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Musique

Cuba a marqué le XXe siècle par son extraordinaire palette de musiques et de danses : rumba, punto, tonada, danzón, son, batanga, boléro, changüí, guajira, mambo, cha-cha-cha, pachanga, songo, salsa, etc. Elles sont le fruit de la promiscuité tropicale copieusement aromatisée des traditions espagnoles et africaines.
Vous côtoierez cette musique au quotidien, car elle est une tradition populaire très ancrée. Les formations, y compris les plus petites, sont souvent bonnes, voire excellentes. Et voilà un (rare) sujet de société qui n’a pas été « castré » par le pouvoir, et ne lui doit pas grand-chose. Tant mieux !

Commencez votre voyage en musique, écoutez notre playlist Routard Cuba.

Salsa

La salsa a grandi dans les milieux cubains de New York et s’y est épanouie dès le milieu des années 1970.

La vie nocturne des musiciens de la diaspora latine est intense à New York. Dans les descargas, ces jam sessions latinas, toutes les influences se mélangent aux variantes afro-cubaines : bomba et plena des Portoricains, merengue des Dominicains, cumbia des Colombiens.

Le pilonnage promotionnel fut tel que pour tout un chacun, musique cubaine égale salsa. Grave erreur ! C’est bien à Cuba qu’est apparu le terme « salsa », dans un son de 1929, Echale Salsita (« Mets du piquant »), puis en 1962, avec l’album de Pupi Legarreta Salsa Nova.

Dans les années 1980, toute l’Amérique hispanophone adopte la salsa. Certains pays révèlent leurs stars.

À Cuba, aujourd’hui, les messages de la salsa se sont recentrés autour des thèmes de l’amour, du sexe et du fric. L’un des musiciens cubains les plus influents (l’un des plus francs aussi) est José Luis Cortés, « enfant terrible de la salsa ».

Rumba cubaine=
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Rumba et son

À l'origine faite de chants et de percussions, la rumba se compose de 3 styles, la columbia, le guaguanco et le yambu, ayant chacun leur danse. La 1e est pour les hommes, physique et acrobatique. Le 2e, plus lente, convient aux couples fatigués. Le 3e enflamme les corps : fous de désirs et de séduction, les couples se frôlent et se séparent pour se rejoindre enfin dans la fusion de l'acte sexuel.

Au départ, c'est l'orchestre de rumba que l'on appelait son : 3 chanteurs accompagnés de percussions, auxquels viendront s'ajouter des instruments à cordes.

Mambo et cha-cha-cha

Le mambo qui envahit l'Amérique des années 1940 est né à Mexico, sous la houlette du pianiste cubain Damaso Pérez Prado. À l'image des formations de jazz de l'époque, il a fondé son big band avec batterie et imposante section de vents.

C'est en rivalisant d'invention que Machito, Tito Puente et Tito Rodríguez réussissent à rendre la scène new-yorkaise complètement mambo sous leurs assauts puissants. À La Havane, Beni Moré et Bebo Valdés sont en train de construire leurs folles légendes, lorsque déferle la vague du cha-cha-cha. Dérivé du danzón, ce nouveau style, créé par Enrique Jorrín, rejoint le mambo à la conquête des pistes de danse du monde entier. Dans les années 1950, l'hégémonie planétaire de la musique cubaine est consommée, imposant une foule de noms, dont Celia Cruz et Alfredo Rodriguez.

L'après-révolution

Les années 1970 ont vu apparaître la nueva trova, liée au mouvement engagé de la nueva canción d'Amérique du Sud. Les noms de Pablo Milanés ou Silvio Rodríguez ont marqué ce courant, celui de Carlos Varela (plus rock !) est en vue avec ceux de William Vivanco et Amaury Pérez.
Quant à la salsa, après l'avoir considérée comme un avatar plus ou moins dégénéré de leur musique originale, les artistes cubains ont fini par l'adopter.

S'agissant du jazz latino, son représentant le plus fameux est le pianiste Chucho Valdés.

Le reggaeton ou cubaton

La salsa, musique phare de Cuba ? Vous n'y êtes pas ! Pour être tendance à Cuba, il faut aller danser le reggaeton, un genre musical que les Cubains se sont tellement approprié qu'ils l'ont rebaptisé cubaton. Ce style musical né dans les années 1990 mixe rythmes techno et dance au reggae et au rap des années 1980.
C'est devenu LA musique de la jeunesse cubaine : dansée dans les boîtes de La Havane, écoutée partout sur les radios populaires, elle a atteint toutes les strates de la société. Considéré comme un sous-genre du rap dont il s'attribue les codes vestimentaires et linguistiques, le reggaeton - ou cubaton - se danse de façon très hot, en mimant explicitement l'acte sexuel sur fond de basses tonitruantes et souvent, il faut le dire, de paroles machistes... tout un programme !

Exil

On estime à plus de 1 million de personnes, soit 12 % de la population actuelle, le nombre de Cubains à s’être exilés depuis 1959, les deux tiers d’entre eux aux États-Unis. La plupart ont débarqué un jour dans le chapelet d’îles des Keys, ou à Miami, dans la grande marmite cubaine de Little Havana. Beaucoup ont fait souche dans le sud de la Floride.

Au fil du temps, les choses ont évolué : les Cubains exilés sont devenus très officiellement pour La Havane « membres de la communauté cubaine de l’extérieur ». Ils financent largement l’économie de l’île grâce à leurs remesas (transferts).Depuis la libéralisation partielle de la loi migratoire en 2014, les Cubains de l’île peuvent obtenir un passeport et rendre visite à leur famille exilée plus facilement, même si les démarches ne sont pas toujours aisées. Ils en profitent souvent pour faire le plein d’achats en tout genre : de terre d’asile, Miami se mue peu à peu en supermarché.

Rien n’y fait, le nombre de candidats à l’exil ne cesse de croître. Ils sont en moyenne 40 000 à quitter l’île chaque année, presque autant qu’après la révolution ! Jusqu’en janvier 2017, les migrants cubains avaient la quasi garantie d’être reconnus réfugiés politiques grâce à la politique dite wet foot-dry foot, en vigueur depuis 1994 : ceux qui touchaient terre étaient admis, ceux qui étaient interceptés en mer renvoyés (parfois un peu violemment)...
Mais, pour favoriser le rapprochement avec le gouvernement cubain, Barack Obama a abrogé ce régime juste avant la fin de sa présidence – au grand dépit des candidats au départ encore coincés à Cuba...

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