenco.

Vers la fin des années 1980, le flamenco s'est mis à résonner dans les night-clubs, sur la FM.
Ce sont les gitans andalous qui ont créé le genre musical flamenco : ils sont nés avec le cante flamenco et le chantent donc mieux que personne. Des générations d'apprentissage en ont fait les détenteurs de la sensibilité flamenca.
Et pourquoi spécialement les gitans andalous ? Parce qu'en Andalousie se sont installés les gitans qui ont le plus voyagé ; et, durant leur périple, ce peuple puisa dans tous les chants sacrés ou populaires qu'il put entendre et les chanta à son tour pour supporter sa peine. Riches de cette connaissance unique, ils créèrent le cante jondo, la forme la plus puissante du flamenco. Un cri, une déchirure.

C'est donc en Andalousie qu'est né le flamenco. Dès le début du XIXe siècle, il apparut dans les tavernes. Ce chant libre était la fierté, l'expression des pauvres. Une langue à part entière.

Depuis, le flamenco a emprunté mille chemins. Du style le plus épuré (un chanteur pose simplement sa voix sur le rythme d’un marteau frappant une enclume, évoquant le travail d’un maréchal-ferrant) aux arrangements symphoniques des chansons de Camarón, le flamenco se décline sur toutes les gammes de la sensibilité gitane.
Depuis 2010, il est inscrit sur la liste du Patrimoine immatériel de l’Unesco.

Séville voit naître 2 des plus grands peintres du Siècle d'or espagnol : Diego Rodrígues de Silva y Velázquez (1599-1660) et Bartolomé Esteban Murillo (1618-1682). Málaga n'est pas en reste, elle donne naissance en 1881 au fils d'un prof de dessin promis à un grand avenir : un certain Pablo Picasso !

La littérature est représentée par Federico García Lorca (1899-1936), l'auteur du Romancero gitano dont la vie est évoquée dans l'introduction à la ville de Grenade, et par 2 auteurs contemporains à découvrir, Agustín Gomez-Arcos, né à Almería en 1939, émigré en France en 1966 et auteur de 8 romans écrits en français parmi lesquels Ana non qui obtient le prix du livre Inter en 1977 et le prix Roland-Dorgelès en 1978, et Antonio Muñoz Molina, né à Úbeda dans la province de Jaén en 1956, dont 8 romans ont été traduits dans notre langue.

Diego de Siloé (1495-1563) est l'un des architectes et sculpteurs les plus talentueux de son époque. Passant du gothique castillan à la maîtrise de l'art italien de la Renaissance, il poursuit sa formation en Italie. Son ambition de bâtir comme les Romains trouve matière à s'exercer dans la conception originale de la cathédrale de Grenade. L'influence de son style marque également les cathédrales de Málaga, de Séville (1536) et de Guadix (1549).