Culture et arts Colombie
Musique
Outre la salsa et le vallenato, répandus dans tout le pays, on peut distinguer les styles de musique colombienne en 4 grandes régions.
Côtes atlantique et caraïbe
La musique des côtes atlantique et caraïbe est caractérisée par des rythmes chaloupés, propices à la danse.
La cumbia est la plus représentative, considérée d’ailleurs à l’étranger comme la musique colombienne par excellence. Mêlant des mélodies indigènes à des rythmes africains, elle est jouée avec des instruments comme les cornemuses typiques de cette région des Caraïbes (et dont le son évoque celui de la clarinette) ou diverses percussions.
Le bullerengue est un autre style dérivé de la cumbia, répandu dans toute la région.
Un autre style de musique issue de la côte caraïbe est le vallenato, originaire du département de La Guajira mais populaire dans tout le pays. Le vallenato se danse à 2 et évoque un peu le forro brésilien, car on retrouve l’accordéon et la guachacara.
Le paseo est un autre style de musique vallenato, romantique lorsque le rythme est lent, proche du merengue avec un rythme rapide.
Le merengue, originaire de République dominicaine, est d’ailleurs populaire sur tout le littoral atlantique et caraïbéen.
Musique sur la côte pacifique
La salsa, dont la capitale incontestée est Cali, est certainement la musique la plus populaire dans la région et dans tout le pays ! D’abord introduite en Colombie sur la côte caraïbe, en particulier à Barranquilla, cette musique a déferlé sur la côte pacifique dans les années 1970, à l’occasion du festival de Cali. L’autre style très répandu sur la côte pacifique est le currulao, joué avec des instruments typiques comme la marimba, ou le bunde, musique d’origine africaine qui existe aussi sous d’autres variantes dans la région andine. Citons enfin le makerule et aguabajo, musiques et chants folkloriques typiques du département du Chocó.
Musique dans la région andine
La musique de la région andine a subi une forte influence européenne.
À l’instar du pasillo, rythme inspiré de la valse autrichienne, qui se jouait à l’origine au piano dans les salons. Ce style de musique fut ensuite popularisé par de grands poètes, et joué avec des instruments à corde (guitare, tiple, mandoline).
Le bambuco est cependant le style de musique andine le plus représentatif. Le bambuco est interprété par 2 ou 3 musiciens, accompagnés de chants, et se danse en couple.
La guabina est un autre style de musique dérivé du bambuco, joué notamment dans les départements du Boyacá et de Santander, avec un important festival chaque année en août.
Citons également d’autres musiques folkloriques typiques des Andes, telles le torbellino, le sanjuanero ou le rajaleña.
Il y a cependant une grande différence avec les musiques andines de Colombie, de l’Équateur, de Bolivie et du Pérou.
Musique des plaines orientales
La musique des plaines orientales (Orénoque et Amazonie) est caractérisée par des instruments comme la harpe, le cuatro et les maracas. Le joropo en est le style le plus représentatif, avec plusieurs dérivés comme le zapateo (qui évoque un peu le flamenco espagnol), le paseo ou le galerón, fortement ancré dans la culture rurale.
Population
Le peuple colombien est l’un des plus divers du continent. Cependant, selon le recensement de 2018, les blancs et les métis (d’ascendance mixte européenne et amérindienne), représentent plus de 85 % de la population. Le reste des Colombiens se répartissent entre Afro-descendants (environ 10 %), Amérindiens autochtones (4,4 %, soit 1,9 million de personnes) et une très faible minorité de Rrom. Enfin, environ 4,7 millions de Colombiens vivraient à l’étranger.
Avec presque 51 millions d’habitants et une densité d’environ 40 habitants au km², le pays grand comme 2 fois la France (1 138 910 km²) est très inégalement peuplé : 77 % des Colombiens vivent en ville, dont 30 % dans les grandes métropoles (Bogotá, Medellín, Cali, Cartagena et Barranquilla). La population des grands centres urbains est principalement blanche et métisse. Si les métis ont toujours vécu dans les villes, en tant qu’artisans ou petits commerçants (ils ont joué un rôle majeur dans l’expansion urbaine de ces dernières décennies), ils composent aussi la plupart des campesinos (vivant dans les zones rurales) des hauts plateaux andins.
Peuples autochtones
Avant la colonisation espagnole, le territoire était habité par un grand nombre de peuples autochtones. Beaucoup d’entre eux se sont fondus dans la population métisse, mais il subsiste aujourd’hui plus de 87 cultures distinctes. 718 resguardos (réserves) ont été créés et occupent plus de 30 % de la superficie totale du pays. On estime qu’elles sont habitées par plus de 800 000 personnes (environ 67 000 familles). Près de 80 % des peuples indigènes de Colombie vivent dans les départements de La Guajira, du Cauca et du Nariño.
Bien que l’Amazonie colombienne soit peu peuplée, elle abrite plus de 70 groupes indigènes distincts.
Les peuples autochtones sont représentés par l’Organisation internationale indigène de Colombie (ONIC). La Constitution de 1991 reconnaît leur langue maternelle comme langue officielle sur leur territoire, et la plupart des peuples autochtones ont un enseignement bilingue (en langue indigène et en espagnol). Les départements de Cauca, La Guajira et Guainía ont le plus important pourcentage de population d’origine indigène.
Les plus grands groupes autochtones sont notamment les Wayúu ou Guajiros, les Arhuacos, les Muiscas et les Kunas. Si l’écrasante majorité des Colombiens parle l’espagnol, ce sont au total 101 langues indigènes qui sont liées à la Colombie, dont 80 sont encore parlées aujourd’hui. La plupart appartiennent aux familles de langues chibchanes, arawakiennes et caribes.
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