Bonsoir,
Merci Marc de parler de la responsabilité des chauffeurs lorsqu’ils laissent les clients seuls dans le bus. En fait, ils ne peuvent pas laisser le bus ouvert durant les pauses lunch et magasins (bijoux, tapis, cuirs). Si certains le font, c’est au risque d’avoir des ennuis avec les guides, qui ont tout à dire à ce sujet.
Merci aussi de préciser que, oui, les chauffeurs doivent aussi manger. Bien souvent, ils n’ont pas pris de petit déjeuner car lorsqu’ils sont dans la région d’Antalya, ils dorment dans leur bus et ont juste de quoi se faire un thé ou un café, le repas de midi est donc le bienvenu pour eux.
Et enfin, MERCI de me donner l’occasion de m’étendre un peu sur les conditions de travail des chauffeurs… l
Le soir, lorsqu’ils arriveront à Pamukkale, en Cappadoce ou sur le chemin de la Lycie, ils auront droit à une chambre pour deux chauffeurs et au repas servi dans le restaurant des clients. Il faudra qu’il en profitent car une fois rentré dans la région d’Antalya, plus de chambre pour dormir ni de repas. Voilà la vie d’un chauffeur de bus pour touristes.
Il y a cependant une récompense possible … les pourboires que les clients voudront bien laisser au chauffeur à la fin du circuit. Malheureusement, ils se font de plus en plus légers. Il n’est pas rare de voir que le chauffeur reçoit royalement 1 euros par personne pour sa semaine de bons et loyaux services.
Que donnerions-nous à un serveur français qui , en cinq minutes, nous apporte un verre de vin en terrasse ?
Serait-ce trop d’espérer recevoir un euro par jour et par client ? Cela leur mettrait franchement du beurre dans les épinards ! Entre mi-mars et mi -octobre avec un salaire de ± 500 euros par mois, la plupart d’entre eux ne savent pas entretenir une famille. Le reste de l’année, incroyable mais vrai, la majorité des sociétés qui les emploient ne leur paient pas de salaires car ils sont sensés recevoir assez de pourboires pour vivre.
La condition des chauffeurs ici est déplorable, ils travaillent 11 mois de l’année sans congés, parfois 20/24 heures, ils ont la vie des passagers en mains… n’ont pas, comme les guides de commissions sur la vente des bijoux et des cuirs, et 0,5% sur celle des tapis. Pourtant, la plupart sont toujours courtois et au service du touriste.
Les boissons qu’ils achètent pour remplir leur mini-bar sont bien souvent consommées sans être payées par les clients qui “oublient” de déposer l’argent dans le petit panier mis à cet effet. Eux conduisent, ils font confiance aux clients… et puis ici en Turquie c’est ainsi que cela va…
Vous devez peut-être bien penser que j’exagère un peu, que je ne suis pas objective, que je ne connais pas le système turc… et pourtant tout est vrai. Je suis la compagne belge d’un chauffeur et je suis découragée de voir à quel point les chauffeurs, malgré leur dur labeur, sont si peu reconnus, si peu remercié de leur travail.
Je suis accompagnatrice bénévole de groupes faisant les circuits et depuis deux ans, je vois comment cela se passe. Ne vous méprenez pas, je ne critique pas les clients car je pense que, si ils savaient à quel point la vie des chauffeurs est difficile il seraient plus généreux lorsqu’ils donnent leur pourboire. Le manque d’informations est bien souvent la cause de ce manquement…
Voilà, ce poste est un peu “hors sujet”, mais je suis heureuse d’avoir pu un peu m’étendre sur le sujet. J’espère aussi que cela fera réfléchir ceux qui vont partir…
Merci de m’avoir lue jusqu’au bout. Bonnes vacances à ceux qui partent, et pour ceux qui reviennent , gardez de bons souvenirs de ce pays que j’aime tant, et qui j’espère vous aura donnez l’envie de revenir.
Marie